La loi confère à Parcs Canada le mandat de préserver ou d’améliorer l’intégrité écologique de chaque parc national. À la réserve de parc national Kluane, cela signifie s’assurer que les écosystèmes demeurent en santé : les glaciers, les champs de glace, l’eau douce, la toundra alpine et les forêts. Les travaux de surveillance écologique permettent de surveiller les changements que subit l’écosystème au fil des ans.

Cadre de surveillance de Kluane | Glace et eau | Forêts | Toundra


Cadre de surveillance de Kluane

La surveillance du parc n’a rien de nouveau. Le personnel compte les mouflons de Dall tous les ans depuis 1973. Mais afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble de la santé écologique, le cadre de surveillance de Kluane a été créé en 2008, à la suite de consultations publiques à Haines Junction et Burwash. Il a été révisé en 2014.

Parcs Canada travaille avec ses partenaires, les Premières Nations de Champagne et d’Aisihik et la Première Nation de Kluane, afin de revoir la façon dont nous surveillons le territoire en utilisant une optique autochtone et occidentale.

Écosystèmes

Glace et eau 83% du parc

Mesures de surveillance

Grenouilles des bois

Chaque printemps, lorsque la glace des étangs fond dans le parc national et réserve de parc national Kluane, des employés enfilent leur pantalon-bottes et se rendent sur le terrain pour écouter coasser les grenouilles. Parcs Canada surveille la grenouille des bois (« Tsʼäl » en langue tutchone du Sud) de Kluane en visitant les 17 mêmes étangs chaque printemps pour écouter le cri nuptial des grenouilles des bois mâles.

Sondage des appels
Masses d’œufs
Masses d’œuf

Leur coassement caractéristique nous indique que des grenouilles sont présentes et dans quelle mesure. Nous recensons également leurs masses d’œufs et restons à l’affût de ces grenouilles discrètes. Si nous n’entendons rien à un étang où nous avions l’habitude d’entendre des cris, nous savons que quelque chose a changé. C’est pourquoi nous prenons également des mesures de la composition chimique de l’eau et de l’environnement pour assurer le suivi des autres sources potentielles de changement.

 Le cri nuptial des grenouille des bois

Surveillance à long terme
Grenouille des bois
Grenouille des bois

La surveillance à long terme de cette espèce d’amphibien durable, mais sensible, nous donne une indication de la santé globale des écosystèmes d’eau douce de Kluane. Depuis que nous avons commencé à surveiller la grenouille des bois en 2009, nous avons vu des étangs s’assécher puis se rétablir. Nous avons observé que la présence des grenouilles demeure stable dans certains étangs, mais fluctue dans d’autres. Le fait de poursuivre ces relevés permettra sans doute d’obtenir des observations intéressantes et de l’information précieuse pour gérer et protéger les écosystèmes d’eau douce de Kluane.

Kokanis (Sachäl)
Les saumon kokani

Le saumon kokani se rencontre de la Californie à l’Alaska. De tous les parcs nationaux du Canada, ce n’est qu’au parc national et à la réserve de Parc national de Kluane que l’on trouve une population naturelle de saumons kokanis. Désormais, il passe par toutes les étapes de son cycle de vie sans quitter l’eau douce du réseau hydrographique du lac Kathleen.

Déclin spectaculaire
X : Année
Y : Nombre de géniteurs

Depuis plus de 40 ans, le personnel du parc surveille le saumon kokani lorsqu’il revient pour frayer dans le ruisseau Sockeye. Historiquement, le nombre de géniteurs atteignait en moyenne 3 660 poissons, mais au début des années 2000, ce nombre a diminué de façon spectaculaire. En 2002, seuls 730 kokanis ont été dénombrés, et en 2009, nous n’avons compté que 20 géniteurs, un creux historique.

