Résidence Rochon
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Ottawa, Ontario
Vue en angle
(© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, M. Phemister, 1989.)
Adresse :
138, rue St. Patrick, Ottawa, Ontario
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1989-06-22
Dates :
-
1832 à 1832
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
Ministère gardien
Commission de la capitale nationale
Référence du rapport BEEFP
88-070
Numero RBIF :
02016 00
Description du lieu patrimonial
La Résidence Rochon se trouve dans la basse-ville d’Ottawa, en face de la grande basilique Notre-Dame. Elle fait partie d’un ancien quartier résidentiel qui regroupe des habitations et des immeubles religieux et commerciaux. La Résidence Rochon est un très petit bâtiment en bois d’un étage et demi, avec une porte centrale et un toit à deux versants. L’extérieur présente un parement en planches de bois. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
La Résidence Rochon est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.
Valeur historique
La Résidence Rochon est associée aux premières années du développement d’Ottawa. Possiblement construite en 1832, elle est l’un des rares exemples encore en place d’une maison traditionnelle de la basse-ville. Elle a été habitée par le sculpteur sur bois Pierre Rochon, qui en a été le premier habitant dont l’identité peut être confirmée. Les stalles et le sanctuaire de la basilique Notre-Dame à proximité ont été sculptés par Rochon en 1844. La Commission de la capitale nationale a acheté la maison en 1965.
Valeur architecturale
La valeur de la Résidence Rochon découle de ses qualités esthétiques simples et de sa fonctionnalité. La maison est typique des habitations d’un étage et demi datant de la période 1830 -1850 dans la basse-ville d’Ottawa. Ce type de maison était si répandu que l’historien Michael Newton l’a baptisé maison traditionnelle de la basse-ville. La qualité de l’exécution se voit dans les poutres équarries assemblées à queue d’aronde qui forment les murs extérieurs.
Valeur environnementale
La Résidence Rochon renforce le caractère résidentiel et commercial du paysage urbain et est un repère connu des résidants du secteur, des piétons et des automobilistes.
Sources : Martha Phemister, Maison Rochon, 142-44, rue St. Patrick, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 88-070; Maison Rochon, 142-44, rue St. Patrick, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 83-070.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants qui définissent le caractère de la Résidence Rochon, devraient être respectés.
Sa bonne conception esthétique, sa fonctionnalité et la qualité de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie sur un étage et demi de cette petite résidence coiffée d’un toit à deux versants, avec une cheminée dans le mur pignon; les murs extérieurs formés de poutres équarries assemblées à queue d’aronde (construction en pièce sur pièce); la façade principale asymétrique et l’emplacement des ouvertures, y compris les deux fenêtres qui flanquent la porte à l’avant; l’ornementation de faîte sobre, avec des sculptures décoratives au-dessus de la porte d’entrée; le pignon latéral et l’annexe à l’arrière; la disposition des espaces intérieurs et les planchers en bois.
La façon dont la Résidence Rochon renforce le caractère résidentiel et commercial du paysage urbain où elle est située et est un repère familier, c’est-à-dire : son échelle restreinte, son style et les matériaux employés, qui entretiennent un rapport visuel et physique avec la lisière du trottoir, la Maison Valade voisine, l’ancien palais de l’archevêché, la résidence des Sœurs Grises et la basilique Notre-Dame; son emplacement près de la grande intersection de la promenade Sussex et de la rue St. Patrick, qui en fait un repère connu dans les environs.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
La maison Rochon est une habitation à étage mansardé, typique de celles qui ont été construites dans la basse-ville d'Ottawa entre 1830 et 1850. Cette maison, jadis habitée par le sculpteur Pierre Rochon, a été achetée par la Commission de la capitale nationale en 1965. Des modifications ont été faites à l'édifice depuis son acquisition. Par exemple, le passage couvert qui reliait la maison Rochon à la maison voisine a disparu, le revêtement extérieur a été remplacé, un foyer a été muré et le plan intérieur considérablement transformé. La propriété continue d'être administrée par la CCN, qui étudie actuellement la possibilité d'intégrer celle-ci dans son projet de circuit historique (Mille historique). Voir le Rapport de bâtiment no 88-70 du BEEFP.
