Lieu historique national du Canada du Pénitencier-de-Kingston

Kingston, Ontario
Vue générale du pénitencier de Kingston, qui montre le profil fortifié du mur d’enceinte, créé par la hauteur et l’épaisseur, 1994. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.
Vue de l'extérieur
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.
Vue générale du pénitencier de Kingston, qui montre le profil fortifié du mur d’enceinte, créé par la hauteur et l’épaisseur, 1994. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.Vue du bloc central du pénitencier de Kingston, qui montre la lanterne centrale coiffée d’un dôme, 1994. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1994.Vue aérienne du pénitencier de Kingston, qui montre la forme en croix grecque (style Auburn ) du pavillon cellulaire d’origine avec ses quatre ailes de trois étages, 1991. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J.P. Jérôme, 1991.
Adresse : 440, rue King ouest, Kingston, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1990-02-23
Dates :
  • 1834 à 1869 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • William Powers  (Architecte)
  • John Mills  (Architecte)
  • William Coverdale  (Architecte)
  • Edward Horsey  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Pénitencier de Kingston  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 1990-SUA, 2005-SDC-115
Numero RBIF : 09477 00

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Pénitencier-de-Kingston est situé dans la banlieue ouest de la ville de Kingston, en Ontario, sur le côté est du port de Portsmouth. De l’extérieur, le mur massif en pierre et la porte nord constituent un point de repère intimidant et mémorable. Un groupe de bâtiments en pierre classiques datant du début du XIXe siècle, y compris un bloc cellulaire d’origine, subsiste encore dans l’enceinte de l’établissement. La reconnaissance officielle a trait à l’établissement entouré d’un mur, à l’ancienne résidence du directeur (devenue le Musée pénitentiaire du Canada) située en face de l’entrée principale, et à l’ancienne résidence du directeur adjoint, devenue la Maison Isabel McNeil.

Valeur patrimoniale

Le pénitencier de Kingston a été désigné lieu historique national du Canada en 1990 en raison de : sa taille, de son ancienneté et de la quantité des installations du XIXe siècle qui offrent un intérêt particulier sur le plan de l'architecture et qui subsistent encore.

La valeur patrimoniale du Pénitencier de Kingston réside dans son illustration de la conception et de la construction d’une prison par la lisibilité de son paysage culturel pénitentiaire du XIXe siècle, sa taille, son plan fidèle à la philosophie d’Auburn, son architecture inspirée du style néo-classique, son emplacement et sa situation géographique. La valeur réside aussi dans l’excellence architecturale des premiers bâtiments pénitentiaires, leur conception esthétique et fonctionnelle, les matériaux d’origine, le savoir-faire et la composition.

Le pénitencier de Kingston, inauguré en 1835, est le plus ancien établissement correctionnel du Canada. Son plan d’ensemble, avec l’entrée principale imposante menant à un pavillon cellulaire en forme de croix et à trois ateliers à l’arrière, a servi de modèle aux autres prisons fédérales pendant plus d’un siècle. William Powers, sous-directeur du pénitencier d’Auburn en Pennsylvanie, a fourni des plans pour les bâtiments à l’intérieur de l’enceinte – un impressionnant ensemble architectural de structures érigées dans le style classique du XIXe siècle. Les bâtiments ont été construits en pierre de la région, en grande partie par les prisonniers, selon les plans des architectes et construteurs John Mills, William Coverdale et Edward Horsey. Les éléments d’origine comprennent l’aile sud (1834-1835), l’aile nord (1836-1840), l’aile est (1836-1857), l’aile ouest (1838-57), la cuisine et le réfectoire (1839-1841), l’hôpital (1847-1849) et la rotonde (1859-1861).

