Le saumon atlantique

​Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Le saumon atlantique est un gros poisson élancé. En eau douce, dans les rivières et ruisseaux, il est gris métallique foncé. Le tout jeune saumon porte le nom de tacon. Son dos est noir, avec 8 à 11 taches latérales et un point rouge entre chaque tache. En eau douce, les tacons et saumoneaux se nourrissent surtout d'insectes terrestres et des larves d'insectes aquatiques. En mer, le saumon mange des crustacés et des petits poissons. En règle générale, le saumon adulte qui remonte vers les frayères ne s'alimente pas, à moins qu'il ne se laisse tenter par les lancers d'un pêcheur à la mouche. Dans son habitat naturel, le saumon peut vivre jusqu'à 9 ans environ.

Répartition

Le saumon atlantique occupe un grand territoire, du cercle arctique jusqu'au Portugal à l'est, de l'Islande, du sud du Groenland et de la péninsule d'Ungava jusqu'à la rivière Connecticut à l'ouest.

Le voyage du saumon

Le saumon atlantique appartient aux poissons anadromes, qui naissent en eau douce, s'éparpillent ensuite en mer, puis reviennent en eau douce pour frayer à leur tour.

Dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, le saumon fraie en octobre ou en novembre, surtout dans les rivières Clyburn et Chéticamp. Quand les pluies sont fortes, il arrive que les rivières Chéticamp et Margaree soient le théâtre d'une remontée hâtive. La femelle pond ses oeufs dans un nid de fraie, dans le lit rocailleux du cours d'eau. Les oeufs se développent en hiver et libèrent les alevins au début du printemps. Contrairement à d'autres salmonidés, le saumon atlantique peut survivre à la fraie et peut revenir plus d'une fois dans sa rivière d'origine.

Le jeune saumon (tacon) passe 2 à 3 ans en eau douce avant de subir la smoltification, cette transformation physique qui lui permet de tolérer l'eau de mer. Le tacon devient alors saumoneau et quitte l'eau douce pour l'eau salée de la mer.

En mer, le saumoneau grandit très rapidement, tirant profit de l'abondance des crustacés et petits poissons qui constituent son alimentation. Les sujets les plus précoces (grilses) reviennent frayer au bout d'un an seulement. Ils pèsent alors entre 1 et 3 kilogrammes. Les autres (adultes) restent 2 ans en mer avant de revenir en eau douce pour la fraie. Ceux-là pèsent entre 3 et 7 kilogrammes. La fraie et la ponte des oeufs en eau douce ferment la boucle du saumon.

Le saumon atlantique en difficulté

Des deux côtés du Cap-Breton, on a longtemps pratiqué la pêche commerciale du saumon atlantique au filet maillant. Malheureusement, au début des années 1980, on a constaté que le saumon ne remontait plus autant dans ses rivières d'eau douce. La chute libre de l'espèce pourrait s'expliquer par différents facteurs, comme la pollution, la destruction et la modification de l'habitat, la surpêche et la maladie. Le COSEPAC a déjà identifié au moins une population de saumon atlantique en péril. Pour corriger la situation et favoriser la reprise du saumon atlantique, on a mis fin à la pêche commerciale en 1984. Le poisson qu'on trouve en épicerie provient désormais des piscicultures. La pêche sportive du saumon atlantique demeure une activité populaire. Cependant, dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et dans d'autres secteurs du nord du Cap-Breton, le pêcheur qui attrape un saumon est tenu de le gracier et de le remettre à l'eau.

Les stocks de saumon atlantique ne se renouvellent pas, malgré près de 20 années d'efforts de conservation. La faiblesse continue de l'espèce s'explique, entre autres causes, par la pêche illégale en mer et les prises accidentelles dans le cadre des pêches commerciales autorisées.

Chaque automne, dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, on dénombre les saumons qui remontent la rivière Clyburn. Les résultats obtenus permettent de mesurer l'augmentation ou la diminution à long terme des populations du saumon atlantique.


Ressources supplémentaires 

Rétablissement du saumon de l’Atlantique dans le ruisseau Clyburn

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