Blogue de Parcs Canada sur les « supergroupes »

Nous sommes tous liés à l'océan. Lisez le blogue sur les groupes d'épaulards : vous y rencontrerez des résidents de la côte du Pacifique qui sont passés à l’action et qui protègent les épaulards résidents du Sud!

  • 01 août 2022 : Donna Sandstrom – Les épaulards n'abandonnent pas. Nous ne pouvons pas abandonner non plus.
    Photo de Donna Sandstrom

    La vie de Donna Sandstrom a changé à jamais quand elle a entendu parler de Springer (A73), un jeune épaulard qui a été repéré près de Seattle après s’être égaré. Il avait été séparé de sa famille, et se trouvait à plus de 300 milles de son domaine vital. Après des mois de débats sur son sort, Springer a été secouru et ramené dans son groupe, près de l'extrémité nord de l'île de Vancouver. Cette intervention exceptionnelle a été menée par Pêches et Océans Canada, l’organisme NOAA Fisheries et l'Aquarium de Vancouver. De son côté, Donna a pris la tête des efforts citoyens faits pour faciliter le sauvetage de Springer, dans le cadre d'une coalition à but non lucratif appelée Orphan Orca Fund. Le projet de sauvetage et de rapatriement de Springer est le seul projet de ce genre à avoir été couronné de succès.

    À peu près à la même époque, la population d’épaulards résidents du Sud a entamé un déclin marqué. Lorsque Donna a appris que les groupes J, K et L risquaient de disparaître au cours du siècle à venir, elle a décidé de passer à l’action. En 2008, inspirée par la collaboration qui a permis de sauver Springer, elle a fondé The Whale Trail (la route des baleines) avec une équipe de partenaires, dont NOAA Fisheries, le Washington Department of Fish and Wildlife et le Seattle Aquarium.

    The Whale Trail se compose d’une série de sites permettant d'observer les épaulards et d'autres mammifères marins depuis le rivage. Au début, le projet comptait 16 sites, tous dans l'État de Washington. En 2015, The Whale Trail s'est étendu à la Colombie-Britannique, sous la direction d'Ocean Wise. Il regroupe désormais plus de 140 sites, le long de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Certains des sites préférés de Donna sont Point Robinson dans l'État de Washington, Lighthouse Point, à Santa Cruz, et la pointe East, dans l’île Saturna.

    Deux personnes pointant vers un panneau sur les baleines

    The Whale Trail, qui résulte des efforts accomplis par des citoyens, reste une source d’inspiration pour quiconque aime la nature. Donna est très reconnaissante envers les divers organismes qui ont rendue possible la création de The Whale Trail grâce à leur travail de partenariat et à leur forte mobilisation.

    Dans la plupart des sites de The Whale Trail, on a installé des panneaux d’information sur les animaux qu’on peut y observer. Ces panneaux s'adressent à un public large et diversifié, qu'il s'agisse de promeneurs, de randonneurs, de cyclistes ou de passagers des traversiers. « Voir une baleine - ou tout autre mammifère marin - à l'état sauvage, c’est un pur émerveillement », affirme Donna. Même lorsque les visiteurs n’aperçoivent pas d’animaux marins, ils les découvrent grâce aux panneaux d’information. Ces derniers peuvent susciter une prise de conscience et une volonté de s’engager dans la conservation de la nature.

    L'observation depuis le rivage est de plus en plus considérée comme faisant partie des solutions permettant de protéger l’espèce menacée qu’est l’épaulard résident du Sud.

    En effet, l’épaulard utilise l'écholocalisation pour chasser et trouver sa nourriture. « Le nombre de saumons n’est pas le seul facteur important pour les épaulards. Il faut également qu’ils puissent accéder aux poissons ». Selon Donna, une étude récente montre que les épaulards résidents du Sud femelles cessent de s'alimenter lorsque des navires s'en approchent à moins de 400 mètres. « La réduction du bruit est l'une des mesures que nous pouvons prendre dès maintenant pour aider les épaulards. Ils pourront ainsi plus facilement se nourrir, se reposer et communiquer les uns avec les autres. La meilleure façon d’observer les épaulards résidents du Sud, c’est de les contempler depuis le rivage. Et heureusement pour nous, il y a plusieurs endroits, sur le pourtour de la mer des Salish, où il est possible de le faire. »

    deux personnes regardent à travers des jumelle

    Nous avons demandé à Donna ce que nous pouvons faire pour aider les épaulards résidents du Sud. Sa réponse : nous informer et nous mobiliser. « Votre voix compte, explique-t-elle. La mobilisation des citoyens permet aux gouvernements d’effectuer des changements d’envergure.

    Mais qu'est-il arrivé à Springer, l’épaulard femelle qui a inspiré Donna? Eh bien, elle a maintenant 22 ans et elle a donné naissance à deux veaux, Spirit (A104), aujourd’hui âgé de 10 ans, et Storm (A116), qui a 5 ans. Donna et les autres membres de l'équipe de sauvetage ont célébré le 20e anniversaire du retour de Springer au pays en organisant des événements à Seattle (du 14 au 16 juillet) et à Telegraph Cove (du 22 au 24 juillet).

    Pour conclure notre conversation, Donna nous a rappelé qu’« il n'est pas trop tard pour sauver les épaulards résidents du Sud ». Pouvons-nous faire de la mer des Salish un endroit qui pourra à nouveau assurer leur subsistance? « Quand je pense à Springer, j’ai espoir que oui. Les épaulards n'abandonnent pas. Nous ne pouvons pas abandonner non plus. »

    Merci, Donna! Vous voulez en savoir plus? Consultez le site Web WhaleTrail.org et le dernier livre de Donna, intitulé Orca Rescue!

    Vous aussi vous pouvez contribuer à la protection des épaulards résidents du Sud! Sur l’eau, n’oubliez pas de laisser de la place aux baleines et de respecter les zones de refuge provisoires et les fermetures de la pêche.

    Renseignez-vous sur les mesures de gestion actuelle

  • 08 août 2022 : Emily Perkovic – Nous sommes tous liés à l’océan.
    Photo de Emily Perkovic

    Emily Perkovic a vécu toute sa vie dans des régions entourées d’eau. Durant son enfance, elle a passé ses étés près d’un lac dans la région des chalets située près de Toronto, sa ville natale. Pendant ses études secondaires, elle a commencé à faire de la plongée sous-marine. Puis, une fois rendue à l’université, elle a décidé de déménager à Victoria pour explorer la côte Ouest. Il n’est pas surprenant que toutes ces années passées sur, dans et près de l’eau l’aient menée à une carrière axée sur l’océan. À titre de coordinatrice Straitwatch au sein de la Cetus Research and Conservation Society, Emily et son équipe dirigent un programme de surveillance des mammifères marins et de sensibilisation fondé sur l’intendance à Victoria et à Quathiaski Cove sur l’île Quadra.