Après une baisse drastique de la population pendant 10 ans, nous avons observé, en 2015 comme en 2016, de très fortes montaisons de près de 5 500 poissons. Cela confirme que la population de saumons kokanis présente dans le parc national et la réserve de parc national suit un cycle d’expansion puis de déclin. Nous avons fait preuve d’un optimisme prudent au sujet du rétablissement de l’espèce, et le faible nombre recensé en 2017 confirme la nécessité d’adopter une gestion fondée sur une approche de précaution. En effet, lorsque la population traverse une phase de déclin de son cycle, les risques de disparition locale sont particulièrement élevés.

En 2021, nous avons observé environ 3 000 géniteurs en montaison dans le ruisseau Sockeye. Il s’agissait de la progéniture des géniteurs recensés en 2015 et en 2016, dont le nombre était exceptionnellement élevé. Le nombre d’individus en montaison inférieur à la moyenne à la suite de cette croissance rapide de population montre la vulnérabilité de cette espèce à d’autres facteurs. En 2022, nous avons vu environ 1 000 géniteurs revenir.

Échantillonnage des carcasses de kokanis après la période de fraye

Depuis 2004, la direction du parc interdit aux pêcheurs sportifs d’avoir en leur possession des kokanis afin de protéger la population de poisson encore présente. La zone entourant les aires de fraye est un secteur désigné zone 1 (préservation spéciale) et le public n’y a pas accès. Parcs Canada et les Premières Nations de Champagne et d’Aishihik demandent à tous d’éviter de cibler le saumon kokani.

Pourquoi a-t-on vu un déclin?

Lorsque les populations d’animaux sauvages connaissent un déclin comme celui qu’a connu la population du saumon kokani de 2002 à 2014, on commence à s’inquiéter pour la santé génétique des espèces touchées. En utilisant des échantillons archivés d’écailles et de nageoires de poissons, des chercheurs ont examiné les variations génétiques avant le déclin et après le déclin. Ces échantillons étaient soigneusement conservés, mais on avait oublié leur existence. On les a retrouvés lors d’un déménagement de bureau en 2013. Comme les techniques d’extraction de l’ADN ont évolué, les chercheurs ont été en mesure d’utiliser de nouvelles techniques pour extraire de l’ADN pouvant être utilisé à partir d’échantillons prélevés il y a 40 et 50 ans!

Échantillon d’écaille de poisson qui a été prélevé en 1975 et a été retrouvé lors d’un déménagement de bureau
Échantillon d’écaille de poisson qui a été prélevé en 1975 et a été retrouvé lors d’un déménagement de bureau"
Dans des travaux qu’ils ont publiés récemment A et B (en anglais seulement), les chercheurs indiquent qu’ils ont constaté que la population actuelle du saumon kokani présente effectivement une faible diversité génétique. Toutefois, ce qui les a surpris, c’est que la population présentait également une faible diversité génétique avant son déclin. Cela met en évidence la résilience de cette population, mais également sa vulnérabilité : elle ne possède pas une grande diversité génétique dont elle peut tirer parti pour s’adapter aux nouvelles menaces. Les travaux des chercheurs ont également confirmé que la population de l’écloserie de Whitehorse, qui a été créée à partir de la population du parc national et réserve de parc national Kluane dans les années 1990, n’est plus similaire sur le plan génétique à la population sauvage. Les individus de cette écloserie ne représentent donc plus une solution viable pour le rétablissement de l’espèce.

 

Nous continuons à chercher les facteurs expliquant les fluctuations importantes de la population de saumons kokanis en surveillant l’écoulement fluvial, la température de l’eau, les prises par les pêcheurs et la population de touladis, prédateur du saumon kokani. Ce projet triennal est financé par des fonds provenant du Programme de conservation et de restauration (CoRe) de Parcs Canada.

