Lieu historique national du Canada de l'Ancienne-Gare-du-Canadien-National-à-Hamilton

Hamilton, Ontario
Vue générale montrant l'élévation est de l'ancienne gare du Canadien National à Hamilton, 1999. © Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, J. Hucker, 1999.
Vue générale
© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, J. Hucker, 1999.
Vue générale montrant l'élévation est de l'ancienne gare du Canadien National à Hamilton, 1999. © Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, J. Hucker, 1999.Vue générale montrant une élévation latérale de l'ancienne gare du Canadien National à Hamilton, 1999. © Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, J. Hucker, 1999.
Adresse : 360, rue James Nord, Hamilton, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2000-11-15
Dates :
  • 1929 à 1931 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada  (Organisation)
  • John Schofield, architecte en chef, Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada  (Architecte)
  • Pigott Construction Company (entrepreneur en bâtiment)  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Ancienne gare du Canadien National à Hamilton  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 2000-011, RSR-038

Plaques


Plaque existante:  360, rue James Nord, Hamilton, Ontario

Cet édifice achevé en 1931 rappelle l'importance du chemin de fer dans le développement des villes industrielles au Canada. Sa composition classique et son plan efficace en firent l'une des meilleures gares de l'entre-deux-guerres. Dominée par le motif du temple antique, sa façade orne une grande place selon les préceptes d'embellissement urbain du mouvement City Beautiful. L'emplacement de cette gare lui permettait de bien répondre aux besoins d'une économie étroitement liée aux services ferroviaires. Après la Seconde Guerre mondiale, elle devint pour les immigrants une importante porte d'entrée au pays.

Description du lieu patrimonial

L'ancienne gare du Canadien National à Hamilton consiste en un ensemble de bâtiments ferroviaires interreliés, construits entre 1929 et 1931. L’élément principal est la gare, un bâtiment ferroviaire monumental de deux étages, d’inspiration classique, avec une façade en pierre. Devant la gare, se trouve une grande place ouverte. Derrière la gare, le terrain descend brusquement jusqu’au niveau de l’ancienne voie ferrée et la station devient un bâtiment à quatre étages. La salle des pas perdus vitrée s’étend de l’arrière de la gare jusqu’à l’ancienne voie ferrée. Un bâtiment de messagerie en brique, long et bas, s’étend d’un côté du bâtiment principal de la gare, parallèlement à l’ancienne voie ferrée. La gare est située près du centre ville d’Hamilton, dans une zone plutôt résidentielle que l’on appelle «North End». La reconnaissance officielle concerne les trois édifices interreliés et l’espace ouvert qui les entoure à l’intérieur d’un quadrilatère urbain.

Valeur patrimoniale

L'ancienne gare du Canadien National à Hamilton a été désignée lieu historique national en 2000 du fait : qu’il s’agit d’un exemple rare d’un ensemble de gare ferroviaire de l’entre-deux guerres, construit selon les principes de conception fonctionnelle et esthétique des gares, et de l’aménagement propre au mouvement City Beautiful de cette époque; qu’au cours de la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, elle a été une voie d’entrée importante au Canada pour les immigrants.

Construite entre 1929 et 1931 selon les plans de l’architecte en chef de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, John Schofield, l'ancienne gare du Canadien National à Hamilton est un exemple rare d’un ensemble de gare ferroviaire. Il respecte une approche très rationnelle pour la circulation des passagers et des bagages, selon laquelle le passager et les fonctions opérationnelles sont parfaitement séparées, au niveau horizontal ou vertical. La configuration de la salle des pas perdus surélevée par rapport aux rails en contrebas était très fréquente aux États-Unis, mais rare au Canada. Malgré le fait que la gare ne soit plus utilisée comme gare de chemin de fer, il est encore possible de discerner les tracés de circulation originaux dans l’aménagement du bâtiment, la salle des pas perdus en saillie, les rails en contrebas, et le bâtiment de messagerie.

