Participer à la lutte contre les feux de brousse en Australie
Parc national Pukaskwa
Par Stephanie Koroscil
En février 2020, je me suis rendue en Australie pour aider à combattre la pire saison de feux de forêt jamais enregistrée dans ce pays, une période désormais connue sous le nom d’« été noir ». Ce déploiement s’inscrivait dans une campagne d’aide beaucoup plus vaste dans le cadre de laquelle les organismes canadiens de lutte contre les incendies de forêt ont envoyé 242 membres de leur personnel de gestion des incendies, dont 13 de Parcs Canada, dans une série de déploiements qui a duré 118 jours.
Mon histoire avait commencé en novembre alors qu’une amie australienne m’avait rendu visite (et que nous étions allées faire de la randonnée au parc national Pukaskwa) dans le nord de l’Ontario. Pendant notre randonnée pédestre dans la neige le long du littoral gelé du lac Supérieur, nous avions comparé les similitudes et les différences entre nos deux carrières en gestion des feux de forêt dans nos pays respectifs. À l’époque, le Queensland et la Nouvelle-Galles-du-Sud étaient aux prises avec des feux de forêt dévastateurs. Mon amie m’a expliqué qu’en raison de la sécheresse et de la saison, Victoria, la province dans laquelle elle était née, était probablement la prochaine sur la liste. Alors que décembre arrivait et que la saison des incendies en Australie se poursuivait, elle est retournée chez elle où de nombreux feux de forêt continuaient de faire rage, tant dans sa ville natale et son lieu de travail que dans les environs. En janvier et en février, j’ai suivi les mises à jour présentées par les médias et lu ce qu’elle racontait à propos des feux.
Comme l’Australie se trouve dans l’hémisphère sud, l’été et la saison des feux de forêt se produisent pendant l’hiver canadien. J’ai donc été déployée à une époque où j’aurais normalement dû rédiger des rapports, mettre à jour les documents de planification, me reposer et me préparer pour la saison des incendies au Canada.
J’ai pris l’avion pour Melbourne, dans l’État de Victoria, et ai été envoyée à Tambo, dans la région d’East Gippsland avec une équipe de gestion des incidents des États-Unis, pour lutter contre les nombreux feux de brousse. Le hasard a fait que j’ai été envoyée dans la ville natale de mon amie australienne! Nous sommes arrivés au moment où la pluie tombait finalement sur les nombreux feux qui ravageaient la région de Tambo. Nous avons donc passé la majeure partie de notre temps dans cette région à faire du nettoyage (éteindre les points chauds restants) et des travaux de rétablissement des espèces fauniques (faire l’inventaire des répercussions des incendies sur les sites culturels, assurer l’intégrité au niveau écologique, vérifier les propriétés privées, effectuer la remise en état des lignes crées par le passage des bulldozers, enlever les arbres dangereux, etc.). À notre arrivée sur place, nos hôtes australiens géraient ces très nombreux incendies depuis près de deux mois. Notre présence leur a donc permis de prendre une pause bien méritée ou du moins, de sortir temporairement du centre de contrôle.
Cette expérience m’a permis de découvrir à quel point la façon dont la gestion des incendies diffère tant d’un programme à l’autre qu’à l’échelle internationale. J’ai également pu utiliser de nouvelles technologies puisque Victoria dispose d’un système de télédétection et d’analyse en ligne qui fournit des mises à jour en direct des périmètres d’incendie et des points chauds pendant toute la journée, même lorsque la fumée est très dense! J’ai aussi pu voir un niveau de coordination interorganismes pour la gestion des urgences et une culture du bénévolat vraiment impressionnants en Australie. Je dois cependant dire que les gens ont vraiment constitué la partie la plus intéressante de cette expérience. J’ai été accueillie à bras ouverts par l’équipe américaine, puis nous avons tous été chaleureusement accueillis dans la grande famille de Victoria qui faisait tout en son pouvoir pour essayer d’éteindre les feux de brousse.
Je suis repartie avec de nombreux nouveaux amis, mentors et contacts tant en Australie qu’aux États-Unis. Je suis reconnaissante d’avoir eu cette occasion et d’avoir pu apporter mon aide pendant la difficile saison des feux de forêt en Australie.
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