    En tant que coordinatrice Straitwatch, Emily passe beaucoup de temps sur l’eau. Cela signifie qu’elle a beaucoup d’histoires extraordinaires à raconter. En 2020, Emily a observé un gros banc d’épaulards résidents du Sud! Les trois groupes d’épaulards résidents du Sud (ou groupes ayant des ancêtres communs) s’étaient réunis. Toutefois, les chercheurs ne s’attendaient pas à compter un nouveau membre dans le groupe! Tahlequah (J35), un épaulard femelle célèbre pour avoir porté, en 2018, son baleineau mort pendant 17 jours, venait de donner naissance à Phoenix (J57)! « On avait l’impression que toute la famille se réunissait pour célébrer l’événement », a déclaré Emily. Emily a interprété cette expérience comme un signe d’espoir pour la population d’épaulards résidents du Sud et pour Tahlequah après la perte de son baleineau deux ans plus tôt.

    L’océan est l’habitat des familles d’épaulards résidents du Sud, et nous ne sommes que des invités dans leur maison. Emily et son équipe Straitwatch travaillent au rétablissement de la population d’épaulards résidents du Sud, et la protection de leur habitat est l’une des nombreuses façons d’y arriver. Ils recueillent des données sur les déplacements des baleines et les incidents qui impliquent des navires. Ils informent également les plaisanciers de la nécessité de maintenir une distance sécuritaire avec les baleines afin de réduire les perturbations et les collisions. L’équipe trouve encourageant de voir les plaisanciers prendre des mesures sur l’eau. Ils ralentissent, changent de cap ou remontent leur matériel de pêche lorsqu’une baleine se trouve dans les parages. Ces actions font vraiment un changement positif immédiat pour les baleines.

    Quatre personnes sur un bateau. Le bateau se déplace sur l'eau.

    Selon Emily, chacun peut jouer un rôle dans la protection des épaulards résidents du Sud. Elle affirme que si vous êtes un plaisancier, donner de l’espace aux baleines est l’une des plus belles actions que vous pouvez entreprendre pour aider à les protéger. Ceux qui ne vont pas sur l’eau peuvent aider en choisissant des produits de la mer issus de la pêche durable. Toute action visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à ralentir le changement climatique aidera également les habitats non seulement des épaulards résidents du Sud, mais aussi de tous les animaux de la planète. Emily et la plupart des membres de son équipe se rendent au travail à vélo, parfois même en faisant tenir leur matériel scientifique en équilibre sur leur guidon!

    À la fin de notre conversation, Emily nous rappelle que « tout ce que nous faisons peut avoir une incidence sur les épaulards résidents du Sud et leur réseau alimentaire. Aussi petite soit-elle. La terre et l’eau sont interconnectées. En faisant bien attention dans l’eau et hors de l’eau, nous contribuerons à protéger toutes les espèces qui vivent dans l’océan. » Nous sommes tous liés à l’océan. Travaillons ensemble pour faire en sorte que ce lien soit positif.

    Merci, Emily! Vous voulez en savoir plus? Découvrez ce que Cetus Research and Conservation Society feront cet été.

    Vous aussi vous pouvez contribuer à la protection des épaulards résidents du Sud! Sur l’eau, n’oubliez pas de laisser de la place aux baleines et de respecter les zones de refuge provisoires et les fermetures de la pêche.

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  • 07 septembre 2022 : Dana et Jocelyn Buchart - un duo père-fille qui adore pêcher ensemble
    Une femme sur un bateau. Elle tient un poisson. 

    Dana a toujours aimé la côte et il profite vraiment de tout ce que l’océan a à offrir. Pendant ses temps libres, vous pourrez le surprendre en train de faire de la planche à voile ou de la plongée et d’admirer la diversité de la vie océanique, des minuscules crabes aux énormes mammifères marins.

    ana a également transmis sa passion et sa curiosité pour l’océan à sa fille, Jocelyn. Depuis qu’elle est toute petite, Jocelyn aime tout ce qui touche à l’océan, grâce aux aventures mémorables de plongée en apnée et de pêche qu’elle a vécues avec sa famille.

    Au fil des ans, Dana et Jocelyn ont passé de longues journées ensemble sur l’eau lors de voyages de pêche en famille. Il va sans dire qu’avec tout ce temps passé sur l’eau, ils ont de belles histoires à partager!

    Une fois, alors qu’ils voyageaient à bord d’un traversier de BC Ferries pour l’anniversaire de Jocelyn, le bateau s’est arrêté parce qu’un groupe d’épaulards sautait et donnait des coups de queue tout autour d’eux. Un cadeau d’anniversaire assez fantastique, n’est-ce pas?

    Dana a fait de nombreuses autres observations mémorables d’épaulards à bord du bateau de pêche de la famille Buchart. Qu’il s’agisse de l’image parfaite d’un épaulard glissant sous le bateau ou d’une jeune baleine adulte gobant (et recrachant) un saumon coho qu’il avait au bout de sa canne à pêche, Dana a tout vu de toutes sortes!

    Un homme sur un bateau. Il tient un poisson.

    Les épaulards résidents du Sud, une espèce en voie de disparition, se nourrissent principalement de saumon chinook, mais ont du mal à trouver de quoi se nourrir. Nous avons demandé à Jocelyn et à Dana quelles mesures ils prenaient pour continuer à profiter de la pêche tout en contribuant au rétablissement de l’épaulard résident du Sud. « S’il y a des épaulards dans la zone autour de votre bateau, remontez votre treuil à ligne lestée et vos lignes, mettez votre moteur au point mort si vous pouvez le faire sans danger et profitez du spectacle », explique Dana. Tous deux nous ont également mentionné l’importance de s’informer des fermetures de la pêche. « Les fermetures de la pêche ne sont pas là pour rien. Le respect des fermetures [de la pêche] et le suivi des pratiques de capture et de remise à l’eau dans d’autres zones sont parmi les meilleurs moyens pour les pêcheurs de protéger les épaulards. »

    Comme vous le voyez, Jocelyn et Dana sont passionnés par l’écosystème océanique. « À l’époque, les épaulards étaient considérés comme une malédiction. Mais aujourd’hui, ils sont considérés comme une bénédiction. J’aime à penser que j’ai contribué à changer cette mentalité, car ils ont toujours été une bénédiction pour moi. J’ai toujours milité pour leur protection », ajoute Dana.

