Événement historique national de La grippe espagnole au Canada (1918-1920)

Hommes portant des masques pendant l'épidémie de grippe espagnole, 1918.
© Expiré (Crédit: Bibliothèque et Archives Canada / PA-025025)

La grippe espagnole au Canada a été désignée comme événement historique national en février 2018.

Plaque commémorative : 95, rue Notre-Dame Ouest, Victoriaville, Québec
Cette forme incurable d’influenza fait plus de 50 millions de morts dans le monde, dont environ 50 000 au Canada. Les premiers cas de grippe à toucher la population civile au pays sont signalés à l’automne 1918 au Collège commercial de Victoriaville après la venue de milliers de visiteurs au Congrès eucharistique. Le manque de coordination nationale entre les autorités militaires, politiques et sanitaires freine les efforts des médecins, des infirmières et des bénévoles. La pandémie entraîne la création du ministère fédéral de la Santé en 1919, faisant de la santé publique une compétence partagée entre les paliers de gouvernement.

La grippe espagnole au Canada

Plaque commémorative - Événement historique national de La grippe espagnole au Canada (1918-1920)
Plaque commémorative, événement historique national de la grippe espagnole au Canada (1918-1920). Cette plaque commémorative a été dévoilée publiquement le 12 septembre 2019 à Victoriaville, Québec.

La virulente grippe espagnole, une forme grave et inconnue d’influenza, a frappé lourdement le Canada entre 1918 et 1920. Cette pandémie internationale a entrainé la mort d’environ 50 000 personnes au Canada, en majorité de jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans. Ces décès ont aggravé les répercussions consécutives à la perte de plus de 60 000 Canadiens et Canadiennes tués en service durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Des mesures de quarantaine inadéquates, l’impuissance face à la maladie et le manque de coordination nationale entre les autorités militaires, politiques et sanitaires freinent les efforts d’innombrables médecins, infirmières, bénévoles et associations caritatives qui, au péril de leur vie, ont assuré la survie d’un grand nombre de malades et de leurs proches. La grippe espagnole, événement marquant de l’évolution de la santé publique au Canada, entraîne la création du ministère fédéral de la Santé en 1919, lequel a instauré un partenariat entre les paliers de gouvernement, faisant de la santé publique une compétence partagée.

Sans vaccin ni traitement efficace, cette pandémie dévastatrice touche toutes les régions habitées du monde, dont le Canada. Elle se présente en plusieurs vagues. La première a lieu au printemps 1918. À l’automne de la même année, la mutation du virus influenza produit une forme extrêmement contagieuse, virulente et mortelle de la maladie. Cette deuxième vague cause 90 % des décès survenus durant cette pandémie. Les vagues suivantes ont lieu au printemps 1919 et au printemps 1920. Les décès, estimés entre 50 et 100 millions, coûtent la vie d’environ 2,5 % à 5 % de la population mondiale. La plupart des victimes sont dans la force de l’âge.

Au Canada, la grippe est arrivée dans les villes portuaires de Québec, de Montréal et de Halifax, puis s’est propagée vers l’ouest à travers le pays. L’intensification de l’effort de guerre durant la dernière année de la guerre fut instrumentale dans la transmission de la maladie. Alors que les troupes traversaient le Canada d’est en ouest en train afin de rejoindre la guerre en Sibérie, le virus a voyagé avec elles. Les quarantaines maritimes, ayant contré l’introduction d’épidémies au Canada au XIXe siècle, sont inadéquates puisque la circulation des porteurs de la maladie se fait à l’intérieur du territoire où aucune mesure de quarantaine n’est prévue. Les autorités municipales et provinciales ont essayé de sauver des vies en interdisant les rassemblements publics et en isolant les malades, mais ces mesures n’ont été que très peu efficaces. À mesure que les taux d’infection augmentaient, le nombre de travailleurs en bonne santé diminuait. En peu de temps, l’économie canadienne est paralysée. Les professionnels de la santé furent possiblement les plus touchés. Ultimement, ce sont des médecins, des bénévoles, des infirmières, des auxiliaires et des communautés religieuses qui visitent les malades et leurs familles pour leur prodiguer quelques soins de santé et apporter le nécessaire à leur survie.

Critiqué pour ne pas avoir fourni les ressources nécessaires et coordonné le travail des administrations sanitaires à travers le pays, le gouvernement fédéral a répondu à la crise en fondant le ministère de la Santé en 1919. La santé publique est alors devenue une compétence partagée entre les paliers de gouvernement.

Le Programme national de commémoration historique repose sur la participation des Canadiens afin d’identifier les lieux, les événements et les personnages d’importance historique nationale. Tous les membres du public peuvent proposer un sujet afin qu’il soit étudié par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

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