Le pénitencier de Kingston a occupé jusqu’à 80 hectares (200 acres), un site qui comprenait les 4 hectares (10 acres) des bâtiments de la prison, une série de carrières de pierre et une ferme qui permettaient de subvenir aux besoins de l’établissement pénitentiaire. Au fil des années, certains biens connexes ont été cédés et les structures dans l’enceinte de la prison ont subi des modifications; toutefois, les éléments essentiels du plan initial du pénitencier demeurent visibles.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, février 1990, décembre 2005.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments contribuant à la valeur patrimoniale du lieu, notons : sa situation entre la grande route historique et le lac Ontario; le complexe en tant que vestiges d’un paysage culturel pénitentiaire du XIXe siècle avec ses trois éléments qui subsistent encore : le vaste complexe rectangulaire entouré d’un mur, l’ancienne résidence du directeur et l’ancienne résidence du directeur adjoint; l’emplacement des anciennes résidences des directeurs, situées près mais hors de l’enceinte de la prison; l’architecture et la construction à une date ultérieure des résidences comme en témoignent le style à l’italienne de l’ancienne résidence du directeur et le style néo-classique austère de l’ancienne résidence du directeur adjoint; les éléments qui témoignent des aménagements d’origine et des traitements de l’intérieur des résidences, surtout dans les salles publiques; le profil fortifié du mur d’enceinte, créé par la hauteur, l’épaisseur et les tours d’angle; les tours de garde nord-est et nord-ouest, du style néo-gothique avec la forme de tour ronde en saillie, les murs légèrement évasés, les hautes fenêtres étroites (comme des archères), la corniche à console qui rappelle le mâchicoulis et la maçonnerie de haute qualité; la conception classique, la forme, les matériaux et le travail de l’entrée principale au nord avec son imposant portique à colonnes doriques et sa lanterne centrale coiffée d’un dôme; la forme en croix grecque (style Auburn ) du pavillon cellulaire d’origine avec ses quatre ailes de trois étages surmontées de toits à pignons en pente moyenne, la façade des frontons d’extrémité, le tambour central octogonal surmonté d’un dôme; la conception d’inspiration classique des bâtiments du XIXe siècle, dont la définition des façades par la régularité des baies, les pilastres, l’espacement régulier de la fenestration et l’entrée centrale imposante et les détails et éléments classiques tels que la base, les assises de ceinture, les frontons, les fenêtres couvertes d’un arc et les oriels et les corniches en saillie; le parement mural en pierre de taille de haute qualité; les éléments qui témoignent des dispositions fonctionnelles d’origine, dont l’organisation des quatre rangées de cellules et les éléments fonctionnels comme les passerelles en fer, les poteaux et poutres en fonte ouvrée, les escaliers droits et l’escalier central en bois en forme de fer à cheval, notamment dans la rotonde, les rangées de cellules des ailes est et ouest et l’hôpital; les éléments néo-classiques de l’atelier est, dont le plan rectiligne, l’assise de fondation, le cordon, la corniche et les arcades, la variation dans le traitement des surfaces, le traitement architectural des baies de fenêtres à chaque étage, les pavillons d’extrémité flanqués de pilastres en coin, et la maçonnerie de qualité; l’atelier sud avec son plan en forme de croix grecque et son volume de deux étages, les murs porteurs en maçonnerie avec les voûtes en berceau en briques soutenant le premier étage, la qualité du travail de maçonnerie, l’utilisation des détails classiques, dont la variation de la hauteur des fenêtres à chaque étage, la corniche moulurée, le cordon, l’assise de fondation, les appuis et les chaînes d’angle, les arches, les contreforts, le grand escalier, le pavage de pierre, les portes et leurs ferrures d’origine; les éléments néo-classiques de l’atelier ouest, l’utilisation des assises de fondation, le cordon, la corniche, la maçonnerie de haute qualité des diverses surfaces, les motifs variés des ouvertures à chaque niveau, les pavillons d’extrémité flanqués de pilastres en coin et terminés par une baie centrale à fronton en saillie; la préservation des éléments qui témoignent de la disposition fonctionnelle d’origine et de l’orientation des bâtiments les uns par rapport aux autres; les éléments qui témoignent des écuries du XIXe siècle; la vue vers les paysages intérieurs et extérieurs à partir des murs d’enceinte.