    Ces deux défenseurs des épaulards résidents du Sud pourraient nous raconter des histoires pendant des heures. Avec chaque histoire, ils espèrent établir un lien avec une nouvelle personne et l’inciter à en savoir plus sur les raisons pour lesquelles les espèces en voie de disparition, comme l’épaulard résident du Sud, sont si importantes pour l’écosystème océanique.

    Deux épaulards nagent côte à côte

    Merci, Dana et Jocelyn! Vous voulez en savoir plus? Vous aussi vous pouvez contribuer à la protection des épaulards résidents du Sud! Sur l’eau, n’oubliez pas de laisser de la place aux baleines et de respecter les zones de refuge provisoires et les fermetures de la pêche.

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  • 22 septembre  2022 : Nul besoin d’être scientifique pour contribuer à la protection des épaulards.
    Kendy agenouillé à côté d'une réplique grandeur nature d'une nageoire dorsale d'épaulard 

    Kendy a grandi en Arizona, loin de l’océan, mais cela ne l’a pas empêchée de tomber amoureuse des épaulards. Son obsession a commencé lors d’un voyage familial à SeaWorld. C’est à ce moment qu’elle a commencé à rêver de travailler dans un parc marin. Elle est allée à l’université à Hawaï, a commencé à plonger et depuis, elle adore être sous l’eau. Pendant ses études universitaires, on pouvait presque toujours la trouver en train de faire de la plongée en apnée, de participer à une corvée de nettoyage de la plage ou de travailler dans un laboratoire expérimental.

    Le fait de passer tout ce temps près de l’eau a changé sa vie. Ces expériences lui ont ouvert les yeux sur les menaces de la pollution par le plastique. Kendi s’est concentrée sur la poursuite d’une carrière dans le domaine de la conservation.

    Elle a découvert que les épaulards, en tant que prédateurs supérieurs, font partie des mammifères marins qui souffrent le plus de la contamination dans le monde. Elle voulait aider à les protéger. Elle s’est fixé pour objectif de travailler près des épaulards résidents du Sud et a commencé à communiquer avec des organisations et des chercheurs du nord-ouest du Pacifique. Elle travaille maintenant comme coordonnatrice des médias sociaux pour la Rivershed Society of BC.

    Rainshadow (K37) est le premier épaulard que Kendy a vu. Il occupera toujours une place spéciale dans son cœur. Elle nous a aussi expliqué que « sur le plan écologique et culturel, ces baleines sont importantes pour la mer des Salish. La perte [des épaulards résidents du Sud], un prédateur supérieur, aura des répercussions sur toutes les espèces inférieures, y compris les humains ». La protection des épaulards, et de la biodiversité en général, est importante pour préserver un écosystème sain.

    Kendy utilise désormais le pouvoir des médias sociaux pour raconter ses histoires et encourager les autres à agir. Elle utilise ses plateformes de médias sociaux (@intertidalkendy) pour s’exprimer sur la conservation et les sciences marines. Sur sa page, vous trouverez un contenu incroyable, comme des conseils pratiques, des renseignements sur les épaulards et des photos inspirantes prises en plongée! Hors des réseaux sociaux, Kendy est connue comme une personne qui aime parler des baleines dès que l’occasion se présente.

    Kendy agenouillé à côté d'une réplique grandeur nature d'une nageoire dorsale d'épaulard

    Voulez-vous contribuer à la protection des épaulards? « Participez aux efforts! Parlez-en! ». Selon Kendy, vous pouvez protéger les épaulards où que vous soyez. À l’université, Kendy a organisé des campagnes de rédaction de lettres et a fait des appels téléphoniques à des représentants du gouvernement pour les inciter à prendre des mesures afin de protéger les épaulards résidents du Sud et le saumon dont ils dépendent.      

    Kendy nous a rappelé qu’« il n’est pas nécessaire d’être un scientifique pour protéger les épaulards résidents du Sud ». Vos messages, votre voix et vos actions quotidiennes (comme garder une distance avec les baleines lorsque vous êtes sur l’eau ou emporter une bouteille d’eau réutilisable) comptent. 

    Vous voulez en savoir plus sur ce que fait Kendy et sur la façon de participer aux efforts? Consultez son compte Instagram (seulement disponible en Anglais) et découvrez trois façons de contribuer à la protection des épaulards résidents du Sud.

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  • 03 novembre 2022 : Lucero Gonzalez - voyage avec l’océan
    Lucero debout sur le rivage dans un gilet de sauvetage et tenant des algues

    Lucero Gonzalez a eu peur de l’océan pendant la plus grande partie de sa vie. Alors comment s’est-elle retrouvée à Georgia Strait Alliance (en anglais seulement) pour travailler activement à la protection des épaulards résidents du Sud et rallier une communauté de personnes à en faire autant? Lucero nous a raconté son parcours de guérison avec l’océan, la raison pour laquelle elle trouve les épaulards si charmants et comment nos actions individuelles comptent vraiment sur la voie de leur guérison.

    Lucero a beaucoup parlé de son voyage avec l’océan. Tout a commencé par un incident terrifiant qui l’a éloignée de l’eau pendant des années, puis par un travail de photographie à l’aquarium de Vancouver, qui lui a permis de découvrir le monde sous-marin depuis la terre ferme, et enfin par un voyage inspirant au Bamfield Marine Sciences Centre (en anglais seulement) qui l’a incitée à consacrer le reste de son diplôme de premier cycle aux sciences marines.

    Ce qui m’a le plus frappé dans son histoire, c’est sa véritable curiosité et sa volonté d’en savoir plus sur un sujet qui lui faisait vraiment peur. À ceux qui ne ressentent pas de lien avec l’océan, elle recommande de commencer près de chez eux. « Construisez un sens du lieu, trouvez des affinités personnelles qui vous aident à vous sentir lié à l’environnement ou aux espèces ».

    Elle a ajouté que, même si elle n’a jamais vu d’épaulard dans la nature, elle ressent un lien personnel fort avec eux. Elle est captivée par leur culture unique. Les épaulards vivent dans une société matriarcale complexe. Ils vivent en communautés très soudées, appelées bancs, composées de femelles et de leurs petits. Chaque groupe d’épaulards enseigne à ses petits leur langage et la nourriture à manger. Lucero s’est penchée sur les matriarches de sa propre vie, notant que sa mère et ses grands-mères ont joué un rôle important dans sa vie.

