Flora

Le site canadien des pingos

L'Arctique de l'Ouest abrite quelque 1 200 espèces de plantes. Au site canadien des pingos, près de l'océan, le pergélisol se trouve près de la surface, ce qui empêche la croissance des arbres et de nombreuses autres espèces végétales. Toutefois, la végétation basse, dont les plantes herbacées, les arbustes, les mousses et les lichens, a évolué de manière à pouvoir croître même dans les conditions rudes de la toundra.

Le site des pingos se trouve juste au nord de la limite forestière et de la Taïga des plaines, dans l'écozone du Bas-Arctique. Au nord de la limite forestière, il est difficile pour les arbres de survivre à cause des étés frais et courts, du sol gelé en permanence, des forts vents de l'hiver et du manque d'eau dans l'environnement arctique de type désertique. Les arbres qui poussent à la limite nord de leur aire de répartition prennent une forme rabougrie, connue sous le nom de « krummholz », en raison des graves dommages qui peuvent être causés par le gel aux arbres plus grands que le manteau neigeux typique.

Plantes ligneuses vivaces, les arbustes sont plus courts que les arbres et portent plusieurs tiges. Ces plantes basses sont protégées des dommages causés par le gel et le vent pendant l'hiver arctique parce qu'elles profitent de l'isolation que leur procure le manteau neigeux. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'arbustification est plus importante dans les secteurs riverains de la toundra que dans les secteurs plus exposés. Le site canadien des pingos se trouve dans une région de toundra composée d'arbustes bas, dont la plupart ont une taille inférieure à 40 cm.

Linaigrette © Parcs Canada

On peut y voir une variété d'arbustes, dont des arbustes nains prostrés qui reposent à plat sur le sol, comme le saule arctique (Salix arctica), et des arbustes nains de petite taille, dont les tiges rampantes poussent près du sol, comme la cassiope tétragone (Cassiope tetragona). Y poussent également d'autres arbustes nains, dont l'airelle des marécages (Vaccinium uliginosum) et le petit thé du Labrador (Ledum decumbens). Le bouleau glanduleux (Betula glandulosa) est un arbuste bas qui pousse aussi dans le secteur.

Les graminoïdes, y compris la cypéracée (espèce du genre Carex), la joncacée (espèce de la famille Juncaceae) et les graminées (espèce de la famille Poaceae), sont communs dans les complexes de terres humides des régions plus chaudes de l'Arctique. La prêle (espèce du genre Equisetum) et la pesse commune (Hippuris vulgaris) poussent le long du littoral dans le delta. La linaigrette à feuilles étroites (espèce du genre Eriophorum) est présente dans le site des pingos; on peut souvent en voir dans les fossés en bordure des routes qui traversent la toundra.

Canneberges © Parcs Canada

Les baies poussent en abondance dans de nombreux endroits du site. Les fleurs roses de l'airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea) se transforment en baies rouge vif et sans pépins à la fin du mois d'août. Les fleurs blanches de la chicouté (Rubus chamaemorus) éclosent en juin tandis que les baies orange ne mûrissent qu'à la fin de juillet. L'airelle des marécages (Vaccinium uliginosum) pousse également dans le secteur. Il est interdit de cueillir les petits fruits dans les limites du site canadien des pingos.

La sphaigne et le lichen feuillu constituent une importante couverture végétale dans la région. En été, la toundra se pare de couleurs alors qu'éclosent les fleurs sauvages, notamment le chrysanthème arctique (Chrysanthemum arcticum), la verge d'or à rayons nombreux (Solidago multiradiata) et la castilléjie septrionale (espèce du genre Castilleja).

Mûres blanches © Parcs Canada

On appelle phénologie des plantes l'étude des phases du cycle de vie des plantes, comme la floraison, et de l'influence du climat et de l'habitat. La phénologie des plantes compte parmi les méthodes utilisées pour observer les effets du changement climatique. Les plantes qui poussent dans l'Arctique sont adaptées en fonction d'une courte saison de croissance. Elles doivent rapidement sortir de leur dormance hivernale de sorte à reprendre la photosynthèse au printemps dès la fonte des neiges. Toutefois, le printemps arrive plus tôt qu'il y a dix ans pour de nombreuses espèces de l'Arctique1.

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