Touladis

Le touladi (Salvelinus namaycush), appelé « Mbet » en tutchone du Sud, représente un lien important dans la chaîne alimentaire aquatique des grands lacs du parc national et réserve de parc national Kluane. Pour suivre la santé des populations de touladis et prédire les impacts des changements climatiques sur ces populations, Parcs Canada effectue des relevés de pêche au filet, des sondages auprès des pêcheurs à la ligne, l’analyse des échantillons de poissons et la surveillance de la température des lacs. Bien que nos activités de surveillance aient une portée à long terme, nous avons déjà fait certains constats intéressants.

Ramassage du filet pour les relevés de pêche.
Sondages de la pêche au filet

Les touladis du lac Kathleen se portent bien : Depuis 2010, nous avons effectué des relevés de pêche au filet dans trois lacs (Kathleen, Mush et Bates). La méthode utilisée consistait à capturer des poissons de différentes tailles et à différentes profondeurs pour obtenir un indice de la taille de la population au fil du temps. La population de touladis du lac Kathleen est actuellement considérée comme étant saine du fait qu’il n’y a eu aucun changement dans l’ampleur de l’effort requis pour capturer les poissons .

Prélèvement dans les oreilles de poissons (otolithes) pour déterminer leur âge
La démographie

Le touladi met du temps à se développer dans les eaux froides de Kluane. Bien que l’âge augmente en général proportionnellement à la longueur, il ne s’agit pas d’une règle stricte. Par exemple, le touladi le plus âgé parmi les prises avait 39 ans, mais sa longueur à la fourche ne faisait que 396 mm, tandis que le poisson capturé le plus long avait une longueur à la fourche de 845 mm et n’avait que 26 ans.

Sondage auprès des pêcheurs à la ligne

Nous devons sensibiliser la population aux espèces aquatiques envahissantes : Le plus récent sondage auprès des pêcheurs à la ligne dans le parc a été effectué au lac Kathleen en 2015. En même temps, nous avons examiné beaucoup d’éléments pour obtenir un bon aperçu des impacts de la pêche à la ligne sur les populations de poissons. Il est intéressant de noter le manque de préoccupation des pêcheurs à la ligne à l’égard des espèces aquatiques envahissantes – 30 % des répondants ne se souciaient pas de la menace des espèces envahissantes ou étaient neutres. Ce constat est d’autant plus préoccupant que 38 % des pêcheurs à la ligne venaient de l’extérieur du Yukon, certains d’aussi loin que le lac Supérieur ou le Sud des États-Unis.

Qualité de l’eau
Échantillonnage aux fins de la qualité de l’eau en été

Échantillonnage de l'eau

Depuis 1993, le personnel de Parcs Canada recueille chaque mois des échantillons d’eau de la rivière Dezadeash. Cela fait partie d’un long partenariat avec le réseau de surveillance de la qualité de l’eau d’Environnement et Changement climatique Canada.


Échantillonnage aux fins de la qualité de l’eau en hiver
L’indice de la qualité de l’eau

La qualité de l’eau est évaluée à l’aide de l’indice de la qualité de l’eau du Conseil canadien des ministres de l’Environnement pour la protection de la vie aquatique. La qualité de l’eau de la rivière Dezadeash est demeurée dans un bon état d’intégrité écologique avec une tendance stable.


Superficie des glaciers

« Nous constatons des changements dans les glaciers qui ne devraient pas être observés à l’échelle de temps humaine. »

Gwenn Flowers, Ph. D.
Glaciologue et professeur de sciences de la Terre
Université Simon Fraser
Alors et maintenant
glacier Kaskawulsh, 1901
Glacier Kaskawulsh, 1900
Glacier Kaskawulsh, 2018
Glacier Kaskawulsh, 2018

C’est à l’alpiniste et arpenteur James J. McArthur que nous devons les levés d’arpentage effectués près du glacier Kaskawulsh vers 1900. Des négatifs en verre de ses photos historiques ont été découverts par hasard dans une pile de négatifs de photos des Rocheuses. En 2012 et en 2018, des photographes ont revisité l’endroit où il a immortalisé le glacier Kaskawulsh en 1900. La reprise de sa photo en 2018 révèle le recul spectaculaire du glacier, qui a perdu au-delà de 1 km en à peine plus de 50 ans. La nouvelle photo montre aussi les résultats de l’épisode de capture survenu en 2016. Les reprises de photos historiques réalisées dans le cadre du projet Mountain Legacy témoignent des autres changements survenus dans le paysage du parc.

