
Résumé de l'évaluation environnementale stratégique
Une évaluation environnementale stratégique du plan directeur du parc urbain national de la Rouge a été réalisée conformément à la Directive du cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2010). L’évaluation a été réalisée de manière intégrée et itérative durant le processus d’élaboration du plan directeur dans le but d’en rehausser les effets positifs et d’éviter ou de réduire les effets négatifs possibles.
L’analyse des effets a ciblé quatre grands groupes de composantes valorisées qui, ensemble, établissent le bien-fondé du parc urbain national de la Rouge : ressources naturelles, ressources culturelles, composantes d’importance pour l’expérience du visiteur et communauté agricole dynamique (y compris les ressources agricoles).
Dotée d’un mandat de conservation, l’Agence Parcs Canada élabore des plans directeurs dans l’intention d’engendrer des effets environnementaux positifs et d’éviter ou de réduire les effets environnementaux négatifs. Toutefois, entre l’intention et la mise en œuvre, il arrive que des résultats imprévus ou involontaires se produisent. Pour cerner et éviter de tels effets, l’évaluation environnementale stratégique traite des mesures de gestion planifiée à un haut niveau en analysant les diverses circonstances qui pourraient produire des effets négatifs. Des stratégies visant à atténuer de tels effets potentiels sont établies, au besoin. L’évaluation environnementale stratégique procure aussi une meilleure vue d’ensemble du parc entier dans son environnement, ce qui facilite l’identification des effets cumulatifs possibles qui pourraient passer inaperçus lorsque l’analyse d’impact se limite au niveau des projets. Enfin, l’évaluation sert à confirmer que le plan directeur s’harmonise à l’orientation générale du gouvernement du Canada qui est donnée dans la Stratégie fédérale de développement durable.
Le plan directeur comporte quatre stratégies clés et des concepts de gestion par secteur. Un résumé de l’analyse de chacune de ces stratégies et de chacun de ces concepts figure ci-dessous.
Stratégie clé 1 : Protéger et rétablir les valeurs du patrimoine naturel pour créer un paysage résilient
Les quatre objectifs de la stratégie clé 1 visent essentiellement à produire des effets environnementaux positifs pour les écosystèmes du parc. Une bonne partie de cette stratégie jette les bases de la surveillance et de l’évaluation des progrès accomplis en vue de préserver ou de rétablir l’intégrité écologique grâce à l’élaboration de divers plans secondaires ou documents d’orientation. La plupart des mesures devraient avoir des effets positifs ou neutres. L’adoption d’un système d’éclairage conforme à ceux des réserves de ciel étoilé était la seule mesure susceptible d’entraîner des effets éventuellement négatifs sur l’expérience du visiteur ou sur les ressources culturelles. En sa qualité de gestionnaire de plusieurs aires patrimoniales protégées qui sont aussi des réserves de ciel étoilé, Parcs Canada possède toutefois l’expérience nécessaire pour élaborer des lignes directrices permettant de répondre aux besoins de ce parc unique en son genre sans nuire à ces composantes valorisées. L’élaboration de lignes directrices pour la mise en œuvre d’un système d’éclairage conforme à ceux des réserves de ciel étoilé a été relevée comme stratégie d’atténuation dans l’évaluation environnementale stratégique.Stratégie clé 2 : Soutenir un paysage vivant — hier, aujourd’hui et demain
Le premier objectif de la stratégie clé 2 appuie la mobilisation et la participation des groupes autochtones qui ont des liens historiques et contemporains directs avec le parc. Toutes les mesures devraient avoir des effets positifs ou neutres sur les composantes valorisées.Les mesures de la stratégie clé 2 conçues pour soutenir une communauté vibrante d’agriculteurs et de locataires devraient avoir des effets positifs sur les agriculteurs et sur les ressources agricoles, même si l’expérience du visiteur, les ressources naturelles et les ressources culturelles en profiteront également. Certaines mesures pourraient se traduire par des travaux de construction mineurs dans le parc; une évaluation d’impact serait réalisée au cas par cas. Deux mesures liées à des projets d’innovation agricole et à des projets pilotes pourraient entraîner des effets négatifs sur les ressources naturelles, les ressources culturelles ou l’expérience du visiteur selon des scénarios hypothétiques, mais l’évaluation environnementale stratégique a permis de conclure que ces effets seraient facilement atténués par la mise en place d’une simple fonction d’examen qui servirait à veiller à ce que les buts et objectifs de tout projet pilote d’innovation agricole s’harmonisent au mandat du parc, et que l’incertitude ou le risque connexe soit acceptable et proportionnel aux avantages à en retirer.