    Et parlant de langage, saviez-vous que vous pouvez écouter les épaulards grâce à un réseau d’hydrophones? L’endroit préféré de Lucero pour écouter est OrcaSound (en anglais seulement). Le fait d’entendre leurs cris et de lire les récits de leurs rencontres par l’intermédiaire du Centre de recherche sur les baleines (en anglais seulement) l’aide à se sentir proche de cette espèce.

    Un groupe d'épaulards nageant près du rivage

    Photo par Emily Perkovic

     

    Lucero explique, à l’intention des personnes qui souhaitent agir pour protéger les épaulards, trois choses simples que nous pouvons faire :

    • Connaître les règlements. Si vous êtes dans l’eau, il est essentiel de les connaître. Mais même depuis la terre ferme, vous jouez toujours un rôle important en signalant les violations et en informant les autres..
    • Connaissez le pouvoir de vos actions individuelles. Par exemple, le Guide ToxicSmart (en anglais seulement) de la Georgia Strait Alliance, vous aide à vous protéger, ainsi que votre maison et votre environnement, contre les substances toxiques.
    • Utilisez votre voix Parlez à vos représentants locaux des questions qui vous tiennent à cœur. Dites à vos amis ce que vous avez appris

    Lucero est en bonne voie pour réparer sa relation avec l’océan. Mais travailler dans les coulisses pour protéger une espèce en voie de disparition entraîne son lot d’émotions. Lucero est heureuse de savoir qu’elle ne fait pas ce travail seule. 

    « Quand je me sens frustrée ou triste, j’écris. Je parle de mes émotions pour encourager les autres à agir. Ce qui me rend particulièrement heureuse est d’entendre les gens me parler de leurs réactions, et me dire ce qu’ils pensent et ressentent. Je vois alors qu’il y a toute une communauté derrière ce travail et que nous sommes tous dans la même situation. »

    Voici donc un rappel amical pour dire « merci » à ceux qui vous incitent à agir pour protéger les épaulards résidents du Sud. Comme l’a dit Lucero, votre voix compte.

    Merci, Lucero!

  • 03 novembere 2022 : Gary Sutton: Suivez votre passion, apprenez quelque chose de nouveau et restez curieux
    Gary dans un bateau sur une eau calme portant. Il porte des vêtements de pluie et tient un téléphone. 

    Gary Sutton (alias le « garçon dauphin » à l’école primaire) est une de ces personnes avec lesquelles vous pourriez parler pendant des heures. Il possède une énergie contagieuse qui vous pousse à agir et à poursuivre vos rêves. Si vous aimez déjà les baleines, mais que vous ne savez pas quel devrait être votre prochaine action, Gary a quelques conseils pour vous!

    Dans le cadre de l’initiative sur les baleines menée par Ocean Wise, Gary est technicien de recherche au sein de l’équipe du programme de surveillance de l’état physique et de la santé. Son équipe prend des photos aériennes d’épaulards afin de contribuer à l’évaluation de leur santé; il s’agit d’un projet collaboratif permanent lancé en 2014. Il conduit le bateau de l’équipe, aide à la préparation du drone et est le spécialiste des photos d’identité.

    Gary a été fasciné par les dauphins et les baleines pendant la majeure partie de sa vie. Le surnom qu’on lui a donné à l’école primaire lui vient de ses innombrables gribouillages sur le thème de l’océan et sur la montagne de livres empruntés à la bibliothèque qui s’accumulaient sur son pupitre. Si vous vous sentez concerné et que vous êtes curieux de connaître les carrières liées à la protection des épaulards, voici ce que Gary a à vous dire : « Si vous vous sentez concerné, agissez. Si vous avez une passion, suivez-la. Ne vous souciez pas trop de prendre la voie " traditionnelle " pour y arriver. »

    Gary n’a certainement pas suivi la voie « traditionnelle ». Après avoir grandi en Ontario, il a déménagé à Vancouver en 2007, sans autre véritable projet que celui de se rapprocher des baleines. Il s’est retrouvé bénévole à l’aquarium de Vancouver, puis a travaillé pour une société d’observation des baleines. C’est là qu’il a vraiment eu l’occasion de parfaire ses compétences en photographie et en identification et, bien sûr, de continuer à développer son amour des baleines et son lien avec elles. Il a pu acquérir une expérience du terrain et des activités menées et développer des liens avec d’autres personnes désireuses de contribuer à la protection des épaulards. Avec tout ce temps passé sur l’eau, il n’a pas eu le temps de terminer l’école. Il avait tellement de choses à faire et à apprendre sur le terrain. Gary sur le bateau de recherche de Ocean Wise nommé Skana. Il y a des montagnes en arrière-plan.

    Gary aime beaucoup partager ses connaissances, car il espère que d’autres personnes s’impliqueront et apprendront à protéger les baleines. On nous demande souvent ce qu’il faut faire pour identifier les épaulards. Nous ne pouvions donc pas laisser partir Gary sans lui demander quelques conseils pour le faire! Si vous voulez améliorer vos compétences en identification des épaulards, Gary nous a encouragés et il a dit ceci : « plus vous le faites, plus vous vous améliorez ». Certains épaulards, comme K20 sur lequel on peut voir une grande tache en forme de selle ouverte, sont faciles à identifier. Aussi, si vous êtes en présence d’un groupe d’épaulards, il faut d’abord essayer d’identifier le plus grand mâle, puis les autres membres du groupe. Vous pouvez aussi consulter le document intitulé Bigg’s killer whale ID catalogue (ainsi que d’autres documents) en ligne gratuitement si vous voulez vous entraîner!

    En ce qui concerne la protection des épaulards, Gary nous encourage à « évaluer la situation dans son ensemble et à comprendre comment toutes nos habitudes quotidiennes contribuent à leur protection ». Comme l’ont suggéré de précédents invités, apprenez-en davantage sur les mesures pour protéger les épaulards et sur les choix de fruits de mer durables et découvrez des outils comme le guide ToxicSmart (seulement disponible en Anglais).Two transient killer whales (T065A and T065A6) swim in calm water near a rocky shore.

    Alors, quelle est la prochaine étape pour Gary? Il reste curieux bien sûr! Et il espère que vous le serez aussi. L’équipe d’Ocean Wise dirigera un programme de surveillance hivernale afin de mieux comprendre la répartition et le régime alimentaire des épaulards résidents du Sud pendant les mois où les recherches sont beaucoup moins nombreuses. Il y a encore tant à apprendre! Gary travaille sur l’eau depuis 15 ans et il est toujours impatient de voir ce qu’il va apprendre.

    N’hésitez pas, suivez votre passion, apprenez quelque chose de nouveau, restez curieux et assurez-vous de contribuer aux efforts pour protéger les épaulards en cours de route!

