Orignal

​Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

L'orignal est le plus gros représentant de la famille des cervidés
L'orignal est le plus gros représentant de la famille des cervidés. Cet animal agit sur la croissance naturelle de la forêt, en raison d'une alimentation très sélective.

L'orignal est le plus grand des cervidés vivants au monde, mesurant près de deux mètres au garrot. Il se caractérise par une grande taille, une longue tête dotée d’un museau proéminent, un fanon ou « cloche » sous la gorge, de longues pattes et une courte queue. En général, le pelage de l'orignal varie de brun foncé à noir, le bas des pattes étant beige ou gris. L'orignal est plus actif durant la nuit mais peut être vu à n'importe quelle heure de la journée.

Il mange des plantes herbacées autres que des graminées pendant l'été, et l'écorce, les brindilles ainsi que les bourgeons des plantes ligneuses durant l'hiver.

L'original mâle a de larges bois en éventail. Il perd ses bois à l’automne après la saison de reproduction et ceux-ci repoussent sur une période de trois à cinq mois au printemps et en été.

La femelle orignal donne naissance à un ou deux petits entre mai et juin. Un orignal peut vivre jusqu'à 15 ans en milieu sauvage.

Répartition

Les orignaux sont circumpolaires, vivant dans les forêts boréales de tout l'hémisphère nord. En Amérique du Nord, on peut les trouver partout au Canada et dans le nord des États-Unis. Le Canada abrite quatre sous-espèces d'orignaux :

  1. Alces alces americana, orignal de l'est, que l'on trouve entre l'ouest de l'Ontario et les provinces de l'Atlantique.
  2. Alces alces andersoni, orignal de l'ouest, que l'on trouve de la Colombie-Britannique jusqu'à l'ouest de l'Ontario.
  3. Alces alces gigas, orignal de l'Alaska, que l'on trouve dans l'ouest du Yukon. 
  4. Alces alces shirasi, orignal shiras, que l'on trouve dans les montagnes rocheuses dans le sud de l'Alberta et de la Colombie–Britannique

Population d'orignaux

Le panache de l'orignal mâle repousse au printemps.
Le panache de l'orignal mâle repousse au printemps.

L'orignal de l'est est originaire du Cap-Breton, mais s'est raréfié dans les années 1900 en raison d'une chasse intensive et de la destruction de son habitat, et il a vraisemblablement disparu dans les années 1930. Parcs Canada a décidé de réintroduire l'orignal dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, et 18 orignaux de l'ouest en provenance du parc national Elk Island, en Alberta, ont été relâchés dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton entre 1947 et 1948. Il est très probable que de nos jours tous les orignaux du Cap-Breton sont des descendants de ces 18 animaux d'origine. Les orignaux sur la partie continentale de la Nouvelle-Écosse sont des descendants des orignaux de l'est.

Les loups ont disparu du Cap-Breton au milieu des années 1800. Sans les loups, les orignaux n’ont plus leur principal prédateur naturel. Certains orignaux sont victimes d’un ver qui se loge dans le cerveau, transmis par le cerf de Virginie, et certains jeunes orignaux peuvent être tués par des ours; cependant, aucun de ces facteurs ne suffit à contrôler la population d'orignaux.

Dans les années 1970, une infestation majeure de la tordeuse de bourgeons de l'épinette a ravagé en grande partie la forêt boréale du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. La régénération du sapin baumier et du bouleau blanc qui a suivi l'infestation de la tordeuse de bourgeons a fourni une quantité importante de nourriture pour les orignaux. Avec des denrées en abondance et un manque de prédateurs, la croissance de la population d'orignaux a été rapide. En 2011, on a estimé qu'il y avait deux orignaux au kilomètre carré dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.

Les orignaux sont rares dans la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, alors pourquoi ne pas déplacer quelques-uns des orignaux du Cap-Breton jusqu'à la zone continentale?

Les orignaux du Cap-Breton sont une sous-espèce d’orignal différent de celui qu’on trouve sur la partie continentale. Les orignaux du Cap-Breton sont tous descendants des 18 orignaux originaires d’Alberta, réintroduits à la fin des années 1940, et sont génétiquement différents des sous-espèces de l’orignal de l’est que l’on trouve sur la partie continentale. Bien que déplacer les orignaux du Cap-Breton soit une option, les gestionnaires provinciaux de la faune seraient plus enclins à réintroduire des orignaux venant du Nouveau-Brunswick ou du Québec plutôt que venant du Cap-Breton. Ces orignaux font partie de la même sous-espèce ce qui assurerait que la constitution génétique unique de l’orignal de Nouvelle-Écosse soit mieux préservée.

Les orignaux et la santé des forêts

Un sapin baumier sévèrement abrouti par les orignaux.
Un sapin baumier sévèrement abrouti par les orignaux

La forêt boréale est un écosystème important dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Elle fournit un habitat au lynx du Canada, une espèce rare à l'échelle provinciale. De même, la grive de Bicknell est une espèce menacée qui préfère aménager son nid dans une forêt boréale en régénération. Malheureusement, la quantité élevée d'orignaux a empêché la régénération de la forêt boréale du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. En 2014, près de 11 % du parc était constitué de vastes prairies, dans des zones qui étaient traditionnellement recouvertes par la forêt boréale.

En 2007, Parcs Canada a construit des exclos destinés à maintenir les orignaux hors de deux zones sévèrement touchées du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, afin de voir comment la végétation se rétablit lorsqu'elle n'est pas abroutie par les orignaux. L'exclos situé sur le mont North montre une augmentation remarquable de la régénération et de la taille des arbres. Une étude menée par l'Université St. Francis Xavier a démontré qu'en 2012, soit seulement cinq ans après la construction de l'exclos, on pouvait trouver sept fois plus de biomasse à l'intérieur de l'exclos qu'à l'extérieur. Ceci indique que le rétablissement est possible dans certaines zones du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton si l'on réduit le nombre d'orignaux.


Pour plus de renseignements sur la santé des forêts et les plans de restauration de la forêt boréale dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, visitez Rétablir la santé des forêts : les terres herbeuses dans les Hautes-Terres?

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