Lors de la gestion des paysages culturels du parc, il faudra inévitablement faire des compromis entre les diverses composantes valorisées. Ainsi, une intervention visant à protéger un paysage culturel pourrait avoir un effet négatif fortuit sur l’expérience du visiteur. Le présent plan directeur et les plans secondaires qui y sont établis contribueront à fournir de l’information clé sur la valeur, la rareté, la résilience, etc., des diverses composantes valorisées qui pourraient être touchées par une telle intervention. Cette information servira à évaluer diverses solutions, ce qui permettra au directeur d’unité de gestion de prendre une décision éclairée qui est conforme aux lois et aux politiques, notamment le paragraphe 6(1) de la Loi sur le parc urbain national de la Rouge selon lequel la préservation ou le rétablissement de l’intégrité écologique sont la première priorité pour la gestion du parc.
Stratégie clé 3 : Célébrer le rôle du parc urbain national de la Rouge en tant que porte d’entrée nationale et mondiale invitant à la découverte de l’environnement et du patrimoine du Canada
La stratégie clé 3 souligne les mesures qui favorisent le rapprochement des visiteurs avec le parc et devraient avoir de nombreux effets positifs pour l’expérience du visiteur. Le rapprochement des Canadiens avec leur patrimoine constitue un élément essentiel de la raison d’être du parc urbain national de la Rouge. Comme cette stratégie est celle qui exige le plus de travaux de construction physique, elle présente aussi le plus grand risque de nuire aux composantes valorisées. Les activités récréatives sous toutes leurs formes peuvent nuire à l’environnement; les stratégies visant à accroître la fréquentation peuvent donc accroître l’intensité ou la gravité de ces effets. L’organisation d’activités, la construction d’installations destinées aux visiteurs et l’agrandissement du réseau de sentiers du parc peuvent aussi influer négativement sur les ressources naturelles, les ressources culturelles et les ressources agricoles. S’il est impossible d’éviter tout à fait ces effets éventuels, une bonne planification et le respect du processus d’analyse d’impact environnemental et des lignes directrices sur les sentiers durables de Parcs Canada peuvent ramener les effets en deçà d’un seuil acceptable et, dans de nombreux cas, entraîner un gain net pour l’ensemble du paysage en jumelant des projets de remise en état à ces initiatives. À titre d’exemple : aménagement d’un nouveau sentier au moyen des meilleures techniques établies en matière d’aménagement de sentiers et établissement du tracé en fonction des ressources, et fermeture des raccourcis qui traversent des secteurs sensibles au niveau écologique ou culturel et remise en état des lieux. Les principales stratégies d’atténuation visant à réduire les effets négatifs possibles de la stratégie clé 3 sont les suivantes.
- Tenir compte des effets cumulatifs lors de la planification d’installations destinées aux visiteurs qui font partie d’un réseau élargi, comme les aires d’accueil servant de portes d’entrée et les secteurs d’activités publics, ainsi que du réseau de sentiers dans les évaluations d’impact des projets les concernant.
- Intégrer des analyses de rechange aux évaluations d’impact des grands projets qui pourraient contribuer aux effets cumulatifs.
- Élaborer ou adopter une pratique exemplaire en gestion pour les événements spéciaux dans le but d’uniformiser la prescription et la mise en application de mesures d’atténuation efficaces et efficiences.