Changement glaciaire
un système de radar pénétrant dans la glace monté sur des skis pour traverser le glacier
Un système de radar pénétrant dans la glace monté sur des skis pour traverser le glacier

Des glaciers et de grands champs de glace couvrent près de 80 % du parc national et réserve de parc national Kluane. Au cours des 50 dernières années, la superficie englacée a diminué de 20 % et plus de 230 petits glaciers ont disparu en raison du changement climatique. Comprendre la dynamique à l’origine de ce changement et les impacts qui en résultent pour le parc représente un défi de taille. Pour y parvenir, Parcs Canada doit s’appuyer sur les travaux de chercheurs indépendants.

Pour en apprendre plus

 Capture
 Surges glaciaires

Forêts 10% du parc

Mesures de surveillance

Orignaux
Vue aérienne d'un hélicoptère de plusieurs orignaux sur sol enneigé.

Parcs Canada surveille les populations de Känäy (orignaux, Alces alces) dans le parc depuis 1981. Deux populations sont régulièrement étudiées au début de l’hiver par hélicoptère, l’une dans la chaîne Auriol et l’autre dans la région de Shär Nuh Chù’ (rivière Duke).

Graphique montrant le nombre d'orignaux d'Auriol 

X = Année, Y = Nombre d’orignaux 

La population d’Auriol dans la moitié sud du parc augmente lentement depuis le début des années 1980.








Graphique montrant le nombre d’orignaux de la rivière Duke 

X = Année, Y = Nombre d’orignaux 

La population de Duke dans la moitié nord du parc a régulièrement diminué entre le début des années 1980 et le milieu des années 2000. Une étude réalisée en 2011 par Parcs Canada, le gouvernement du Yukon et la Première Nation de Kluane a confirmé que le nombre d’orignaux était faible, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parc. Depuis lors, la population de Duke s’est rétablie, mais leur nombre reste faible.





Parcs Canada travaille avec ses partenaires et les communautés locales pour explorer les causes potentielles du déclin de l’orignal et pour trouver des moyens de s’assurer que les populations d’orignaux dans le parc restent en bonne santé.

Oiseaux chanteurs

Les oiseaux chanteurs peuvent nous enseigner beaucoup de choses sur l’état de santé général de les forêts du Kluane. Parcs Canada surveille les oiseaux chanteurs en nidification le long du sentier Auriol depuis 2009.

Surveille les oiseaux chanteurs
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt!

Chaque relevé des oiseaux commence tôt le matin avant 4 h en juin et permet d’identifier les oiseaux chanteurs entendus ou vus à douze emplacements différents le long du sentier. Nous utilisons des microphones omnidirectionnels spéciaux, comme le montre la photo, pour enregistrer les oiseaux à chaque site. Ainsi, nous pouvons réécouter les chants d’oiseaux une fois de retour au bureau pour confirmer notre identification des espèces.

 Les sons du printemps

Quantité de surface brûlée
Cycle du feu
Cross section of a white spruce tree with a healed fire scar
Coupe transversale d'une épinette blanche montrant une cicatrice d’un feu de 1888 dans les chaînons de Kluane

Les feux de forêt sont un élément de perturbation naturelle clé dans la forêt boréale du parc national et réserve de parc national Kluane, qu’ils soient allumés par la foudre ou par les Premières Nations pour modifier l’habitat. L’intervalle moyen entre les feux varie de plus ou moins 200 ans, dans la partie sud du parc, à entre 400 et 500 ans dans la partie nord.