  • 03 décembre 2022 : Kelsey Lee – Que peut-on faire au sujet des contaminants?
    Kelsey sur une échelle attachant un échantillonneur d’air passif à un arbre. 

    Les épaulards résidents du Sud sont en voie de disparition. Il ne reste que 73 individus. Ils luttent pour trouver suffisamment de saumon à manger et sont vulnérables aux contaminants. De plus, la perturbation des bateaux et la sonore nuisent à leur capacité à trouver des proies et à communiquer entre eux.

    Nous prenons des mesures concrètes, comme le fait de se tenir à 400 m de tous les épaulards, de respecter les fermetures de pêche et d’éviter les zones de refuge provisoires, pour réduire les impacts liés à la disponibilité des proies et aux perturbations par les bateaux. Mais que peut-on faire au sujet des contaminants?

    C’est là qu’intervient Kelsey Lee. Kelsey est étudiante à la maîtrise dans le programme de gestion des ressources et de l’environnement de l’Université Simon Fraser. Sa passion pour les études et les données fait d’elle la candidate idéale pour étudier le sujet complexe des contaminants. Ses recherches portent actuellement sur « l’identification des sources de diphényles polychlorés chez les épaulards résidents du Sud de la mer des Salish au moyen d’un échantillonnage passif et de l’activité chimique ». Vous voyez, je vous l’avais dit que c’était complexe!

    Kelsey s’enflamme quand il s’agit de contaminants. Pendant ses études de premier cycle, elle a suivi un cours de toxicologie environnementale qui a changé sa vie. « Je n’arrivais pas à croire que la réglementation concernant tant de produits chimiques soit si limitée, m’a-t-elle dit. Quand on pense au nombre de contaminants avec lesquels on interagit dans notre vie quotidienne, c’est un peu étourdissant. Et souvent, on en est totalement inconscients. »

    En tant que superprédateurs, les épaulards sont particulièrement vulnérables aux contaminants. Selon Environnement et Changement climatique Canada, « les épaulards résidents du Sud se situant au sommet de la chaîne alimentaire, bon nombre de ces contaminants s’accumulent dans leur graisse corporelle. » La situation est particulièrement préoccupante pour les épaulards résidents du Sud, qui doivent puiser leur énergie dans leur graisse (petit lard) parce qu’ils ont du mal à trouver suffisamment de nourriture. L’utilisation de ces graisses libère les contaminants dans leur système sanguin. Les contaminants sont dangereux pour leur santé, car ils peuvent perturber leur système immunitaire et leurs hormones et provoquer des troubles de reproduction.

    Environnement et Changement climatique Canada est à l’avant-garde lorsqu’il s’agit de réduire la menace des contaminants pour les épaulards résidents du Sud. Dans le cadre de ce processus, le groupe de travail technique sur les contaminants a pris des mesures pour déterminer quels étaient les contaminants préoccupants prioritaires (p. ex., les BPC, le DDT). 

    Kelsey recueille des données à partir de 50 échantillonneurs d’air passifs et de 10 échantillonneurs d’eau passifs afin d’en savoir plus sur les concentrations de ces contaminants dans l’habitat des épaulards résidents du Sud. Les résultats permettront d’avoir une meilleure idée des concentrations actuelles de contaminants et de déterminer les sources locales de contaminants. Elle a constaté que s’il existe des sources locales de contaminants atmosphériques, les sédiments contaminés dans le détroit de Georgia constituent la principale préoccupation. Ces renseignements peuvent servir à orienter les projets d’assainissement des sites contaminés et à soutenir les mesures à long terme comme la surveillance continue et le renforcement de la réglementation.

    Un des échantillonneurs d’air passifs de Kelsey attaché à un arbre, avec une vue sur l’océan en arrière-plan. L’échantillonneur d’air passif de forme cylindrique est de couleur argent.  Un des échantillonneurs d’eau passifs de Kelsey flottant dans l’eau. C’est une grande bouée rouge avec une étiquette indiquant « V24 ».

    Photo caption : Un des échantillonneurs d’air passifs et un des échantillonneurs d’eau passifs de Kelsey

    Il y a encore tant à apprendre dans le domaine des contaminants. Il est encourageant d’écouter Kelsey et de voir à quel point elle est déterminée à en apprendre davantage et à obtenir des résultats susceptibles de créer des changements positifs pour les épaulards et les humains. 

    Il y a encore tant à apprendre dans le domaine des contaminants. Il est encourageant d’écouter Kelsey et de voir à quel point elle est déterminée à en apprendre davantage et à obtenir des résultats susceptibles de créer des changements positifs pour les épaulards et les humains.  

    Kelsey encourage les gens à poser des gestes au quotidien en leur rappelant que tout est lié. Les épaulards sont une espèce indicatrice, et le déclin des populations locales d’épaulards pourrait être révélateur de facteurs de stress qui finiront par affecter l’ensemble de l’écosystème. Racontez ce que vous avez appris sur les contaminants environnementaux, faites attention à ce que vous mettez dans l’évier et agissez pour contribuer au rétablissement des populations de saumon afin que les épaulards résidents du Sud puissent trouver suffisamment de nourriture et n’aient pas à puiser leur énergie dans leur graisse.

    Pour en savoir plus sur la recherche et les mesures liées aux contaminants, consultez les pages suivantes :

    *Définition d’un contaminant selon Kelsey : Un contaminant est une substance biologique, chimique, physique ou radiologique qui devient nocive pour les humains ou les organismes vivants lorsqu’elle est introduite accidentellement ou délibérément dans l’air, l’eau, le sol ou les aliments. Dans ce cas, il s’agit de contaminants chimiques.

  • 26 janvier 2023 : Lynden McMartin - Le savoir, c’est le pouvoir
    Headshot of Lynden

    Chaque été, l’équipe de sensibilisation relative aux épaulards résidents du Sud de Parcs Canada se rend sur les quais, dans les marinas et au sein des parcs de Vancouver et de l’île de Vancouver pour parler de la sécurité nautique à proximité des baleines. Généralement, la conversation s’amorce par une simple question : « Avez-vous déjà vu une baleine? ». C’est le moyen idéal de briser la glace, car presque tout le monde a une histoire à raconter sur une rencontre avec une baleine! La communauté des plaisanciers abonde en conteurs passionnés.

