Lieu historique national du Canada Apitipik

Réserve indienne Pikogan, Québec
Vue générale d'Apitipik. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1993.)
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1993.)
Adresse : à l'embouchure de la rivière Duparquet sur le lac Abitibi, Réserve indienne Pikogan, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1997-09-22
Dates :
  • 1689 à 1929 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Apitipi8innik  (groupe des personnes)
  • Pikogan First Nation  (groupe des personnes)
Autre nom(s):
  • Apitipik  (Nom de la désignation)
  • Pointe Abitibi  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1996-064

Plaques


Plaque existante:  Réserve indienne Pikogan, Québec

Site sacré pour les Abitibiwinnik et lieu traditionnel de rassemblement estival, Apitipik recèle des vestiges archéologiques qui témoignent de 6 000 ans d'histoire. Après leur séjour dans les territoires de chasse, les Abitibiwinnik et des familles provenant d'autres groupes s'y rencontraient, échangeaient et fêtaient. Plusieurs postes de traite ont été établis sur le site et dans les environs de 1686 à 1922. Les Abitibiwinnik ont fréquenté Apitipik jusqu'en 1956. Ce lieu suscite toujours chez les habitants de Pikogan et de Wahgoshig un puissant sentiment d'attachement spirituel et culturel.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada Apitipik est constitué d’un site archéologique isolé de 272 hectares, situé dans la municipalité de Gallichan, au Québec. Le site se trouve à l’extrémité est du lac Abitibi, à l’embouchure de la rivière Duparquet, près de la frontière entre l’Ontario et le Québec. Souvent appelé « Pointe Abitibi », le site est un lieu traditionnel de rassemblement estival et un endroit sacré pour les Algonquins de la région. Apitipik comprend quelque 30 sites archéologiques qui témoignent de 6 000 ans d’occupation humaine. Le site comprend également les vestiges de nombreux postes de traite qui furent en opération dès le XVIIe siècle. La reconnaissance officielle vise la parcelle de 272 hectares située dans le canton de Roquemaure, laquelle correspond aux limites du lot no 59, du rang 06, incluant Ki8ack8e matcite8eia.

Valeur patrimoniale

Apitipik a été désigné lieu historique national du Canada en 1998 parce que: le lieu est à la fois un lieu traditionnel de rassemblement estival et un lieu sacré pour les Algonquins; il est un endroit important non seulement pour la communauté de Pikogan, mais aussi pour la communauté de Wahgoshig; le site renferme des vestiges de diverses périodes d’occupation par les Algonquins du lac Abitibi, vestiges qui peuvent avoir jusqu’à 6 000 ans; le lieu comprend aussi de nombreux postes de traite.

La valeur patrimoniale d’Apitipik réside dans ses associations historiques et archéologiques avec les Algonquins de l’Abitibi, comme en témoigne la terre elle-même, et dans les vestiges de l’occupation humaine, sur le sol et sous sa surface. Apitipik est un endroit sacré et un lieu traditionnel de rassemblement estival pour les Apitipi8innik et leurs ancêtres. Il y subsiste des traces de diverses périodes d’occupation pouvant remonter jusqu’à 6 000 ans avant notre ère. Par exemple, on y trouve des sites paléohistoriques particuliers qui datent de 4 000 ans avant notre ère à 1 100 ans de notre ère, y compris les sites Ki8ack8e matcite8eia, Bérubé, Margot et Réal, qui ont déjà fait l’objet de fouilles archéologiques. Apitipik comprend également de nombreux postes de traite liés à la Compagnie du Nord-Ouest et à la Compagnie de la Baie d’Hudson, lesquelles y ont fait du commerce dès le XVIIe siècle. Apitipik revêt également une importance spirituelle et culturelle pour les communautés de Pikogan et de Wahgoshig.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, novembre 1996.

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants: son emplacement dans la municipalité de Gallichan, au Québec, à proximité de la frontière entre le Québec et l’Ontario; son implantation à l’extrémité est du lac Abitibi, à l’embouchure de la rivière Duparquet; la morphologie géologique assez intacte du paysage culturel, en particulier les formations géologiques d’importance spirituelle, par exemple l’immense rocher (Kitci asini); l’intégrité, l’emplacement, l’ampleur et les matériaux de quelque 30 sites archéologiques, y compris les sites Bérubé, Margot, Réal et Ki8ack8e matcite8eia; tout vestige qui subsiste des postes de traite et des missions du XVIIe siècle, y compris les quais en bois et les jetées en pierre aux abords de la péninsule, les fondations de bâtiments et les variétés végétales importées telles que l’aubépine et l’églantier; toute preuve qui subsiste sur le sol ou sous sa surface de l’utilisation et de l’occupation du lieu par différents groupes culturels aux mêmes périodes, y compris les sites Matcites de mise à l’eau des canots et les campements distincts de la même période; toute preuve qui subsiste de l’utilisation continue par les communautés, y compris des vestiges du terrain de camping, du stade de baseball, des sentiers et des barrières; l’état intact de sépultures individuelles et de cimetières sur place, à leur emplacement et indiqués par des pierres tombales; l'intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n'ont pas encore été mis au jour, mais qui pourraient l'être à leur emplacement et dans leur état d'origine; les vues à partir du lieu sur la rivière Duparquet et le lac Abitibi.