Raison de la désignation
La maison Rochon a été désignée édifice "reconnu" parce qu'elle est un des rares spécimens encore debout de l'architecture ancienne de la basse-ville d'Ottawa; elle pourrait, en effet, remonter à aussi loin que 1832. La maison est faite de bois de charpente équarri, assemblé à queue d'aronde selon une technique bon marché de construction en pièce sur pièce qui a vu le jour au Québec. Un grand nombre d'édifices d'aspect semblable et construits suivant la même technique ont été érigés dans la basse-ville, surtout avant 1843, à partir du moment où les terres de l'artillerie britannique ont été mises en vente. Comme la maison Rochon, ces édifices étaient presque cubiques, ils étaient surmontés d'un toit en bardeaux de cèdre à pignon moyen, possédaient une annexe à l'arrière, présentaient une façade asymétrique et étaient à peu près, voire entièrement, dépourvus d'ornements. Ces édifices étaient tous construits directement sur la limite avant du terrain, à la lisière du trottoir. Ce type de maison se voyait si fréquemment que l'historien Michael Newton l'a baptisé «maison traditionnelle de la basse-ville».
Le sculpteur sur bois Pierre Rochon est le premier habitant de la maison dont nous connaissions clairement l'identité. C'est lui qui a sculpté les stalles et le sanctuaire de la basilique Notre-Dame en 1844.
La maison Rochon est située directement en face de l'ancien palais de l'archevêché (Archbishop's Palace) et de la résidence des Soeurs Grises, sur la rue St. Patrick, et donne par conséquent sur le côté de la basilique. La maison Rochon et sa voisine, la maison Valade, qui réunit les numéros 142 et 144 de la rue St. Patrick, font partie d'un groupe d'habitations qu'on peut voir de la basilique Notre-Dame et du Musée des beaux-arts du Canada et qui se trouvent à proximité de l'important croisement de la promenade Sussex et de la rue St. Patrick. Ensemble, les deux maisons renforcent le côté résidentiel de cette partie de la basse-ville située dans le voisinage de la promenade Sussex et qui se compose à la fois de maisons et d'édifices commerciaux historiques. Elles assoient aussi le caractère résidentiel de la rue St. Patrick.
Éléments caractéristiques
Le caractère patrimonial de la maison Rochon réside dans l'asymétrie de la façade, la répartition des masses et les éléments et matériaux primitifs encore existants. Il importe que la forme et la distribution des ouvertures à l'extérieur, les pignons latéraux, l'annexe de derrière, ainsi que la forme et la masse de l'édifice demeurent inchangés au cours des prochaines années. Comme il reste très peu des éléments et matériaux primitifs, il faudra prendre grand soin des planchers en bois. Il faudra aussi veiller à entretenir et à protéger l'infrastructure, afin que la charpente en bois équarri demeure intacte. On évitera également de modifier l'auvent à double pente qui surmonte la porte d'entrée.
Il y aurait peut-être moyen de redresser la toiture en réinstallant quelques cloisons dans la partie centrale de la maison; il faudrait toutefois, avant d'entreprendre des travaux, se documenter sur le genre de cloisons que possédaient cette maison ou d'autres maisons semblables.
La situation de la maison à la lisière du trottoir est également typique des maisons de la basse-ville. Il importe que les urbanistes qui auraient à établir de nouveaux plans d'aménagement pour la rue St. Patrick et le secteur de la basse-ville voient à ce que soient respectées les proportions et la disposition du terrain sur lequel s'élève la maison. Grâce à la disposition historique des bâtiments du diocèse catholique situés de l'autre côté de la rue, il a toujours été possible d'apercevoir la maison Rochon des abords de la basilique, sur la promenade Sussex, et il faudra qu'il continue d'en être ainsi.