    Lynden McMartin est le directeur général de Taku Resort and Marina (en anglais seulement) sur l’île Quadra. Il est du même avis. Selon lui : « la communauté des plaisanciers est très sociale. Les gens sont toujours en train de parler de leurs voyages, de ce qu’ils ont vu et de ce qu’ils vont faire. La vue d’une baleine est souvent le clou de leur histoire ». Lynden travaille au Taku Resort and Marina depuis 17 ans. Originaire de l’Okanagan et du Lower Mainland, il est tombé amoureux de l’incroyable communauté de l’île Quadra et de sa nouvelle cour océanique.

    Lorsque Lynden a commencé à travailler au Taku Resort and Marina, il était plutôt rare de voir une baleine nager près des côtes. Aujourd’hui, il en voit tous les jours au cours de l’été, surtout des baleines à bosse, mais quelquefois des épaulards. « Les histoires de baleines racontées par les clients sont en fait un bon moyen pour moi d’en suivre la trace », dit-il en riant.

    Par ailleurs, il reconnaît aimer parler de son expérience d’observation des baleines. Lorsqu’une baleine est aperçue près de la marina, on le fait savoir à tous ceux qui se trouvent sur le quai et dans les cabines. C’est assez amusant de voir tout le monde sur le rivage poser des questions et échanger des histoires. « Les gens sont vraiment inspirés par l’admiration et l’émerveillement que suscitent les baleines. Ils sont désireux d’apprendre. Le savoir, c’est le pouvoir ».  

    Vue d’un quai flottant et de bateaux amarrés sur les côtés a Taku Resort and Marina

    Lynden a raison sur ce point. Il ajoute que plusieurs personnes ne connaissent pas les règles à suivre concernant la navigation à proximité des baleines. Ce peut être dangereux pour les baleines et pour les plaisanciers. 

    Cela vaut particulièrement pour les espèces comme les épaulards résidents du Sud, une espèce en danger. Il est important de leur donner de l’espace pour qu’ils puissent chasser, se reposer et communiquer entre eux sans être dérangés par les bateaux. M. McMartin encourage les plaisanciers à utiliser le drapeau d’avertissement de la présence de baleines (en anglais seulement) pour signaler la présence de baleines dans le secteur. Si vous voyez un drapeau d’avertissement de la présence de baleines flottant sur un bateau près de vous, vous devez réduire votre vitesse et procéder avec prudence. Taku Resort and Marina a aussi installé une affiche « See a Blow? Go Slow! (Vous voyez un souffle? Déplacez-vous lentement!) » à l’extrémité du quai. Il s’agit d’un rappel amical qu’il faut être conscient de son environnement et prendre des précautions lorsqu’on voit des signes de présence de baleines (comme un souffle).

    Que pouvez-vous faire pour aider à protéger les baleines lorsque vous êtes sur l’eau? Continuez à discuter avec vos amis et collègues plaisanciers! Transmettez ce que vous avez appris. Rappelez à vos amis de se tenir à distance des baleines et autres mammifères marins. Interpelez les autres plaisanciers s’ils ne respectent pas les règles et les règlements. Nous pouvons tous nous aider les uns les autres à agir en faisant passer le message et en donnant l’exemple.

    C’est ce que font Lynden et l’équipe du Taku Resort and Marina. Vous verrez souvent Lynden en train de parler avec les clients pour leur rappeler qu’il faut laisser de l’espace aux baleines. La marina fait également partie du programme Clean Marine BC de la Georgia Strait Alliance (en anglais seulement), un programme d’écocertification qui reconnaît les marinas, les chantiers navals et les autres installations de navigation de plaisance pour leur mise en œuvre de pratiques exemplaires environnementales. Toutes ces actions contribuent à susciter d’importants échanges au sein de la communauté des plaisanciers.

    Membre du personnel de Parcs Canada tenant un drapeau d'alerte aux baleines (un drapeau blanc avec un cercle rouge et jaune et une queue de baleine noire au centre).

    Comme l’a dit Lynden, c’est assez excitant de voir de plus en plus de baleines chaque année. Poursuivons sur cette voie!

    Quand vous êtes sur l’eau, n’oubliez pas ce qui suit :

    • Demeurez à bonne distance des baleines. Si une baleine apparaît près de vous, mettez votre moteur au point mort et laissez-la passer. Ne la suivez pas.
      • Gardez une distance de 400 m de tout épaulard dans les eaux côtières du Sud de la Colombie-Britannique.
      • Gardez une distance de 200 mètres de tout épaulard dans toutes les autres eaux canadiennes du Pacifique.
      • Gardez une distance de 100 mètres de toutes les autres baleines, dauphins et marsouins.
    • Respecter les zones de refuge provisoires
    • Apprenez-en plus sur les mesures de protection des épaulards résidents du Sud et tenez-vous à jour. 
       
  • 22 février 2023 : Nora Nickum - aider les familles et les enfants à se rapprocher de l’océan et des baleines
    Portrait de Nora avec l’océan en arrière-plan. 

    Saviez-vous que les épaulards ont des meilleurs amis? Dans une étude récente, Michael Weiss et d’autres chercheurs ont examiné des séquences filmées par des drones et relevé plus de 800 cas de contacts physiques entre des baleines (en anglais seulement). Ils ont alors pensé que les épaulards pourraient avoir des « meilleurs amis ». Ces « meilleurs amis » sont souvent du même sexe et du même âge et interagissent régulièrement les uns avec les autres. . 

    Voilà qui démarre bien une conversation! 

    Nora Nickum, responsable principale de la politique océanique à l’Aquarium de Seattle (en anglais seulement). et auteur d’un nouveau livre pour enfants sur les épaulards résidents du Sud, m’a fait part de ce fait concernant les « meilleurs amis ». « C’est un excellent moyen d’amener les enfants à réfléchir et à établir des liens avec une autre espèce », a-t-elle déclaré.

    Photo de la couverture du livre de Nora. Le texte indique : « Superpod: Saving the Endangered Orcas of the Pacific Northwest ». Comprend également une image de quatre baleines en train de nager. 

    Nora a grandi sur les îles de Bainbridge et de San Juan, explorant les cuvettes de marée et observant les baleines depuis le rivage. Interrogée sur l’une de ses expériences les plus mémorables avec les baleines, elle remonte jusqu’à ses années à l’école secondaire. « Je campais avec des amis et au matin, on a été réveillés par le bruit du souffle des épaulards! Et le plus extraordinaire, ça a été de partager cet émerveillement et cette expérience avec des amis qui n’avaient jamais vu de baleines auparavant. » 

    Nora est animée par la volonté de partager ses connaissances et ses expériences avec les autres. Étant elle-même mère d’une petite fille, elle aime surtout pouvoir fournir des outils pour aider les familles et les enfants à se rapprocher de l’océan et des baleines. Et c’est exactement ce que fait son nouveau livre qui s’adresse en particulier aux enfants de 8 à 12 ans et intitulé Superpod : Saving the Endangered Orcas of the Pacific Northwest (Supergroupes : Sauver les épaulards en voie de disparition dans le Nord-Ouest du Pacifique). Elle adore parler des baleines aux enfants, car « ils assimilent les renseignements et sortent ensuite des sentiers battus pour résoudre les problèmes ». C’est amusant de partager cet enthousiasme.

