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La population locale, les collectivités autochtones et les pêcheurs collaborent entre eux pour rétablir les stocks de myes dans le parc national du Canada Kouchibouguac

Le rétablissement et l'entretien d'une ressource précieuse nécessitent l'apport de tous les intervenants

La cueillette des myes (Mya arenaria) a toujours fait partie de la vie des résidants du comté de Kent dans l'est du Nouveau-Brunswick. Cet invertébré symbolise le lien profond que la population locale — surtout des collectivités autochtones — entretient avec la terre et avec ce qui forme maintenant la région côtière du parc national du Canada Kouchibouguac. Parcs Canada comprend que le rétablissement et la conservation à long terme de l'espèce dépendent d'un solide appui de la part des populations locales et des utilisateurs de cette importante ressource.

Depuis 1981, la population des environs du parc peut s'adonner à des activités traditionnelles telles que la pêche commerciale et la cueillette de myes dans le parc. Toutefois, aucun système de gestion efficace n'a été mis sur pied et à la fin des années 1990, les données recueillies par les écologistes du parc sur les stocks de myes des 25 années antérieures ont montré que les myes de toutes les classes de taille avaient fait l'objet d'une cueillette excessive.

En 1999, Parcs Canada a donc élaboré un plan de gestion des myes du parc. Deux ans plus tard, les autorités ont formé un comité de gestion mixte qui a fait participer des pêcheurs, le personnel de conservation du parc, l'Union des pêcheurs des Maritimes et les Premières nations. Le comité a convenu de fermer les parcs à myes en 2001 afin de permettre à la ressource de se reconstituer.

Groupe de pêcheurs dans l'eau
Groupe de pêcheurs dans l'eau
© Parcs Canada / Don Pentz

Le plan de gestion a pour objectif de ramener la population de myes du parc à un niveau viable. En 2001, on a créé la Kouchibouguac Commercial Clam Fishermen Association. Les 11 membres de cette association travaillent sur le terrain avec le personnel du parc sur divers aspects de la gestion des myes, notamment le Clam Guardian Program, l'inventaire des populations et les techniques actives de rétablissement. Maintenant, d'autres intervenants ont été invités à participer au processus de gestion, y compris les groupes de protection des bassins hydrographiques, d'autres associations de pêcheurs, les localités voisines et les représentants des Premières nations.

Dans le cadre du projet, 11 pêcheurs commerciaux et un technicien autochtone apprendront les méthodes scientifiques qui ont trait aux techniques de rétablissement et à la tenue d'inventaire des parcs à myes et à naissain (jeunes myes). Ces personnes pourront partager leur savoir et enseigner à d'autres groupes les techniques de recherche et les méthodes de gestion de la ressource. On est à élaborer un guide (Clam Management Handbook) qui permettra à tous les groupes de méthodes de se servir de méthodes normalisées pour mener à bien la tenue d'inventaire et l'application de méthodes de gestion.

Dessin détaillé d'une mye
Dessin détaillé d'une mye
© Parcs Canada / L. Bjornson

L'évaluation scientifique de la technique de collecte du naissain à l'automne (les « tentes à myes ») constitue un autre volet important du projet. Les tentes sont diverses structures d'acier couvertes d'un filet fin. Une fois le frai terminé, les larves des myes se fixent à la structure et peuplent le fond de l'estuaire.

Les tentes à myes n'avaient jamais été utilisées dans le Canada atlantique avant l'été 2003, quand la Kouchibouguac Commercial Clam Fisherman Association a proposé de mettre la technique à l'essai dans la lagune du parc. Afin d'évaluer scientifiquement l'efficacité de la technique, le ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Aquaculture du Nouveau-Brunswick a fourni une aide financière. Le personnel de Parcs Canada, les scientifiques de l'Université de Moncton, les pêcheurs commerciaux et le ministère des Pêches et des Océans ont exécuté un essai préliminaire dans le parc. Jusqu'ici, les premiers résultats révèlent que la technique pourrait fonctionner dans un environnement côtier sablonneux.

Les intervenants et les partenaires se tournent vers le parc national du Canada Kouchibouguac pour obtenir des conseils et des compétences spécialisées relativement aux méthodes de rétablissement continu et aux pratiques exemplaires en matière de recherches sur les myes, à la gestion des stocks et à la reconstitution des populations. Plusieurs autres groupes ont déjà demandé au personnel du parc de dresser des inventaires et d'exécuter un travail de restauration dans l'estuaire de la rivière Richibucto, à l'aide des connaissances qu'a acquises Kouchibouguac grâce au programme conjoint de gestion des myes.

En « exportant » des technologies éprouvées aux pêcheurs autochtones ainsi qu'à d'autres pêcheurs à l'extérieur du parc, Parcs Canada appuie ces groupes et les fait participer de façon active à la restauration de leur parc à myes. Dès que les parcs à myes à l'extérieur du parc auront été restaurés, la cueillette excessive au sein des stocks de myes des parcs s'en trouvera grandement réduite.

Résultats


  • On analyse les données sur les parcs à myes et on les cartographie à l'aide du système d'information géographique (SIG), ce qui permet de représenter la répartition des parcs de myes et de chacune des classes de taille des myes. Les gestionnaires ont ainsi accès pour la première fois à une représentation spatiale des parcs à myes, à un outil de gestion inestimable.
     
  • Cette nouvelle méthode permet aux gestionnaires d'adopter un type de cueillette par rotation, ceux-ci pouvant dorénavant savoir quels parcs sont prêts pour la cueillette et prédire en quelle année d'autres parcs le seront.
     
  • Parcs Canada donnera à 11 pêcheurs commerciaux et à un technicien autochtone une formation sur les méthodes scientifiques relatives à l'évaluation des stocks dans les parcs à myes et à naissain.



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