Lieu historique national du Canada Minister's Island

Minister's Island, Nouveau-Brunswick
Vue de la façade de la maison principale, qui montre le style Shingle américain de la ligne de toiture interrompue par une simple lucarne et un porche profond sur le devant, central par rapport à la longueur de l’édifice, 1995. (© Parks canada Agency/ Agence Parcs Canada, L. Maitland, 1995.)
Maison principale
(© Parks canada Agency/ Agence Parcs Canada, L. Maitland, 1995.)
Adresse : Minister's Island, Nouveau-Brunswick

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1997-09-22
Dates :
  • 1889 à 1915 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Sir William Van Horne  (Personne)
  • Lucy Adeline Hurd Van Horne  (Personne)
  • Adeline Van Horne  (Personne)
  • Edward Maxwell  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Minister's Island  (Nom de la désignation)
  •   (Autre nom)
  • Le Domaine de sir Willaim Van Horne à Ministers Island  (Nom de la plaque)
  • Covenhaven  (Nom des ressources historiques participantes)
Numéro du rapport de recherche : 1996-020

Plaques


Plaque existante:  Nouveau-Brunswick

Mélange de mer et ciel, de champs et forêt, ce paysage remarquable séduisit sir William Van Horne, président du Canadien Pacifique. Le domaine estival qu'il y créa en 1890, et qui fut entretenu par la famille jusque dans les années 1940, illustre bien l'importance qu'il attachait au tourisme et à l'agriculture dans le développement du pays. L'architecte montréalais Edward Maxwell y conçut un ensemble de bâtiments originaux: maison de campagne, grange, laiterie, pavillon de bain, moulin à vent et usine à gaz, tous dans le style Shingle en faveur au tournant du XXe siècle pour l'architecture de villégiature. S'inspirant de l'aménagement paysager de l'époque, le domaine regroupe des jardins classiques et des forêts, une ferme et des installations récréatives harmonieusement intégrés au décor ondoyant et spectaculaire de la côte atlantique. Artiste talentueux et collectionneur, Van Horne utilisa cette propriété insulaire pour promouvoir la peinture de paysages.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada Minister’s Island consiste en un domaine estival et une ferme rentière pittoresques, bien préservés, aménagés à la fin du XIXe siècle et au début de XXe siècle. La propriété occupe les 280 hectares de l’île située dans la baie Passamaquoddy, sur la côte orientale du Nouveau-Brunswick. À marée basse, l’île est reliée au continent par une voie terrestre. Le domaine se compose d’un ensemble de bâtiments conçus dans une version élégante mais élargie du style Shingle et entourés de forêts et de champs. Le paysage comprend quatre zones reliées entre elles : la maison principale et les dépendences, les pelouses et les jardins annexes; les terres agricoles et les édifices situés au nord; les terrains d’activités de loisir, soit les plages, les terrains de tennis et de croquet, les sentiers et les routes carrossables; la forêt qui couvre le tiers de l’île. La maison principale est soutenue par des communs, c’est-à-dire un garage, une remise, un moulin à vent, une installation de gaz et des bains. Les bâtiments agricoles comprennent une étable, une laiterie, un pavillon-dortoir, une maison de jardinier avec des vestiges d’une serre à vigne, et un bâtiment de ferme en pierre de la fin du XVIIIe siècle. L’endroit désigné comprend toute l’île avec tous ses édifices et ses éléments paysagers.

Valeur patrimoniale

Minister’s Island a été désigné lieu historique national du Canada en 1996, parce que : en tant que propriété estivale elle fait figure de remarquable paysage régional et a été une source d'inspiration pour Van Horne, ce géant de l'histoire du Canada, et qu'elle lui a permis d'entretenir sa passion pour le tourisme, l'agriculture et la peinture de paysages; elle comporte une élégante collection d'édifices de style Shingle répartis dans un paysage divisé en quatre zones d'utilisation - jardins, installations de loisirs, terres agricoles et étendues de forêt; et, même si l'aménagement emprunte aux traditions britannique et américaine d'architecture paysagère de la fin du XIXe siècle, son adaptation au paysage local crée un lien indestructible entre, d'une part, l'oeuvre de l'architecte paysager et, d'autre part, la mer, les fermes, les champs et les forêts des provinces Atlantiques.

Le domaine évoque de manière éloquente la vie et l’époque du constructeur du chemin de fer du Canadien Pacifique, Sir William Cornelius Van Horne. Il a aménagé la propriété avec l’assistance de son épouse, Lucy Adeline Hurd Van Horne, et de sa fille Adeline, qui a continué de développer le domaine après la mort de son père. Le domaine est directement associé à la vie professionnelle de William Cornelius Van Horne et reflète ses nombreux intérêts.

