Navire à passagers dans l’écluse
© Parcs Canada

par Jeanette Cowen

Il y a cent ans que le canal de Sault Ste. Marie a connu son apogée pour le transport maritime des marchandises. En 1913, 42,7 millions de tonnes de fret sur 8,285 navires ont passé par le canal. Cette année a également marqué un écart dans le type de trafic de bateau qui empruntait l’écluse.

Le canal de Sault Ste. Marie, achevé en 1895, a marqué l’achèvement d’une voie navigable entre le lac Supérieur et l’océan Atlantique et constituait le dernier chaînon d’un réseau de navigation entièrement canadien. Au moment de son ouverture, cette écluse était la plus longue au monde et la première à fonctionner à l’électricité. Lors de sa première année de fonctionnement, moins d’un million de tonnes de fret a passé par cette nouvelle écluse canadienne. Pour chaque année consécutive, l’écluse a vu une augmentation de minerai de fer, de blé et de bois d’œuvre transportés en direction est, tandis que le charbon et des produits manufacturés se dirigeaient vers l’ouest. 82 % du fret passant par le réseau d’écluses canadien a passé par Sault Ste. Marie!

La principale raison pour ce fort trafic et le pic en fret passant par cette écluse canadienne en 1913 fut la construction de la nouvelle écluse de Davis du côté américain de la rivière St. Mary’s. Lors de l’ouverture, en 1914, de cette nouvelle écluse plus longue et plus large, le trafic du côté canadien a vu un déclin considérable. Les nouveaux navires en cours de construction pour la flotte des Grands Lacs approchaient des largeurs de 60 pieds, ce qui taxait la capacité du canal de Sault Ste. Marie. Cependant, l’écluse de Davis pouvait accommoder non seulement ces nouveaux navires, mais les navires encore plus grands qui les suivraient. En 1915, le réseau des écluses américain a vu traverser 63,55 millions de tonnes de fret, tandis que seulement 7,8 millions de tonnes ont passé du côté canadien.

Un bateau à vapeur et un cargo dans l’écluse
© Parcs Canada

Malgré le déclin dans le nombre des plus grands navires, les statistiques de l’écluse indiquent que les petits cargos de vrac et les transporteurs de colis, appelés « cargo hors mer », de même que les navires à passagers, préféraient le passage à travers l’écluse canadienne. Au cours de la première moitié du 20e siècle, les croisières des Grands Lacs ont été extrêmement populaires et une flotte de navires à passagers canadienne, y compris l’Assiniboia, la Huronic et la Noronic, sillonnait les voies navigables en transportant des touristes sur des excursions touristiques estivales. Ces petits navires à passagers d’une taille parfaite pour passage à travers l’écluse canadienne, ainsi que le fait que la majorité des navires commerciaux passait par l’écluse américaine, favorisaient un éclusage plus rapide. En 1945, un total de 39,247 passagers a passé par l’écluse du canal de Sault Ste. Marie, tandis que seulement 6,797 ont passé par sa contrepartie américaine.

Aujourd’hui, l’écluse canadienne demeure un lieu favori pour les plaisanciers. Le Canal-de-Sault Ste. Marie est maintenant un lieu historique national, administré par Parcs Canada. De mi-mai à la mi-octobre, l’écluse, exploitée par la ville de Sault Ste. Marie, continue à servir comme passage important entre le lac Supérieur et le lac Huron. Regarder un bateau passé par l’écluse est toujours un moment fort pour de nombreux visiteurs qui fréquentent Sault Ste. Marie.

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