Suivi d’une espèce canadienne emblématique
Parc national Pukaskwa
Par Stéphane Comeault
La surveillance des populations de loups gris le long de la côte du lac Supérieur dans le parc national de Pukaskwa est en cours depuis 2010. Cette année, des efforts sont déployés pour mieux comprendre l’utilisation et l’occupation par cette espèce canadienne emblématique de la forêt d’épicéas ancienne située le long de la côte dans la partie sud du parc.
Le loup gris (Canis lupus) est une espèce emblématique du Canada et une composante très importante des écosystèmes boréaux. Sa seule présence dans le paysage peut fournir aux scientifiques des indices sur un large éventail de dynamiques écosystémiques. Les loups influencent les écosystèmes en tant que prédateurs dominants, mais ils sont également touchés par les modifications de l’habitat et des populations de proies. Dans le parc national de Pukaskwa, on sait que les loups consomment des castors, des orignaux, des ours noirs, des cerfs de Virginie, des coyotes, des lièvres d’Amérique et divers autres petits mammifères. Il n’est donc pas difficile de voir comment leur présence ou leur absence peut avoir un impact significatif sur un territoire donné.
Pour évaluer l’utilisation de zones spécifiques par les loups gris, l’équipe du parc national de Pukaskwa utilise une série d’appareils-photo activés par le mouvement, déployés le long de la côte du lac Supérieur. Les photos sont ensuite analysées chaque année afin d’estimer l’occupation de la zone par les loups et de déterminer tout changement de leur statut et de leurs tendances au cours des cinq dernières années. Cela se fait généralement par le déploiement de 13 appareils-photo activés par le mouvement. Cette année, cependant, le personnel a déployé six appareils supplémentaires pour évaluer également l’occupation des loups à l’extrémité sud du parc afin d’estimer leur occupation et leur utilisation de cette zone.
Afin de déployer les appareils-photo, l’équipe a d’abord désigné les emplacements potentiels en recherchant un habitat approprié à l’aide de l’inventaire des ressources forestières du parc et d’images satellites. Parmi les caractéristiques recherchées par l’équipe pour déterminer un emplacement approprié figurent les bords des cours d’eau et d’autres zones ouvertes susceptibles d’être utilisées par les loups. Une grille de cinq kilomètres sur cinq a été établie pour s’assurer que les appareils-photo seraient placés de manière stratifiée et pour maximiser la représentation de l’écosystème de la forêt côtière. Une fois qu’un site prometteur pour y placer un appareil-photo était désigné, les membres de l’équipe se rendaient à pied sur place à l’aide d’appareils GPS portatifs et installaient l’appareil.
Les données recueillies entre janvier et décembre 2018 comprenaient 34 détections au total, et au moins une détection a eu lieu dans 7 des 13 emplacements d’appareils-photo. De plus, le taux d’occupation des loups pour ces zones est resté stable au cours des cinq dernières années (2015-2019), ce qui indique que l’état du taux d’occupation des loups gris dans le parc national de Pukaskwa est bon.
Les résultats des données supplémentaires recueillies permettront à l’équipe de Conservation des ressources d’interpréter la façon dont l’occupation des loups contribue à la santé et aux processus de l’écosystème, ainsi qu’à l’intégrité écologique globale. Les loups ne sont pas seulement une espèce canadienne emblématique, mais aussi des superprédateurs qui sont absolument vitaux pour maintenir la structure et la fonction d’un écosystème forestier sain et résilient. On dit qu’une image vaut mille mots. Lorsqu’il s’agit de surveiller l’intégrité écologique, ce vieil adage est certainement vrai!
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