L’architecte montréalais Edward Maxwell, un des architectes canadiens de bâtiments résidentiels et commerciaux les plus connus, a conçu les ensembles résidentiels et agricoles du domaine. Les structures sont autant de beaux exemples des édifices de style Shingle américain et des idées esthétiques de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle pour ce qui est de la nécessité de relations harmonieuses entre les édifices et les paysages.

Le domaine, où se marient agréablement l’océan, les plages, la ferme, les champs, les forêts et les édifices aux façades en pierre et en bois, est une réponse personnelle et régionale aux traditions en matière de domaines campagnards inspirée des modèles britanniques et américains. Le domaine a eu une influence sur le développement d’autres lieux de villégiature et, tout particulièrement, de St. Andrew’s (Nouveau-Brunswick).

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1996; Énoncé d’intégrité commémorative, 2004.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale du lieu, notons : l’organisation de l’île en un grand domaine, avec une zone résidentielle centrale, des jardins classiques, des espaces agricoles et de loisir, et la forêt; le style et les matériaux des édifices résidentiels, agricoles et de loisir, leurs relations spatiales, et leur insertion dans un paysage naturel et dessiné; ses voies de circulation automobile et piétonnière internes; les piliers en pierre qui marquent les tournants sur les routes; ses espaces de loisirs, y compris la plage, la zone des bains, le terrain de tennis, et les routes carrossables; les vestiges des jardins et des champs remontant à l’époque Van Horne; les étendues de pelouse qui mènent au terrain boisé non cultivé, au bord de la falaise; couvert forestier du tiers nord de l’île; la vue sur la mer depuis toutes les parties de l’île.

Parmi les éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale de l’ensemble résidentiel, notons : la maison principale de style Shingle américain (Covenhoven), visible dans son asymétrie, la façade sud avec la ligne de toiture interrompue par une simple lucarne et un porche profond sur le devant, central par rapport à la longueur de l’édifice, la porte cochère, la variété de finitions extérieures, y compris le grès rouge, les bardeaux, les planches à clins, et le parement en bardeau arrondi entre les fenêtres du premier étage; la relation entre la maison principale et le paysage environnant, comme le montrent les fenêtres à carreaux sertis de plomb qui entourent la principale salle de réception qui donne sur l’extérieur; les caractéristiques d’une architecture de résidence d’été, y compris ses deux cheminées, sa boiserie simple et les lanterneaux en verre serti de plomb; les tuiles hollandaises de la cheminée et de la frise de la crèche dans la maison principale, peints par Van Horne pour son petit-fils; les bâtiments annexes subsistants, y compris le garage, la remise, le moulin à vent, l’installation de gaz et les bains; le style hollandais du moulin à vent, avec ses murs ronds recouverts de pierre des champs et de bardeau, les structures intérieure et extérieure d'origine, et l’installation de gaz alimentée au kérosène qui subsiste, y compris les installations mécaniques; la remise à charpente en bois, avec des planches à clins, ses postes de travail intérieurs, son chemin d’accès et son appartement; les bains, hauts et circulaires, en pierre de champs, avec vue sur la mer, un escalier tournant extérieur, un toit conique, et une étroite relation avec la mer.

Parmi les éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale des bâtiments agricoles, notons : les éléments décoratifs de style Shingle américain visibles dans le bardage en bois extérieur et l’utilisation de la maçonnerie en pierre de champ pour les fondations et les murs extérieurs; la combinaison de formes et d’éléments décoratifs et utilitaires dans le modèle d’étable, visible dans la symétrie des deux larges silos à bardeau, le toit en croupe à pignon en bardeau de bois avec des aérateurs ornés, un fenestrage étendu, l’utilisation de matériaux de qualité pour les fondations en pierre; l’aménagement et les finitions intérieures qui subsistent de l’étable, y compris le sol de l’allée, les stalles avec leur équipement, les sols en carrelage et en bois, les rigoles et les drains d’évacuation, les silos annexes, les escaliers et le local de traite; l’emplacement de l’étable sur un terrain en pente; la construction en grès de la laiterie; le pavillon-dortoir d’un étage, à charpente en bois, avec un toit mansardé; la maison de ferme en pierre d’un étage et demi, de construction et de conception locale; la maison du jardinier à charpente en bois, avec bardeaux; les vestiges de la serre à vigne, contiguë à la maison du jardinier.