Suppression des feux

Depuis l’avènement des politiques en matière de suppression des feux vers 1950, seuls 380 ha ont brûlé par le fait de 19 petits incendies dans le parc. Si les feux de forêt survenaient comme ils le faisaient historiquement, environ 107 275 ha auraient dû être incendiés au cours des 160 dernières années. Dans les faits, seuls 31 000 ha ont été ravagés par les flammes, ce qui représente un manque à gagner de 72 % dans l’ensemble du parc. L’état écologique du parc a été jugé mauvais en raison de l’absence d’incendies récents.

Les recherches sur l’histoire du feu menées dans les années 1980 ont montré que les feux de forêt étaient, historiquement, un processus naturel dans la forêt boréale, qu’ils soient déclenchés par la foudre ou par les activités des Premières Nations. Depuis plus d’un demi-siècle, le feu a été activement exclu de cette région par la suppression des feux et le retrait forcé des pratiques culturelles des Premières Nations.

Cette absence de feu dans le paysage peut avoir eu des conséquences inattendues, comme l’accumulation de matières forestières et des changements dans l’âge et le type d’arbres. Par l’intermédiaire de ce projet, nous espérons rétablir l’équilibre de nos forêts et augmenter leur capacité à résister et à se remettre des changements passés et futurs.

D’autres recherches sur l’histoire du feu sont en cours et les partenaires du projet cernent des sites possibles pour une gestion active, comme les brûlages dirigés, au sein du parc national et de la réserve de parc national Kluane. Les décisions finales concernant les sites et les mesures seront prises en fonction des objectifs communs des Premières Nations de Champagne et d’Aisihik, de la Première Nation de Kluane, et de Parcs Canada.

Composition et structure de la forêt

Une infestation de typographes de l’épinette a causé des niveaux sans précédent de mortalité des épinettes blanches dans le Sud-Ouest du Yukon et en Alaska de 1995 au milieu des années 2000. La majeure partie de la forêt dominée par les épinettes (82 %) dans le parc national et réserve de parc national Kluane a été touchée (49 000 hectares). Dans la forêt infestée, en moyenne, près de la moitié des épinettes à maturité ont été tuées (44 %). Pour comprendre la résilience de la forêt à cette nouvelle perturbation, Parcs Canada a aménagé 50 placettes d’échantillonnage permanentes à surveiller tous les dix ans.

Composition forestière
Mesure de la régénération des arbres par rapport à celle des arbustes

La forêt du parc national et réserve de parc national Kluane est-elle de plus en plus dominée par les feuillus comme le peuplier faux-tremble dans l’étage supérieur? Qu’en est-il du sous-étage? Depuis l’infestation de typographes de l’épinette, la dominance relative des feuillus dans l’étage forestier supérieur a augmenté considérablement dans la partie sud du parc, mais pas dans la partie nord. Il y a beaucoup plus de saules que de jeunes et grandes épinettes qui pourraient inhiber la régénération du sous-étage.

En date de 2015, la forêt continue d’être dominée par l’épinette, avec une composante décidue dans les limites de la variabilité naturelle.

Structure forestière
Mesure du volume de bois mort

La structure des forêts reviendra-t-elle à des conditions semblables à celles précédant l’infestation de typographes de l’épinette?

Parcs Canada surveille le nombre d’épinettes vivantes, à maturité et en régénération, ainsi que le volume de bois mort tombé. En date de 2015, la forêt n’avait pas assez d’arbres vivants dans la canopée ni parmi les arbres en régénération dans le sous-étage, comparativement à la situation qui avait cours avant l’infestation par des ravageurs. Nous portons une attention particulière à la santé des arbres en régénération, car nous avons constaté des dommages considérables causés par le broutage des lièvres d’Amérique sur les jeunes pousses d’épinettes.

