Au fil de l'eau

Lieu historique national du Canal-de-Sainte-Anne-de-Bellevue

Bateau à vapeur quittant le chenal du canal de Sainte-Anne-de-Bellevue. A gauche, le village de Sainte-Anne-de-Bellevue et à droite, la jetée inférieure du canal. Bateau à vapeur quittant le chenal du canal de Sainte-Anne-de-Bellevue.
© Bibliothèque nationale du Québec / CP 3132

Le XIXe siècle marque l'apogée de la construction des canaux au Québec.

Pendant plus de 100 ans, ces canaux vont jouer un rôle important dans le développement économique canadien.

Empruntez l'écluse de l'histoire et naviguez sur les canaux historiques du Québec pour comprendre comment s'est bâti notre pays!

La porte de l'Outaouais
Le bateau S.S. Empress avec plusieurs passagers sur le pont sortant du canal de Sainte-Anne-de-Bellevue vers l'amont. À l'arrière-plan, le pont de la voie ferroviaire. Bateau S.S. Empress dans le canal de Sainte-Anne-de-Bellevue.
© Archives nationales du Canada

Le canal de Sainte-Anne-de-Bellevue fait partie d'un vaste réseau de canaux permettant de contourner des obstacles naturels, tels des rapides et des hauts-fonds, sur trois grandes voies navigables, soit le fleuve Saint-Laurent, la rivière Richelieu et la rivière des Outaouais.

Situé à l'Ouest de l'île de Montréal, entre Sainte-Anne-de-Bellevue et l'île Perrot, ce canal constitue la porte d'entrée de l'Outaouais, une rivière de plus de 1200 km qui était autrefois la principale voie de communication vers le Nord et vers l'Ouest. Il permet aussi de se rendre jusqu'à Kingston via le canal Rideau.

Une première écluse existe déjà en 1816. Elle est située dans la partie ouest du chenal de Vaudreuil, entre la terre ferme et l'île Perrot. Elle est la propriété de compagnies privées qui exercent un monopole sur la rivière des Outaouais, et même sur le canal Rideau, en demandant des tarif élevés pour le passage de cette écluse. Dénonçant cette situation préjudiciable, les autres marchands de la région font parvenir des pétitions au gouvernement du Bas-Canada, exigeant la construction d'une écluse publique à Sainte-Anne.

Gravure de la première écluse de Sainte-Anne-de-Bellevue. Deux bateaux à vapeur circulant dans le canal. En arrière-plan, le pont du Grand Tronc à Sainte-Anne-de-Bellevue. Canal de 1843 et pont ferroviaire.
© Bibliothèque nationale du Québec / 1882

Malgré l'accord du gouvernement bas-canadien, des problèmes économiques, administratifs et politiques retardent le commencement des travaux. Ceux-ci débutent en 1840 et se terminent le 14 novembre 1843. Construite dans la partie est du chenal, l'écluse fabriquée en maçonnerie de pierres de taille mesure 58 m de longueur sur 14 m de largeur et 2 m de profondeur sur les seuils. Dès son ouverture, elle permet à de nombreux colons d'aller s'établir au Haut-Canada.

Mais les approches de cette écluse posent de sérieux problèmes à la navigation. Pour faire face aux impératifs économiques, il faut une seconde écluse. À la suite des recommandations de la Commission des Canaux de 1870, on construit cette deuxième écluse parallèle à celle du chenal est. On réalise également la digue Becker qui est un chenal au milieu du lac Saint-Louis et qui permet de franchir un haut fond, en aval de l'écluse. Les travaux s'achèvent en 1882. L'ancienne écluse continue ses opérations de façon sporadique jusqu'au début du XXe siècle puis est entièrement remblayée en 1964.

Bateau à vapeur entrant dans la digue Becker. À la gauche, un petit phare. À l'arrière-plan, village de Sainte-Anne-de-Bellevue, 1910. Bateau à vapeur dans la digue Becker, vers 1910.
© Collection Denise Cypihot et Judith Isherwood / 1910

Avec la construction de la seconde écluse, le canal de Sainte-Anne et les canaux de l'Outaouais serviront principalement au transport du bois en direction de Montréal. Ce commerce sera particulièrement florissant jusqu'en 1919.

Comme ce fut le cas pour le canal de Carillon, l'apparition du chemin de fer et le déclin de l'industrie forestière viennent graduellement modifier la vocation commerciale du canal de Sainte-Anne qui accueille depuis les plaisanciers des Lacs Saint-Louis et des Deux Montagnes.

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