Cinq éléments notables le long de la Piste côtière de Pukaskwa
Parc national Pukaskwa
par Kat Trivers
J’ai fait ma première randonnée sur la Piste côtière de Pukaskwa en 1995. Vingt ans et deux enfants plus tard, j’ai de nouveau parcouru la côte accidentée du lac Supérieur. C’est un voyage que je n’oublierai jamais. Mes raisons pour parcourir le sentier dans le passé étaient très différentes de celles d’aujourd’hui.
© Parcs Canada
En 1995, j’ai fait mon voyage par l’intermédiaire d’Outward Bound, le leader en enseignement dans la nature. Pour moi, il s’agissait d’une aventure qui a guidé ma vie à l’époque naïve et remplie d’espoir de mes 15 ans. L’été dernier, j’ai parcouru le sentier pour le travail! Je suis l’agente de contenu Internet et des nouveaux médias de Parcs Canada dans le Nord de l’Ontario. Nous sommes toujours à la recherche de nouveau contenu pour le site Web de Pukaskwa. Alors, mon patron a suggéré que je le suive en tant que photographe au cours du voyage annuel du personnel du parc. J’ai sauté sur cette occasion – quelle mère fana de l’informatique ne le ferait pas? N’est-ce pas? Je pensais que ce serait extrêmement facile, puisque je l’avais déjà fait. Ce ne l’était pas, loin de là. Dès que nous avons atteint la première traversée de rivière, tout le travail acharné qu’il a fallu accomplir en 1995 m’est revenu à l’esprit.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Piste côtière est une randonnée difficile.
Plan d’excursion sur la Piste côtière
- Le 9 juin 2014 : Navette bateau à partir de l’anse Hattie, débarquement à North Swallow (58,7 km), randonnée jusqu’à la rivière White Gravel (13,9 km)
- Le 10 juin : Anse Fisherman’s (7,1 km)
- Le 11 juin : Havre Fish (12,3 km)
- Le 12 juin : Rivière Willow (9,0 km)
- Le 13 juin : Terminer la randonnée au début du sentier, à l’anse Hattie (16,4 km)
Je n’ai pas une longue liste d’aventures épiques à mon actif. Je ne suis pas accro à l’adrénaline ni une grande amatrice de plein air. Je ne m’attends pas à recevoir de sitôt la visite de Red Bull. Je fais de la randonnée d’une journée comme activité de fin de semaine. Ceci dit, j’ai connu beaucoup de revers et de triomphes dans ma vie qui m’ont permis de me préparer à cette randonnée. Alors j’y suis allée, audacieusement, en sachant que je serais avec une bonne équipe et que j’avais beaucoup à offrir.
L’arrière-pays change quelqu’un; il devient une part de soi-même et modifie la façon dont on perçoit les éléments quotidiens. On oublie les insectes, les frissons glaciaux, les ampoules et les façades rocheuses massives qu’on pense ne jamais pouvoir conquérir – parce que la récompense est si grande. J’ai relu mon journal rédigé en 1995 et j’ai réfléchi au voyage de 2014. Voici mes cinq éléments notables sur la Piste côtière.
1. Une lumière dans l’obscurité.
Toute ma vie, j’ai eu peur du noir. Par contre, dans la nature, la noirceur n’a jamais l’apparence de sa définition, l’absence de lumière. Grâce aux crépuscules, aux étoiles et à la lune, il y a toujours une source de lumière naturelle, même dans le ciel le plus sombre. Il faut être réaliste : dormir sous le ciel nocturne naturel! Comment cette expérience pourrait-elle ne pas être extraordinaire?
© Parcs Canada
2. Terrain plat.
Comme une métaphore pour la vie, on ne réalise pas à quel point on devrait être reconnaissant de vivre sur un terrain plat, jusqu’à ce que l’on soit si désespérément à bout de souffle en raison de la côte massive que l’on vient de monter. Par contre, si on ne l’avait pas fait, on n’aurait jamais apprécié le reste. Ces moments sur le sentier, lorsqu’on se rend compte qu’il faut parcourir deux kilomètres sans gravir de pente, sont inestimables. Ils sont remplis des blagues les plus ridicules, d’histoires absurdes et de souvenirs à mourir de rire.
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3. Ego sous contrôle.
Au risque de sonner comme une citation provenant d’une caricature sur Facebook : de rester immergé dans quelque chose de si vaste permet de se rendre compte de son extrême petitesse. C’est de se savoir à la merci d’une nature à la fois unique et profonde, un monde plus puissant que tout ce que l’on ne pourra jamais être. La vie au quotidien n’offre pas la possibilité de revivre ce sens profond de gratitude et de satisfaction.
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4. Collectivité.
L’arrière-pays crée des liens entre les gens. Chacun dépend des autres. Tout le monde contribue, parfois de manière importante, parfois de manière minime. Rien de ce que l’on fait pour quelqu’un d’autre sur le sentier n’est reçu sans appréciation. Il peut s’agir d’une action simple, comme retenir les branches d’un arbre, faire le dîner, pomper l’eau ou offrir des mots d’encouragement. Le lien collectif que l’on crée sur la Piste côtière est un lien inoubliable. Merci à tous mes collègues de travail qui ont fait de cette aventure une expérience collective. Plus encore, merci pour votre amitié.
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5. Des bottes de randonnée sèches, et des chaussettes sèches et chaudes.
Rien ne se compare à cette sensation. RIEN. Rien à ajouter.
© Parcs Canada
Le lien que j’ai établi avec Pukaskwa en 1995 est resté avec moi et il était la raison sous-entendue pour laquelle j’ai accepté mon poste à Parcs Canada en 2010. C’est un honneur de faire partie d’une équipe qui protège notre nature et qui partage son humble beauté avec les Canadiens.
Cette randonnée était l’idée de mon patron, et elle en valait tellement la peine.
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