Toundra 7% du parc

Mesures de surveillance

Mouflons de Dall

Le mouflon de Dall vit dans les chaînes de montagnes qui s’étendent du nord de la Colombie-Britannique à l’Alaska. Cette espèce est emblématique de Kluane et d’une grande valeur pour la Première Nation de Kluane et les Premières Nations de Champagne et d’Aishihik. Tout comme la chèvre de montagne, elle est considérée comme une espèce indicatrice du changement climatique dans les écosystèmes alpins.

Populations dans le parc

Depuis 1977, Parcs Canada surveille quatre populations différentes de mouflons de Dall dans le parc. En date de 2023, celle du Thechàl Dhâl’ (mont Sheep) a fait l’objet de 42 relevés, ce qui a permis de créer l’un des ensembles de données les plus cohérents et les plus anciens pour n’importe quelle population dans toute l’aire de répartition de l’espèce. Les trois autres populations (Auriol, Vulcan et Donjek) ont été dénombrées plus de 20 fois chacune depuis 1977.

En 2023, le nombre d’adultes était inférieur aux moyennes historiques dans les quatre populations. Dans celle du Thechàl Dhâl’, le déclin a mené à des nombres de mouflons parmi les plus bas jamais enregistrés, en partie à cause du faible nombre d’agneaux pendant plusieurs années et le ratio peu élevé de petits par rapport aux femelles. Ce ratio représente le nombre d’agneaux par 100 brebis au début de l’été et est important pour prédire le nombre d’agneaux qui pourraient devenir des adultes reproducteurs. En 2021 et en 2022, on a observé un faible ratio de petits dans toute la région et en Alaska, ce qui donne à penser que le climat est un facteur, notamment les conditions hivernales qui se prolongent jusque pendant la saison de mise bas. Parcs Canada collabore activement avec des partenaires dans le but de réduire les facteurs de stress non climatiques, notamment les perturbations dues aux chiens et la mortalité due aux collisions avec des véhicules, de sorte à aider les mouflons à accroître leur résilience aux changements climatiques.

Collisions sur la route de l'Alaska

Parcs Canada collabore avec le ministère des Routes et de l’Environnement du Yukon et la Première Nation de Kluane pour réduire les collisions entre les mouflons de Dall et les véhicules sur la route de l’Alaska. Veuillez ralentir autour de Thechàl Dhâl (anciennement le mont Sheep).

Apprendre plus

 Le mouflon de Dall du Thechàl Dhâl

Chèvres de montagne

Environ 600 chèvres de montagne adultes vivent dans le parc national et réserve de parc national Kluane, soit près de 40 % de la population entière du Yukon. Tout comme le mouflon de Dall, la chèvre de montagne est considérée comme une espèce indicatrice du changement climatique dans les écosystèmes alpins.

Relevés par hélicoptère

Pour déterminer la santé de la population au fil du temps, Parcs Canada effectue depuis 1977 des relevés de chèvres de montagne par hélicoptère autour du mont Goatherd. Le nombre de chèvres de montagne recensées est influencé par la température de la journée du relevé. Une fois prise en compte la température, aucune tendance importante n’est observable quant au nombre de chèvres adultes ou de jeunes comptés. Cette population était considérée comme saine en date du dernier relevé en 2018.

Végétation alpine

Pour surveiller les changements dans la végétation alpine, Parcs Canada a établi des parcelles de surveillance dans sept différents secteurs alpins.

Saison de croissance
Perturbations du sol causées par la fonte du pergélisol au cours des cinq dernières années

À chaque parcelle, nous mesurons la longueur de la saison de croissance à l’aide d’enregistreurs de données, qui consignent toutes les heures les niveaux de luminosité naturelle et la température. Ces données serviront à valider les indices de la saison de croissance dérivés par satellite dans l’ensemble du paysage.

Changement de végétation

Nous mesurons également la diversité des espèces végétales, la hauteur du couvert arbustif et le pergélisol. Ces parcelles ont été créées en 2011, et il faudra du temps pour en établir la chronologie des changements.

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