Préserver les affaires (et protéger les artéfacts aussi)

Lieu historique national du Fort-St. Joseph

Par Jeanette Cowen et Megan O’Connor

Par une chaude journée de l’été 2020, le personnel du lieu historique national du Fort-St. Joseph remarque que le bateau exposé dans le centre d’accueil semble fuir! Il s’avère que le liquide repéré est un produit de préservation du bois et ne constitue pas une menace majeure pour l’artéfact. Cette fuite permet, cependant, de débuter une conversation avec le personnel des collections, de la conservation et de la restauration de Parcs Canada.

Les artéfacts exposés dans les musées ou entreposés dans les installations de stockage des collections présentent des besoins individuels distincts et peuvent être confrontés à de nombreuses menaces. Au fil du temps, différents facteurs tels que les parasites, la lumière, la température et l’humidité peuvent abîmer les artéfacts. Ces objets peuvent également être exposés à des problèmes de sécurité et à des dommages potentiels lors de leur manipulation. Être une ressource culturelle est un métier risqué!

Le produit de préservation du bois utilisé dans le bateau est le polyéthylèneglycol (PEG). L’humidité peut le faire couler. Même si une coulure de PEG n’abîme pas l’artéfact en lui-même car l’action de préservation est acquise, elle peut attirer la poussière et cela n’est pas souhaitable. L’incident lié au PEG a incité Parcs Canada à réaliser une évaluation des risques de la collection du fort St. Joseph afin de s’assurer que les conditions du bâtiment du centre d’accueil ne représentent pas un danger potentiel pour les artéfacts qui sont exposés pour raconter l’histoire du fort datant de la période de la guerre de 1812.

La préservation préventive consiste à prendre des mesures pour réduire ou retarder la dégradation des artéfacts, qu’ils soient exposés ou entreposés, par la mise en œuvre de contrôles environnementaux. Ces mesures sont plus rentables et plus rapides que les traitements de préservation correctifs sur les ressources du patrimoine culturel qui seraient endommagées.

En octobre 2021, Megan O’Connor, spécialiste de la réservation préventive à Parcs Canada, s’est rendue au fort St. Joseph pour réaliser l’évaluation des risques. Le rapport de Megan, une fois terminé, présentera les menaces potentielles qui pèsent sur la collection entreposée au centre d’accueil du fort St Joseph. Les menaces potentielles incluent les rongeurs et les insectes nuisibles, une humidité relative élevée, les catastrophes naturelles ainsi que la poussière. Le rapport comportera des recommandations rédigées en collaboration avec des conservateurs, des conseillers en ressources culturelles, des archéologues et l’ingénieur de sécurité incendie de Parcs Canada. Enfin, le rapport fournira au personnel du site une liste de tâches, répertoriées par priorité, relatives au soin de la collection sur place.

Le personnel qui travaille dans les parcs et sites joue un rôle majeur dans la préservation de première ligne et la présentation des collections d’artéfacts historiques et archéologiques. Grâce à des discussions proactives avec des spécialistes du patrimoine culturel et à ses demandes de conseils et de recommandations personnalisées, le personnel du fort continue à préserver les ressources culturelles dont il a la charge pour le plaisir et la connaissance des générations actuelles et futures.

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