4.5 Identification des sources d’impacts et évaluation des préoccupations

L’analyse des impacts appréhendés sur les ressources naturelles révèle que la restauration des bâtiments, la valorisation des paysages et les visites autonomes soulèvent des préoccupations quant aux éventuels impacts négatifs que ces mesures pourraient susciter sur le milieu, tout particulièrement en ce qui a trait à la végétation. En effet, en raison de la superficie réduite du site, de la vocation touristique du secteur et de la difficulté d’en contrôler l’accès, l’utilisation du site en sera d’autant imprévisible et en période d’achalandage, les visiteurs seront plus difficiles à contenir dans les endroits aménagés. De plus, la faible épaisseur du till glaciaire sur laquelle se maintiennent les peuplements forestiers du cap Bonsecours confère à ce secteur une certaine fragilité, tout particulièrement en raison de sa susceptibilité aux érosions dans les pentes fortes.

Par ailleurs, il faut noter la présence d’herbe à la puce dans certains secteurs de la propriété, laquelle peut constituer un danger d’infection cutanée pour les personnes qui ont à effectuer des travaux de recherche et d’entretien ainsi que pour les visiteurs.

Les impacts appréhendés sur les ressources culturelles sont également préoccupants, mais ces impacts sont atténuants. Une préoccupation importante sous-tend les interventions proposées sur le paysage, qui a trait à la création d’un rapport de continuité entre le paysage culturel ancien et l’actuel processus de mise en valeur. Entre ces deux temps forts, s’est déroulé un scénario de dépérissement des ressources culturelles, y compris du paysage culturel. Dans ce contexte, il nous faudra voir, en nous appuyant sur des études ethnohistoriques, archéologiques et autres, à protéger et à rétablir ce qui fait l’esprit du lieu, par le renouvellement du dialogue entre le patrimoine bâti et son aménagement paysager propre.

Advenant que Parcs Canada puisse conclure un jour une entente qui lui permettrait d’aménager une aire de stationnement sur le terrain compris entre la gare de Montebello et l’allée seigneuriale, il va de soi qu’une telle implantation exercerait un impact sur ce milieu densément boisé. Une étude d’impacts environnementaux accompagnée de mesures d’atténuation devra être élaborée avant qu’interviennent les travaux de conception de ce stationnement.

Par ailleurs, les travaux de mise en valeur prévus pourraient avoir des effets secondaires négatifs sur les paysages culturels si les mesures appropriées n’étaient pas appliquées de façon stricte pour en protéger les éléments constitutifs lors des travaux (par exemple, en regard de la circulation de la machinerie lourde et de la disposition des déchets). Pour leur part, certaines ressources archéologiques pourraient, si on n’y porte pas une attention particulière, être menacées par la circulation de véhicules, l’envahissement de la végétation (la glacière, par exemple) de même que la réalisation de travaux à proximité et d’interventions sur le paysage. Les ressources archéologiques qui n’ont pas encore été repérées sont vulnérables par le fait qu’elles ne sont pas perceptibles en surface et qu’elles ne peuvent faire l’objet de la protection requise.

Les modalités du transport en commun éventuel (navette) pourraient avoir un impact négatif sur la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel du site (érosion, conflit avec les piétons, stationnement, bruit, poussière, etc.), si elles ne sont pas établies avec soin.

Enfin, la conservation et la sécurité des meubles et objets originaux qui seront utilisés dans la mise en valeur du manoir constituent une préoccupation qui n’a pas été négligée. En effet, des mesures d’atténuation ont déjà été proposées, notamment l’accompagnement des visiteurs par des guides-interprètes.


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