Lieu historique national du Canada de l'Arrondissement-Rural-Historique-de-Grand-Pré

Grand Pré, Nouvelle-Écosse
Vue historique de l'arrondissement rural historique de Grand-Pré, qui montre la topographie légèrement vallonnée. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada.)
l' Arrondissement rural historique de Grand-Pré
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada.)
Adresse : chemin Grand-Pré, Grand Pré, Grand Pré, Nouvelle-Écosse

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1995-07-06
Dates :
  • 1680 à 1755 (Construction)

Autre nom(s):
  • Arrondissement rural historique de Grand-Pré  (Nom de la désignation)
  •   (Autre nom)
  •   (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1995-33, 2004-SDC/CDE-047

Plaques


Plaque existante:  chemin Grand-Pré, Grand Pré, Nouvelle-Écosse

Les villages de Grand-Pré et de Hortonville, ainsi que les fertiles terres agricoles qui les entourent, présentent un des modèles européens de colonisation et dutilisation des terres parmi les plus anciens au Canada. Attirés par les vastes marais côtiers, les Acadiens sétablirent dans les environs de Grand-Pré à partir des années 1680. Les fermiers acadiens utilisèrent les techniques ingénieuses de construction de digues développées à Port-Royal pour enclore plus de mille acres de marais qui, une fois dessalés, constituèrent des terres labourables de grande qualité. Les maisons du village de Grand-Pré, situées au milieu des vergers et des boisés des hauteurs périphériques, bordaient la limite sud du marais principal. Après la déportation des Acadiens en 1755, les terres furent redivisées en cantons, à la manière britannique, en vue de l'arrivée des Planters de la Nouvelle-Angleterre, qui adoptèrent la technologie agricole en place. Le principal établissement des Planters, aujourd'hui les villages de Grand-Pré et de Hortonville, se développa sur le site de l'établissement acadien précédent. Le paysage rural distinctif de l'actuel Grand-Pré est le produit de l'évolution des traditions agricoles des Acadiens et des Planters.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l'Arrondissement-Rural-Historique-de-Grand-Pré est un paysage culturel d’approximativement 1000 acres (405 hectares) qui englobe les villages de Grand Pré et d’Hortonville, les terres agricoles qui les entourent, de vastes étendues de marais littoral, dont une bonne partie a été poldérisée pour créer des terres arables, et les vergers s’étendant sur les hautes terres. Un paysage rural distinct s’est développé à partir des traditions d’utilisation des terres des Acadiens et des planteurs de la Nouvelle-Angleterre. La reconnaissance officielle vise les éléments naturels et bâtis, aux vestiges des modèles d’utilisation des terres et aux autres éléments d’origine Acadienne dans les limites de l’arrondissement.

Valeur patrimoniale

L’arrondissement rural historique de Grand-Pré a été désigné lieu historique national du Canada en 1995 pour les raisons suivantes : la région présente un des modèles européens d'utilisation des sols les plus anciens au Canada, modèle auquel deux groupes culturels importants ont donné naissance et qui englobe des éléments distinctifs des différentes périodes et méthodes d'utilisation des sols, lesquels illustrent bien la dynamique de l'interaction de l'homme avec le paysage; grâce à la survie des polders et d'un modèle d'utilisation des sols né des méthodes agricoles associées à ce système, la région constitue un exemple remarquable d'un paysage revêtant une importance à la fois technologique et sociale, auquel les Acadiens ont donné forme et que d'autres groupes culturels ont ensuite modelé à leur façon; ces qualités de paysage culturel sont présentes à l'intérieur d'une zone délimitée qui offre un degré d'intégrité très élevé, sur laquelle la ville empiète très peu et où les modes d'utilisation du sol jugés incompatibles ne sont vraiment guère nombreux.

La valeur patrimoniale de ce paysage culturel réside dans l’harmonisation des éléments naturels et bâties, dans la rétention et l’élaboration des modèles d’utilisation des terres provenant des Acadiens, en particulier dans la distribution spatiale des terres arables, des vergers, des polders et des hameaux résidentiels.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juillet 1995, juin 2004.

Éléments caractéristiques

Voici les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale de ce lieu : l’interaction de la terre et de la mer, en particulier telle qu’elle se réalise dans les digues et les marais bordant la baie de Fundy; la prédominance de l’utilisation agricole des terres; l’organisation du paysage selon trois zones primaires, dont les marais poldérisés, les hautes terres et les champs ouverts; les modèles de circulation évidents dans les sentiers, les chaussées et la ligne de chemin de fer qui suivent les accidents de terrain, créant les limites informelles des trois zones. la topographie légèrement vallonnée des marais poldérisés, dépourvus de structures bâties sauf les quelques remises; le système de drainage et les digues bordant les bas fonds intertidaux; l’agencement de l’utilisation résidentielle et de l’utilisation agricole des terres, comme les vergers, les vignobles et les pâturages sur les hautes terres au sud des marais; le modèle de l’établissement linéaire le long des hautes terres, en particulier les agglomérations résidentielles à Grand Pré et à Hortonville; les qualités spatiales irrégulières du village de Grand Pré qui s’expriment dans les grandes parcelles utilisées à des fins agricoles et résidentielles; le lieu historiqu national du Canada de l'Église-des-Coventaires comme entrée visuelle du village et point de repère attrayant; l’emplacement symbolique, à la périphérie du marais du village de Grand Pré et la qualité commémorative du lieu historique national du Canada de Grand-Pré; l’emplacement linéaire régulier des maisons des parties construites restantes du lotissement d’origine d’Hortonville; les points de vues du bassin Minas et du cap Blomindon. la nature ouverte et dégagée des champs et des pâturages s’étendant de la partie élevée des terres le long de l' autoroute 101 et de la rivière Gaspereau