Lieu historique national du Canada Craigdarroch

Victoria, Colombie-Britannique
Vue de l'intérieur de Craigdarroch, qui montre les matériaux et les œuvres des ouvriers spécialisés d'origine, 1994. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.
Vue de l'intérieur
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.
Vue de l'intérieur de Craigdarroch, qui montre les matériaux et les œuvres des ouvriers spécialisés d'origine, 1994. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.Vue générale de Craigdarroch, qui montre le mélange d'éléments de divers vocabulaires architecturaux, 1994. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.Vue détaillée de Craigdarroch, qui montre les formes et les éléments extérieurs, 1996. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Barrett & MacKay, 1996.
Adresse : 1050, Crescent Joan, Victoria, Colombie-Britannique

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1992-06-04
Dates :
  • 1887 à 1890 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Robert Dunsmuir  (Personne)
  • Hôpital militaire de Craigdarroch  (Organisation)
  • Collège de Victoria  (Organisation)
  • Conservatoire de musique de Victoria  (Organisation)
  • Warren H. Williams  (Architecte)
  • Arthur L. Smith  (Architecte)
  • Thomas Moffat  (Constructeur)
  • John Mortimer  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Craigdarroch  (Nom de la désignation)
  • Château Dunsmuir  (Autre nom)
  • Château Craigdarroch  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1970-17, 1992-10

Plaques


Plaque existante:  1050, Crescent Joan, Victoria, Colombie-Britannique

Construit pour le magnat du charbon Robert Dunsmuir, le manoir Craigdarroch illustre la volonté des industriels de la fin du XIXe siècle d'afficher leur rang dans la hiérarchie sociale en érigeant de luxueuses demeures. Achevé en 1890, l'édifice allie avec raffinement pierre, vitraux, fer forgé et riches boiseries. L'avènement du chemin de fer ouvrit une autre page de l'histoire architecturale du pays, attirant des créateurs et des artisans de toute l'Amérique du Nord et donnant accès à de nouveaux matériaux. Cette imposante résidence est l'une des plus spacieuses et des plus ornementées de l'Ouest canadien au XIXe siècle.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada Craigdarroch, situé au sommet d'une colline proche du centre-ville de Victoria, en Colombie-Britannique, est un point d'intérêt éminent et renommé. Sa conception en manoir écossais combine de façon éclectique des éléments provenant de divers styles architecturaux, si bien qu'il évoque un château romantique perché sur une colline. Construit de 1887 à 1890, ce château se démarque à cause de sa combinaison unique de matériaux, de son volume asymétrique à fort accent vertical, de sa ligne de toiture pittoresque à forte pente, et du riche contraste de ses matériaux, de ses couleurs et de ses ornements. L'édifice est situé sur une partie de ce qui subsiste du domaine d'origine de Dunsmuir, qui mesurait 11 hectares (28 acres). Il domine le quartier résidentiel de Rockland, de la ville de Victoria. La désignation a trait au bâtiment sur son lotissement légal tel qu'il était en 1992.

Valeur patrimoniale

Craigdarroch a été désigné lieu historique national du Canada en 1992 parce que : elle est une curiosité marquante de Victoria ainsi qu'un bel exemple des premières maisons dans le goût éclectique à avoir été construites dans l'Ouest; et, elle évoque une époque où faire étalage de ses richesses était une attitude tout à fait légitime.

Le profil impressionnant du château, perché sur une colline surplombant le centre-ville de Victoria, a été conçu exprès pour exprimer ouvertement la richesse et le statut social de son premier propriétaire, Robert Dunsmuir, un riche industriel qui a fait fortune grâce à l'exploitation du charbon sur l'île de Vancouver. Craigdarroch incarne le château de type «Bonanza», terme pouvant décrire les manoirs construits pour de riches industriels nord-américains à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, pour symboliser leur réussite.

À ce titre, on a tout fait pour s'assurer que Craigdarroch soit le manoir le plus grand et le mieux ouvragé dans l'Ouest canadien. Son architecte, Warren H. Williams a combiné des éléments de divers styles architecturaux pour créer une conception impressionnante voulant évoquer un château d'Écosse, patrie d'origine de Dunsmuir. L'excellente qualité du travail des ouvriers spécialisés, évidente dans la maçonnerie et les ornements extérieurs, est tout aussi manifeste dans le parement des murs et des planchers, les vitraux et la menuiserie de l'intérieur. La combinaison de matériaux canadiens et importés (grès et granit de la Colombie-Britannique, fer forgé fabriqué localement, marbre italien et ardoise du Vermont, carreaux de terre cuite de Californie, lambris d'intérieur de bois importés), qui était sans précédent dans l’Ouest canadien à l'époque, a établi de nouvelles normes d'opulence dans la région. Craigdarroch est un des premiers, des plus flamboyants et des mieux conservés des châteaux de type «Bonanza» construits au Canada.

Par la suite, Craigdarroch a accueilli l'hôpital militaire de Craigdarroch (de 1919 à 1921), le Collège de Victoria (de 1920 à 1946), et le Conservatoire de musique de Victoria (de 1968 à 1979). Aujourd'hui, il est exploité comme maison-musée.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1992.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce site sa valeur patrimoniale, notons : sa situation au sommet d'une colline qui le rend nettement visible depuis le centre-ville de Victoria, et surtout de la rue Fort, et qui lui offre de beaux points de vue sur le détroit de Juan de Fuca, les monts Olympiques, les collines Sooke, le mont Douglas et le mont Tolmie; le mélange d'éléments de divers styles, et notamment les vocabulaires architecturaux de style à la manière jacobienne (lucarnes à fronton, petits balcons, encorbellements), de style néo-Queen Anne (diversité des couleurs et des textures), de style néo-roman (ornements des fenêtres, tour circulaire et maçonnerie de pierre), et de style château (toit en croupe très pentu, flèches rondes, et pignons décorés), qui expriment les caractéristiques éclectiques de l'architecture de la fin de l'époque victorienne; les matériaux d'époque de l'extérieur de l'édifice, y compris le granit gris (fondations et escaliers), le granit rose (véranda et colonnes d'entrée), le grès gris (murs extérieurs, avant-toit et cordon du fronton, cheminées), l'ardoise rouge du Vermont (surface du toit), la terre cuite (ligne de couronnement et tuiles de croupe), et le plomb (tabliers des petits balcons); les formes et les éléments extérieurs, y compris la porte cochère, la tour circulaire, le balcon de la tour, la baie circulaire, la véranda, la fenestration, les chapiteaux en pierre sculptée et les ornements des colonnes, les consoles, les fleurons et les urnes; le plan intérieur et l'organisation spatiale d'origine qui créent des sphères différentes pour les activités publiques et privées, et instaurent une hiérarchie des salles publiques, allant des chambres privées familiales aux zones de service; à l’intérieur, les matériaux et les œuvres des ouvriers spécialisés d'origine, y compris les foyers, les sols recouverts de plancher de bois et carrelés, les panneaux de bois importé du hall principal, de la bibliothèque et de la cage d'escalier, les vitraux des fenêtres, les foyers, les portes, les moulures, et les ornements sculptés comme les motifs en forme de chardon, les inscriptions à caractère moral, les meubles encastrés, les plâtrages ouvragés du hall principal, et les plafonds peints et la quincaillerie architecturale d'origine; les éléments d'origine attestant la richesse d'un manoir victorien, y compris les spacieuses salles de bains, l'abondante lumière naturelle, et les dispositifs de service pratiques comme la descente de linge et le monte-plats; son emplacement dans un jardin paysager.