    Agir pour aider à protéger une espèce en voie de disparition comme l’épaulard résident du Sud, ça peut parfois être décourageant. Surtout pour les personnes qui viennent d’apprendre à les connaître! Nora encourage les enfants et les familles à « partager ce qu’ils apprennent avec d’autres d’une manière qui les passionne – en chantant, en dansant, en dessinant, en lisant des livres, en réalisant un projet de recherche ensemble ou en faisant un voyage en famille pour explorer The Whale Trail (le Sentier des baleines) ». La fille de Nora s’intéresse beaucoup aux épaulards en ce moment, en particulier à J42 Echo, et elles travaillent ensemble sur les techniques d’identification. L’épaulard préféré de Nora est J27 BlackBerry, car c’est le premier individu qu’elle a pu identifier à partir d’une photo qu’elle avait elle-même prise.

    La fille de Nora joue avec un jeu de cartes à collectionner sur une table. Chaque carte porte le nom d’une baleine. 

    Comme les épaulards, les humains ont besoin de liens sociaux. Il existe de nombreux moyens amusants d’avoir des contacts en famille ou entre amis d’une manière qui vous est propre et qui sera également utile à la protection des épaulards.

    Et n’oubliez pas, vous n’êtes pas seul. Il y a toute une communauté de personnes qui apprennent et agissent avec vous! Quand Nora observe les baleines sur le rivage, elle aime partager cette expérience avec d’autres, en particulier ceux et celles qui ne savent pas qu’il y a des baleines ou qui les voient pour la première fois! Si vous avez de la chance, vous la croiserez peut-être la prochaine fois que vous visiterez le Lime Kiln Point State Park (en anglais seulement).

    Un groupe de personnes observant les baleines depuis le rivage à côté d’un phare au Lime Kiln Point State Park. 

    Grâce à son travail à l’Aquarium de Seattle, Nora milite en faveur des politiques. Dans sa vie personnelle, elle milite en faveur de l’écriture créative. Nous espérons que vous et les enfants de votre entourage pourrez trouver vos propres moyens de militer, vous aussi!

    Renseignez-vous et découvrez trois façons de contribuer à la protection des épaulards résidents du Sud!

  • 27 novembre 2023 : Dr Stephen Raverty - Apprendre ce que l’on peut de ceux qui ne sont plus parmi nous
    Headshot of Stephen 

    La plupart d’entre nous sont passionnés par l’observation des baleines lorsqu’elles sont vivantes, mais qu’advient-il lorsqu’elles meurent? C’est précisément ce à quoi s’intéresse le Dr Stephen Raverty. Le Dr Raverty est vétérinaire pathologiste, c’est-à-dire qu’il étudie les maladies des animaux. Il s’intéresse particulièrement aux mammifères marins, un intérêt qui occupe 30 à 50 % de son temps.

    Cet intérêt particulier pour les mammifères marins a amené le Dr Raverty à se pencher sur de nombreux cas de baleines. Que ce soit la diminution de la population de baleines grises ou la découverte de salmonelles chez un épaulard au large, le Dr Raverty ne manquait pas d’anecdotes sur les baleines.

    L’une d’entre elles concerne les épaulards résidents du Sud, une espèce menacée. Plus précisément, il parle des études réalisées sur la présence d’infections mixtes et de leurs effets sur l’animal. Il nous fait part d’une statistique poignante : environ les deux tiers des fœtus d’épaulards résidents du Sud sont perdus au début de son développement première année.. De plus, les petits qui naissent n’ont qu’une chance sur deux de survivre au cours de leur.

    Même si le Dr Raverty œuvre dans un domaine que certains pourraient qualifier de sinistre, il est rarement découragé par ses recherches. Il s’exclame : « c’est la curiosité scientifique qui vous motive ». La capacité à résoudre des problèmes troublants liés à la vie marine est une force motrice suffisante pour le vétérinaire pathologiste. Il est également conscient de l’incidence directe et indirecte de son travail sur les efforts de protection du milieu marin. L’une des principales motivations du Dr Raverty réside dans les avancées scientifiques auxquelles il contribue grâce à ses collaborations avec d’autres groupes et organisations, notamment le ministère des Pêches et des Océans, les communautés des Premières nations, l’Aquarium de Vancouver et Parcs Canada.

    image 

    Lorsqu’il s’agit des efforts de conservation de l’épaulard résident du Sud, plusieurs se demandent pourquoi la protection d’un groupe d’animaux aussi précis est si importante. Le Dr Raverty donne son avis sur la question en déclarant qu’il pense que si ces baleines sont actuellement confrontées à des enjeux qui mettent leur vie en danger, il n’est pas exagéré de penser que nous pourrions être la prochaine espèce à être touchée. Il faut également tenir compte des incidences sur l’environnement de la perte potentielle d’une espèce ou, dans le cas présent, d’un écotype d’une espèce. Enfin, le Dr Raverty met en lumière l’importance de chaque individu au sein de la population d’épaulards résidents du Sud. Il se souvient d’un biologiste de la conservation qui avait répondu à une question similaire en retournant la question à son interlocuteur. « Est-ce que vous y accorderiez de l’importance s’il s’agissait de la disparition de la population humaine? » dit-il en paraphrasant le scientifique. Une perspective intéressante et puissante qui fait réfléchir.

    Le Dr Stephen Raverty poursuit aujourd’hui encore ses travaux en pathologie vétérinaire. Son dévouement à la protection et à l’étude des mammifères marins est certainement une source d’inspiration. Nous remercions tout particulièrement le Dr Raverty d’avoir pris le temps de nous faire part de son point de vue et de son expérience dans un domaine aussi captivant.

    Vous voulez en savoir plus sur les épaulards résidents du Sud et sur la manière de les protéger? Suivez ce lien!

  • 15 décembre 2023: Ashley Keegan - Travailler par amour plutôt que pour gagner sa vie
    Ashley on a boat smiling at the camera. She has a red lifejacket on, hearing protection, sunglasses, and a hat with a bear on it.  