La façade de la gare d’inspiration classique, la composition Beaux-Arts et la grande place ouverte qui lui fait face, sont des éléments typiques du mouvement City Beautiful. Mouvement urbain conservateur qui vit le jour à la fin du XIXe siècle, le mouvement City Beautiful cherchait à contrer les conséquences physiques et morales d’aspect négatif de l’industrialisation rapide en embellissant les espaces urbains. Dans les années 1920, la ville d’Hamilton s’est finalement engagée dans un plan de rationalisation et d’embellissement. Ce plan comprenait la construction d’une gare ferroviaire plus centrale et l’amélioration des transports et de la circulation, ainsi que des paysages urbains en éliminant les passages à niveau par des tunnels et des ponts ferroviaires. C’est ainsi que l'ancienne gare du Canadien National à Hamilton a été construite par la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la gare a été un lieu d’accès important pour les immigrants au Canada. Dans la période d’après-guerre, les politiques d’immigration canadiennes s’étant assouplies, des immigrants italiens et allemands ont soudainement afflué à Hamilton. Un bon nombre d’entre eux sont arrivés au Canada par bateau, puis ont pris le train pour arriver à Hamilton pour la première fois par la gare de chemin de fer, voie que les immigrants grecs, yougoslaves et portugais, emprunteront dans les années 1960.

Réaménagé par l’Union internationale des journaliers d’Amérique du Nord (UIJAN) en l’an 2000 comme centre de formation et de récréation, le complexe est demeuré intact à l’extérieur et dans la plupart des espaces publics.

Source: Procès-verbal de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada de juin 2000.

Éléments caractéristiques

Voici les principales caractéristiques qui contribuent au caractère patrimonial de l'ancienne gare de Hamilton (CN):
l’arrangement des éléments qui attestent du processus de circulation des passagers et des marchandises, y compris l’édifice ferroviaire principal, la salle des pas perdus en saillie par rapport à l’arrière de cet édifice principal, au-dessus de l’ancienne voie ferrée, l’important axe qui passe du portique au foyer en passant dans la salle des pas perdus, l’ancienne voir ferrée, le bâtiment de messagerie situé au niveau des rails, et les rampes qui relient la salle des pas perdus à l’ancienne voie ferrée; les éléments associés au mouvement City Beautiful du début du XXe siècle, y compris la composition de style Beaux-Arts de l’édifice principal, la façade de l’édifice de l’aérogare qui s’inspire d’un temple grec classique, et la place ouverte en face du terminal; la composition Beaux-Arts de l’édifice principal, qui comprend des pavillons d’extrémité reliés à un portique classique central par des ailes intermédiaires sobres; le style néoclassique de la façade principale, y compris de larges piliers doriques en pierre et des couronnes sculptées; les éléments décoratifs en pierre sur l’édifice principal, y compris des colonnes doriques et des décors en bas-relief illustrant le rôle des transports dans tout le Canada; sa construction, qui consiste en une carcasse en maçonnerie sur une charpente métallique; l’utilisation du calcaire de Queenston sur les élévations frontale et latérales de l’édifice ferroviaire principal; l’utilisation de briques brunes plus économiques, légèrement décorées de calcaire, sur l’élévation arrière, la salle des pas perdus et le bâtiment de la messagerie; les finis intérieurs d’origine du foyer principal qui subsistent encore, y compris les lambris d’appui, les colonnes et les pilastres, tous en marbre, les planchers en terrazzo et les murs enduits de plâtre avec un effet de pierre bigarrée; des caractéristiques intérieures d’origine du foyer principal qui subsistent encore, y compris un double-plafond avec poutres apparentes, des demi-colonnes et des pilastres ioniques qui soutiennent une corniche, des panneaux de plafond à caissons, des fenêtres hautes, des lanterneaux, et des lanternes en bronze suspendues; des éléments décoratifs et des finis d’origine de la salle des pas perdus qui subsistent encore, y compris le fait que celle-ci soit longue et basse, la série de grandes fenêtres sur les deux côtés, les poutres d’acier triangulées apparentes, les lambris en brique vernissée; les éléments décoratifs et les finis d’origine des postes de travail de la gare qui subsistent encore, y compris les cloisons en bois et en verre, le mobilier et les portes; la tranchée pentue, qui longe l’édifice ferroviaire et passe en-dessous de la salle des pas perdus, qui a logé la voie ferrée.