Lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst
Rocky Point, Île-du-Prince-Édouard
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada)
Adresse :
191, Haché Gallant Drive, Rocky Point, Île-du-Prince-Édouard
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1958-05-27
Dates :
-
1748 à 1758
(Construction)
-
1720 à 1770
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Michel Haché-Gallant
(Personne)
Autre nom(s):
-
Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
1981-A01, 2008-074
Numero RBIF :
02067 00
Plaques
Plaque existante: Rocky Point, Île-du-Prince-Édouard
Les Mi’kmaq habitent Epekwitk (Île-du-Prince-Édouard) depuis des millénaires. Au XVIIIe siècle, ils rencontrent les Français en ce lieu nommé Skmaqn ou « lieu d’attente » en langue mi’kmaq, pour renouveler leur amitié et leur alliance militaire durant une ère où les empires français et britannique luttent pour la suprématie en Amérique du Nord. Port-la-Joye, un des premiers établissements français permanents sur l’île, est un port d’entrée et le siège du gouvernement colonial. De ce lieu, cédé à la Grande-Bretagne en 1758 et renommé fort Amherst, les Britanniques organisent la déportation de plus de 3000 Acadiens.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst est le vestige d'un fort du XVIIIe siècle, construit par les Français et occupé par la suite par les Britanniques, situé dans un emplacement stratégique en hauteur surplombant le port de Charlottetown et plusieurs rivières. Il s'agit d'un élément paysager situé à l’entrée ouest du chenal du port de Charlottetown. Il est constitué de collines légèrement vallonnées et de vestiges des terrassements d'un fort, d'une ancienne maison de colon, et d'au moins trois autres fermes franco-acadiennes, de la garnison française, ainsi que d'installations des XIXe et XXe siècles. La reconnaissance officielle correspond aux limites de la propriété détenue et administrée par Parcs Canada.
Valeur patrimoniale
Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst a été désigné lieu historique national du Canada en 1958. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :
de 1720 à 1768, ce fut le siège du gouvernement de l’île Saint Jean, d’abord sous le Régime français, ensuite sous le Régime anglais, et le port d’entrée des colons venus s’établir dans l’île; il s’agit d’une colonie qui fut importante pour la France, d’un endroit où dignitaires mi’kmaq et français venaient renouveler leurs rapports de fraternité et d’amitié et d’un lieu d’affrontement dans la lutte entre Français et Britanniques pour la domination de l’Amérique du Nord; le fort Amherst est l’endroit d’où fut menée l’expulsion de 3000 Acadiens de l’île en 1758; cet exil forcé est la plus importante du point de vue du nombre, et la plus tragique aussi, des nombreuses déportations pratiquées contre les Acadiens entre 1755 et 1762.
La valeur patrimoniale de ce lieu a trait à sa longue histoire de lutte pour la domination coloniale impliquant les Mi’kmaq, premiers habitants de l’île, les Français, et les Britanniques. Ces liens historiques sont attestés par l'emplacement, la position et les vestiges du fort, et par l'occupation militaire franco-britannique, ainsi que par un ancien établissement acadien. Établi par les Français à l'île Saint-Jean en 1720, Port-la-Joye était le quartier général de la protection, du commerce et de l'administration de l’île. Il a été abandonné, puis capturé par les Britanniques à plusieurs reprises entre 1720 et 1758. De 1748 à 1758, les Acadiens ont établi des fermes dans les environs, et les Français ont construit un fort en forme d'étoile de style Vauban. On y trouve encore une ancienne ferme qui appartenait à Michel Haché-Gallant. Les Britanniques ont ajouté un terrassement rectangulaire devant le fort qu’ils rebaptisèrent Fort Amherst et qui demeura le principal centre administratif de l'Île-du-Prince-Édouard jusqu'en 1770.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, juin 1958 et décembre 2008; procès-verbal du Comité d’évaluation des désignations (CED), septembre 2016 et décembre 2017; énoncé d’intégrité commémoratif, juin 1997.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons : l'emplacement du site à l'entrée du port de Charlottetown; l’emplacement pittoresque du site situé sur un terrain élevé et ses collines verdoyantes; les vestiges exposés du terrassement du bastion britannique ainsi que les vestiges enfouis de Fort Amherst, de Port-la-Joye, de la résidence Haché-Gallant et de trois fermes acadiennes témoignant de l’occupation militaire franco-britannique et acadienne de 1720-1770; le contour au sol du fort français, le contour au sol rectangulaire et la structure du bastion britannique, ainsi que leurs proportions, emplacements et positionnements respectifs; les dimensions, matériaux et techniques de construction de ces deux vestiges militaires; la position des vestiges militaires par rapport à la résidence Haché-Gallant et aux trois fermes acadiennes situées à l’ouest du site, de l’autre côté du ruisseau; le positionnement des établissements de colons les uns par rapport aux autres et par rapport aux voies navigables; les dimensions, matériaux et techniques de construction de l'établissement acadien et des vestiges de fermes; les vestiges attestant des méthodes agricoles et du style de vie des Acadiens; les artefacts datant de 1720 à 1770, exposés au centre des visiteurs; la vue panoramique sur le port de Charlottetown; les perspectives depuis et vers le fort et les établissements; les vues depuis les établissements acadiens sur les plans d'eau; les vues depuis les voies terrestre ou maritime sur le fort; l’intégrité de tout vestige archéologique susceptible d’être découvert à l’intérieur du lieu désigné, incluant des éléments et artéfacts liés à Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst dans leur emplacement et leur état d'origine.