    Ashley Keegan travaillait dans un casino de Vancouver lorsqu’elle s’est sentie attirée par la Nouvelle-Zélande. À vingt-sept ans, elle a pris un congé de trois mois qui a changé sa vie. Sa contribution à la conservation en Nouvelle-Zélande a été « une formidable gifle en plein visage » – elle savait qu’elle devait dorénavant travailler dans la nature.

    À son retour à Vancouver, Ashley a quitté son emploi et a commencé à étudier la biologie marine. Pendant ses études, elle a travaillé pour une entreprise d’observation de baleines et s’est rendu compte que les naturalistes « passent beaucoup plus de temps sur l’eau que n’importe quel biologiste marin ». Elle a obtenu un diplôme associé et depuis, elle côtoie les baleines et produit des rapports sur ses observations abondantes. 

    Les excursions commerciales d’observation de baleines amènent des naturalistes comme Ashley à naviguer sur l’eau du mois d’avril au mois d’octobre. Les observations qu’elle note dans l’application de la Pacific Whale Watch Association (PWWA) sont communiquées aux chercheurs locaux sur les cétacés, et elle rend compte avec diligence des initiatives en science menées par des citoyens, comme celles de Happywhale (en anglais seulement).  « Puisque nous sommes très attachés à la santé et à la longévité de ces animaux, nous voulons que les chercheurs disposent de toutes nos données. Plus nous les soutiendrons, plus nous en profiterons tous, y compris les baleines.

    Une baleine sautant hors de l’eau

    Par contre, la science n’est pas le seul outil que possède Ashley. En tant que naturaliste, elle raconte des histoires pour rapprocher ses passagers de la faune marine. Après douze années passées sur l’eau, elle cumule les anecdotes et peut identifier à vue les 36 familles de la population d’épaulards de Bigg. 

    « L’avantage des excursions d’observation de baleines, c’est qu’elles permettent de passer un peu plus de temps avec ces animaux. Si nous avons une mère, son fils adulte et peut-être deux jeunes, au bout d’un temps passé avec eux – qui va de trente minutes à une heure – [les passagers] commencent à pouvoir [les] distinguer. » 

    Lorsque Ashley a commencé sa carrière d’observatrices de baleines en 2012, il y avait 84 (en anglais seulement) épaulards résidents du Sud. Elle estime qu’à l’époque, les épaulards du Sud représentaient plus de 80 % de ses observations. Les observateurs de baleines ne sont plus autorisés à observer cette espèce gravement menacée. 

    La queue d’un épaulard sortant de l’eau

    L’évitement actif des épaulards résidents du Sud commence avant même qu’Ashley ne monte sur le bateau. S’il y a beaucoup d’observations dans la passe Active ou à la pointe est de l’île Saturna (en anglais seulement), il se dirigera plutôt vers le nord. Les rencontres accidentelles avec des épaulards résidents du Sud sont rares, mais lorsqu’elles se produisent, Ashley identifie rapidement les individus, signale l’observation et quitte les lieux. Ces départs abrupts donnent lieu à des conversations difficiles, mais importantes avec les passagers.

    L’observation des baleines depuis la rive est le seul moyen de voir de près les épaulards résidents du Sud, car les plaisanciers doivent garder une distance de 400 m de tout épaulard résident dans le sud de la Colombie-Britannique. Cependant, les bateaux d’excursion commerciale d’observation de baleines sont autorisés à se tenir à 200 m des épaulards de Bigg. Des naturalistes compétents comme Ashley peuvent faire la distinction entre les épaulards de Bigg en bonne santé et les épaulards résidents du Sud, en voie de disparition, grâce à leurs nageoires dorsales et à leurs taches en forme de selle. Ils disposent également d’outils pour évaluer la distance; par temps de brouillard, la nageoire dorsale d’un épaulard mâle d’une longueur de 6 pieds apparaît remarquablement bien sur le radar.

    Ashley considère que les entreprises commerciales d’observation de baleines ont un rôle à jouer pour inciter les plaisanciers à adopter un bon comportement (en anglais seulement). Ils klaxonnent les embarcations qui arrivent trop vite, agitent le drapeau d’avertissement de la présence de baleines (en anglais seulement) et appellent à l’aide lorsqu’un mammifère marin est malade ou empêtré. Toutefois, si vous voyez un bateau commercial d’observation de baleines en train de commettre une infraction, Ashley vous encourage à signaler ce bateau à Pêches et Océans Canada – « nous voulons nous responsabiliser »..”

    Deux membres du personnel de Parcs Canada brandissent des pavillons. Le pavillon de gauche, violet et triangulaire, signale les navires autorisés. Le pavillon de droite est carré et blanc avec un cercle rouge et jaune et une queue de baleine noire à l’intérieur du cercle. Il s’agit du pavillon d’avertissement de la présence de baleines.

    Les bateaux des entreprises commerciales d’observation de baleines arborent le pavillon violet des navires autorisés (en anglais seulement) pour montrer leur expertise et leur privilège. Ils ne doivent pas être suivis par les plaisanciers. 

    Le déclin des épaulards résidents du Sud a changé la vie professionnelle d’Ashley, mais il l’a également touchée sur le plan personnel. Elle a célébré des naissances et pleuré des décès. Elle a vu des petits grandir et avoir leurs propres petits. Les épaulards résidents du Sud sont devenus des « étrangers familiers [...] parce qu’ils sont maintenant si peu présents dans nos eaux [alors qu’ils] faisaient autrefois partie de nos familles élargies. »”

    Ashley se souvient qu’après le premier anniversaire d’un épaulard résident du Sud, ils poussaient un grand soupir de soulagement. Survivre à cette première année délicate ne suffit plus maintenant. Selon elle, le changement a commencé avec l’épaulard nommé J50 Scarlet dont le déclin rapide et la mort à l’âge de trois ans « nous ont choqués et surpris ». En ce qui concerne les deux épaulards résidents du Sud nés en 2023, Ashley déclare : « Nous essayons de faire preuve d’un optimisme prudent ». Elle perçoit toutefois plus de peur qu’autre chose. 

    Un optimisme prudent résume également l’approche d’Ashley quant à son influence sur les passagers. Elle conclut toujours ses visites par des appels à l’action, notamment l’utilisation d’une bouteille d’eau réutilisable et le choix de produits de la mer durables. Bien qu’elle soit fermement convaincue que les petits changements font une grande différence, elle sait que les passagers ne sont pas tous sensibles à son message final sur la protection de l’environnement.

    « Même s’il n’y a que quelques personnes qui posent un geste, c’est déjà un bon pas en avant. » Est-ce que son message vous interpelle?

    Ashley se tient sur le côté d’un bateau sur l’océan et utilise un bâton pour sortir des déchets de l’eau.

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