Climat

Parc national de la Pointe-Pelée

Zone carolinienne

La géographie et les effets modérateurs du lac Érié ont permis à des plantes et des animaux méridionaux de prospérer à la pointe Pelée.

Les explorateurs français de ce que nous appelons aujourd'hui le sud-ouest de l'Ontario ont noté le nombre étonnamment bas de conifères dans cette région. Les naturalistes d'aujourd'hui sont davantage étonnés par ce qu'on y trouve que par ce qui en est absent. La vaste forêt d'arbres à feuilles caduques qu'avaient connue les premiers explorateurs était en fait l'extrémité septentrionale d'une large région qui s'étend de la zone côtière des Carolines vers le nord, entre le Mississipi et les Appalaches, jusqu'au sud de l'Ontario.

Les premiers scientifiques ont donné à cette région le nom de zone carolinienne. Maintenant, on l'appelle plus communément forêt de feuillus de l'est, sauf au Canada, où l'appellation forêt carolinienne demeure populaire à cause de sa connotation méridionale.

Les plantes et les animaux de la zone carolinienne du Canada ne se retrouvent que dans une bande étroite. La limite nord de cette bande suit l'isotherme 8 °C (46 °F) (c'est-à-dire une ligne définissant un secteur où la température quotidienne moyenne pour l'année est de 8 °C (46 °F)). La température est donc un facteur important limitant l'expansion vers le nord de cette région très particulière.

L'avancée de l'isotherme 8 °C (46 °F) au Canada à cet endroit est le résultat de deux facteurs importants. Le premier est la position géographique. Le sud-ouest de l'Ontario atteint au sud le 42e parallèle, ce qui en fait la région la plus méridionale du Canada. Cela explique en partie que le climat y soit plus chaud, mais l'influence des lacs est encore plus importante.

Le sud-ouest de l'Ontario est presque entièrement entouré par les Grands Lacs. Ces vastes étendues d'eau sont difficiles à réchauffer, et, une fois chaudes, elles se refroidissent lentement. Par conséquent, elles ont tendance à atténuer les écarts de température, l'hiver comme l'été. Donc la zone carolinienne canadienne demeure beaucoup plus chaude tout au long de l'hiver qu'un endroit semblable tel que Laramie (Wyoming), au centre du continent, pourtant situé à la même latitude.

Par rapport à l'immensité du Canada, la zone carolinienne canadienne est très petite. En tout, elle ne constitue que moins d'un quart de 1 pour cent de la masse terrestre totale du pays. En dépit de sa petitesse, c'est une région caractérisée par une très grande diversité. On y trouve plus d'espèces rares de plantes et d'animaux que dans toute autre région du Canada.

On y dénombre plus de 70 espèces d'arbres. Nulle part ailleurs au Canada on ne trouve davantage d'espèces de reptiles (27) et d'amphibiens (20). La zone abrite également 50 espèces d'araignées et d'insectes absentes du reste du Canada. Le moucherolle vert, le troglodyte de Caroline, le gobe-moucheron gris-bleu, le pic à ventre roux et la paruline polyglotte sont à la limite septentrionale de leur aire de reproduction. Mais de nombreux Canadiens habitent aussi la zone carolinienne, de sorte qu'une grande partie du territoire a été défrichée pour l'agriculture et qu'on y a construit des villes.

Dans le comté d'Essex, environ trois pour cent de la superficie totale demeure boisée. La plus grande zone naturelle du comté se trouve dans les limites du parc national de la Pointe-Pelée. Les 20 kilomètres carrés du parc sont une mosaïque de marais, de forêts, de champs et de plages à la richesse écologique telle que les plus grands parcs nationaux du Canada ne parviennent même pas à l'égaler.

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