Pour la semaine du lundi 7 mars 2022
Le 7 mars 1903 marque le jour de la naissance de Maud Lewis, fille d’Agnes et de John Dowley, à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse. Elle devient plus tard l’une des artistes folkloriques les plus célèbres de sa génération, privilégiant les couleurs vives et les coups de pinceau simples pour créer des représentations vivantes et attrayantes de la flore et de la faune, en particulier des chiens, des chevaux, des vaches et des chats, ainsi que des scènes de la vie quotidienne dans la campagne néo-écossaise.
Après la mort de ses parents, elle emménage chez une tante à Digby avant d’épouser Everett Lewis en 1938 et de s’installer dans un village voisin, Marshalltown. Elle y peint des tableaux pleins de vie et de couleurs sur du papier cartonné qu’elle vend aux touristes de passage grâce à une enseigne « paintings for sale » (« peintures à vendre ») placée sur leur maison. Depuis sa naissance, elle vit avec des handicaps physiques congénitaux qui lui causent de grandes douleurs, surtout aux mains, et qui limitent sa mobilité. Malgré tout, elle transforme la demeure qu’elle partage avec Everett – une maison formée d’une seule pièce au rez-de-chaussée et d’un grenier servant de chambre à coucher – en salle d’exposition pour ses œuvres, et dont les portes, les fenêtres et les surfaces intérieures sont peintes de sa main, dans le style joyeux qui la caractérise. Le petit bâtiment est ultérieurement préservé et exposé à l’Art Gallery of Nova Scotia.
Comme d’autres artistes folkloriques, Maud Lewis est une peintre autodidacte. Elle développe une manière unique de représenter le monde l’entourant qui déroge aux règles de la perspective et des proportions. Le Canada possède une longue histoire d’art folklorique, qui englobe une vaste gamme de traditions culturelles, d’influences régionales et d’innovations par des peintres, des sculpteurs, des conteurs, des chanteurs et d’autres artistes. Au milieu du XXe siècle, le mouvement folklorique a acquis une certaine renommée en Nouvelle-Écosse, en partie grâce à des folkloristes et à des collectionneurs, comme Helen Creighton. Ici comme ailleurs, la culture folklorique devient un instrument pour mettre en valeur des visions romantiques de la vie rurale, comme antithèse de l’industrialisme et de l’urbanisation et comme fondement culturel possible d’un sentiment renouvelé de nationalisme canadien. Toutefois, alors que Creighton réussit à obtenir des fonds d’institutions de renom, Lewis attire plutôt de son vivant des locaux, des touristes et des résidents estivaux.
Maud Lewis, dont les tableaux sont exposés dans une galerie locale, jouit déjà d’une certaine notoriété lorsque, en 1965, elle passe à Telescope, une émission de télévision de la chaîne anglaise de Radio-Canada et qu’elle fait l’objet d’un documentaire de l’Office national du film, en 1976, six ans après sa mort. Ces deux productions la propulsent sur la scène nationale, si bien que ses œuvres deviennent très prisées. Dans une entrevue, elle minimise sa contribution artistique en expliquant modestement : [traduction] « Je peins toujours la même chose, je ne change jamais. Les mêmes couleurs et les mêmes motifs. ». Elle ne demande qu’à être payée à l’avance. Cependant, en raison d’une santé chancelante, elle doit ralentir son rythme de production dans les années précédant sa mort en 1970.
Helen Creighton est désignée personnage historique national. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC) conseille le gouvernement du Canada sur la commémoration des personnes d’importance historique nationale – des particuliers qui ont apporté une contribution exceptionnelle et durable à l’histoire du Canada.
Le Programme national de commémoration historique compte sur la participation de la population pour la mise en candidature de lieux, d’événements et de personnes d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent soumettre un sujet à l’examen de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Voyez comment participer à ce processus.