Conscription

Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent

Photo noir et blanc d'une manifestation contre la conscription, 1942 manifestation contre la conscription, 1942
© Archives nationales du Canada / PA-107910

Pendant la Première Guerre mondiale, les Canadiens-français refusent majoritairement de participer à un conflit qu'ils estiment être strictement européen. La conscription, c'est-à-dire l'enrôlement obligatoire de la population pour le service militaire, imposée par le gouvernement canadien en 1917 provoque la colère de la population canadienne-française. En 1918, une émeute éclate, faisant des morts et des blessés à Québec.

Bulletin de vote en français Illustration de bulletin de vote
© Parcs Canada
Vingt ans plus tard, alors qu'une nouvelle guerre menace l'Europe, la question de la conscription militaire refait surface au Canada. Désirant éviter d'autres déchirements, le gouvernement libéral de Mackenzie King s'engage à plusieurs reprises à ne pas recourir à l'enrôlement obligatoire pour le service militaire outre-mer.

Mais, dès 1941, devant la lenteur du recrutement au pays, des voix favorables à la conscription se font entendre. Ces voix proviennent d'abord du Parti conservateur et, plus tard, des Canadiens anglais en général. Devant ces réactions, Mackenzie King tient un plébiscite demandant aux Canadiens de libérer le gouvernement de ses engagements du passé.

Bulletin de vote en anglais Illustration de bulletin de vote
© Parcs Canada

Le 27 avril 1942, 71 % des citoyens du Québec votent « non » à la question. Ailleurs au Canada le « oui » l'emporte avec 70 % des voix. Fort de cette majorité, le gouvernement adopte donc, en juillet, le projet de loi 80, permettant la conscription pour le service outre-mer si elle est jugée nécessaire.

Soldats canadiens Soldats canadiens défilant une dernière fois avant l'embarquement
© Archives nationales du Canada / C-38723

En 1944, des pertes élevées au front viennent décimer les effectifs de l'armée de terre. Il devient urgent de combler les rangs. Le gouvernement de King, après bien des hésitations, impose la conscription pour le service outre-mer. St-Laurent appuie son chef. Les libéraux comptent sur lui pour convaincre les francophones de la nécessité de prendre les armes.

La position de St-Laurent est difficile et lui vaut alors de nombreuses critiques. Au Québec, on lui reproche notamment d'entraîner ses compatriotes dans un conflit étranger. À l'opposé, les impérialistes anglophones dénoncent ses convictions anti-impérialistes et lui reprochent ses déclarations qu'ils jugent trop « nationalistes », trop « canadiennes ».


Sources :

Bélanger, Jacqueline et al, Louis-S. St-Laurent: Two Careers, One Destiny, Ottawa, Patrimoine canadien, Parcs Canada, 1995, 23 p.

Gaffen, Fred, « La guerre sans fusils », Horizon Canada, St-Laurent, Québec, Le Centre, fascicule 107, c1984-1987.

Granatstein, J. L, « Conscription - Première Guerre mondiale », L'encyclopédie du Canada, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, vol. 1, 1987.

Jones, Richard, « Conscription - Deuxième Guerre mondiale », L'encyclopédie du Canada, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, vol. 1, 1987.

Quinn, Majella et Claude Marcil, Louis-S. St-Laurent, jurisconsulte, homme politique et chef d'État canadien, Ottawa, ministre des Approvisionnements et Service Canada, 1982, 47 p.

Date de modification :