par Miranda Aelick

Il peut être difficile aujourd’hui d’imaginer que le processus de construction du canal de Sault Ste. Marie il y a 120 ans a causé de grands dommages et a laissé le site avec guère de verdure ou d’arbres. Pendant la construction, l’île St. Marys a été coupée en deux par l’excavation du canal d’une longueur de 2 kilomètres et une grande partie du matériel enlevé s’est déposé sur l’île.


Certains des arbres plantés il y a 100 ans jalonnent toujours la passerelle entre l’immeuble d’administration et la résidence du directeur. © Parcs Canada

En 1898, trois ans après l’achèvement du canal, le premier directeur du canal, J. Boyd, a fait planter des arbres ornementaux et fait aplanir et niveler les sols. Quelques années plus tard, en 1901, il a demandé un budget pour l’aménagement et des soins continus du site. Toutefois, ce n’est que lorsque le directeur du canal le plus longtemps en poste, J.W. LeBreton Ross, a pris la relève des tâches qu’un financement a été reçu du ministère des Chemins de fer et des Canaux. Monsieur LeBreton Ross avait un intérêt marqué pour l’horticulture; il était le président de la Société d’horticulture de Sault Ste. Marie, et, en 1926, il a fait bâtir une serre près de sa résidence. En 1911, six mille dollars ont été dépensés dans l’aménagement et l’embellissement des terrains du canal. Au total, 36 ormes (Ulmus spp.), six arbustes et 300 semis ont été plantés à cette époque.

Un des nouveaux arbres plantés au canal de Sault Ste. Marie © Parcs Canada

Au cours des 20 dernières années, les ormes ont souffert en raison de la maladie hollandaise de l’orme (Ophiostoma ulmi), une maladie fongique qui tue les arbres. La maladie hollandaise de l’orme a été accidentellement introduite en Amérique du Nord par le scolyte d’origine européenne (Scolytus multistriatus) et est maintenant aussi transmise par le scolyte de l’orme (Hylurogopinus rufipes). Les scolytes creusent de petites cavités dans l’écorce, permettant aux spores fongiques d’entrer dans l’arbre. Une fois établi, le champignon prolifère, ce qui empêche l’eau d’atteindre les cimes et les branches, tuant ainsi l’arbre lentement. Parcs Canada a essayé de protéger les plus gros et les plus vieux ormes en leur injectant un fongicide, mais une fois infectés, les arbres malades sont enlevés afin de protéger les ormes avoisinants.

Un programme de plantation d’arbres est en place au canal afin de remplacer les ormes et d’autres arbres qui ont été perdus. Parcs Canada travaille avec la Foresterie de l’Ontario et la division des parcs de Sault Ste. Marie afin de déterminer les espèces à planter pour l’esthétique et la longévité. Le but est de remplacer les arbres perdus par des arbres natifs et résistants aux maladies, tout en évitant une monoculture afin de prévenir une perte massive dans l’éventualité d’une épidémie. Les espèces qui ont déjà été plantées sur le site sont la micocoule (Celtis occidentalis), qui pousse de manière semblable aux ormes, le pommetier en floraison (Malus spp.), qui aide les pollinisateurs tels que les abeilles et alimentent les abondantes espèces d’oiseaux sur le site. Les autres espèces plantées sur le site comprennent l’érable à sucre (Acer saccarum), l’érable rouge (Acer rubrum), le saule pleureur (Salix babylonica), le tilleul à petites feuilles Corinthian (Tilia cordata “Corinthian”) ainsi que le noyer noir (Juglans nigra). Les arbres plantés font environ 50 mm de diamètre et entre 3,5 et 5 mètres de hauteur. Ils sont habituellement plantés en juin afin qu’ils aient quelques mois pour s’acclimater avant l’arrivée de l’hiver. En 2014, 16 arbres ont été plantés sur le site; ils ont tous survécu et se portent très bien. Quinze autres arbres ont été plantés cet été.

Les directeurs Boyd et Ross envisageaient le canal de Sault Ste. Marie comme un magnifique endroit public dont les gens pourraient faire usage et dont ils pourraient profiter. Maintenant qu’il est devenu un lieu historique national, il bénéficie de soins et de protection; leur vision est ainsi honorée et accomplie.


La résidence du directeur et ses arbres aujourd’hui © Parcs Canada


La résidence du directeur il y a 100 ans © Parcs Canada

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