Un marais menacé

Parc national de la Pointe-Pelée

La santé du marais du parc national de la Pointe-Pelée est en déclin. Au fil des ans, de nombreuses menaces, telles que l’aménagement, l’érosion et les espèces envahissantes, ont eu des répercussions sur la qualité de l’eau, l’hydrologie (la distribution et le mouvement de l’eau), l’abondance de la faune et de la flore et la diversité des habitats. L’un des problèmes les plus préoccupants est la perte d’eau libre dans le marais. Depuis les années 1950, l’habitat d’eau libre a diminué de 10 %, soit 100 hectares – ce qui correspond à 140 terrains de football!

Quatre images aériennes du parc national de la Pointe-Pelée, axées sur l’habitat du marais. Les images, prises respectivement en 1959, 1977, 2004 et 2015, montrent la végétation remplissant les canaux et les étangs du marais, réduisant ainsi l’habitat d’eau libre.

Images aériennes de 1959, 1977, 2004 et 2015 illustrant la tendance à la baisse de l’eau libre dans le marais.

Pourquoi cela est-il alarmant?

Perdre de l’eau libre, c’est perdre l’habitat d’eau libre et l’habitat de bordure où l’eau libre et le tapis de quenouilles se rencontrent. Si la diversité des habitats est menacée, il en va de même pour la diversité des espèces (ou biodiversité). L’habitat fourni par le tapis de quenouilles contribue à la protection et à l’apport de nutriments à certaines espèces du marais, mais il ne peut à lui seul soutenir la remarquable biodiversité du marais sans canaux et étangs d’eau libre.

Le tapis de quenouilles couvre plus de 50 % du marais. Aux yeux d’un visiteur de la promenade du marais, les quenouilles peuvent sembler constituer la majorité de l’écosystème du marais. Ce qui n’est pas évident au premier abord, c’est que le tapis de quenouilles du marais est parsemé d’un réseau de canaux et d’étangs. Ce réseau brise le tapis de quenouilles, ce qui permet une plus grande diversité en fournissant différents types d’habitats importants.

Dans chaque canal et étang, l’eau libre répond aux besoins de survie propres à de nombreuses espèces du marais. Les poissons se déplacent dans les canaux, se nourrissant d’une variété d’invertébrés aquatiques, de plantes et de poissons proies. La végétation flottante, submergée et émergente (ou de surface) pousse au fond et sur les bords de ces ouvertures. Les rats musqués nagent dans l’eau et construisent leurs huttes sur les bords. Ces huttes peuvent en fin de compte être utilisées par les serpents et les tortues pour se prélasser, nicher et hiberner. Même les espèces non aquatiques qui ont élu domicile dans le tapis de quenouilles comptent souvent sur l’eau libre pour trouver leur nourriture aquatique.

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