La géologie

Lieu historique national du Canal-de-Sainte-Anne-de-Bellevue

À la suite de plissements intenses qui, durant l'ère précambrienne, soulevèrent les Laurentides, la mer fut chassée du Bouclier canadien. L'accumulation de sédiments fut interrompue et le continent se trouva exposé aux morsures de l'érosion. La durée exacte de cette émergence est inconnue, mais nous savons qu'elle a dû être fort longue. Quand les anciennes forces de plissements se furent relâchées et que la région se fut suffisamment abaissée pour permettre à la mer d'envahir à nouveau le territoire, tous les anciens sommets étaient usés. C'est sur ces derniers que la mer déposa, en discordance, les sédiments qui forment aujourd'hui la plaine du St-Laurent. Les roches des Laurentides et celles de la plaine du St-Laurent se sont donc formées dans des temps géologiques fort espacés et de caractères nettement différents.

Le territoire considéré est inclus dans cette unité physiographique majeure, désignée sous le nom des basses terres du St-Laurent. Cette plaine, qui a la forme d'un coin, est bordée au Nord par les Laurentides et au Sud-Est par les Appalaches.

Les roches des bases terres sont masquées en grande partie par d'importants dépôts d'argile, de sable et de cailloux mis en place lors de la submergence. Ces dépôts ont contribué à niveler la contrée sur laquelle ils ont été répandus et leur distribution a conditionné le développement de toute une variété de sols sur lesquels les possibilités agricoles sont très nuancées.

À l'extrême pointe ouest de l'île de Montréal, nous trouvons le groupe appelé Grès de Postdam. Ce groupe cambrien a été divisé en deux formations distinctes : au Nord, la formation de Châteauguay, au Sud, la formation de Covey Hill. Sainte-Anne-de-Bellevue appartient à la formation de Covey Hill. La plupart des formations décrites dans le passé sont maintenant cachées par les constructions. Les affleurements de grès rouge étaient peu étendus et à fleur de terre, mais la plupart du temps, la stratification était bien visible. L'importance principale du groupe vient du fait que les pendages sont en moyenne de 5° vers le Sud. Considérant que les affleurements situés immédiatement au Nord appartiennent au Beekmantown et ont des pendages quasi horizontaux, il est indubitable qu'une faille intervient entre ces deux formations.

La formation de Covey Hill est composée de minces lits de siltstone et de grès en majeure partie à grains grossiers qui passent à des conglomérats. Les gravillons du conglomérat, qui sont immanquablement du quartz, mesurent jusqu'à 2,5 cm de diamètre en plusieurs endroits, mais dépassent rarement cette limite. On note dans les lits de grès, des grains de feldspath et des minéraux opaques noirs. Les gravillons sont bien arrondis et les sables passent de subarrondi à subanguleux. Le degré de tassement joue entre le friable et l'excessivement compact.

Dans l'ensemble, les Grès de Postdam sont dépourvus de fossiles. On trouve des vers appelés Skolithos et des traces géantes dites Clomachtinites et Protichnites.

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