Lieu historique national du Canada de Spadina

Toronto, Ontario
Spadina, Toronto (Jennifer A. Cousineau, Parcs Canada, 2018) (© Parks Canada | Parcs Canada)
Vue extérieure
(© Parks Canada | Parcs Canada)
Adresse : 285, chemin Spadina, Toronto, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2019-07-26
Dates :
  • 1866 à 1913 (Construction)
  • 1866 à 1866 (Établissement)

Événement, Personne, Organisation :
  • W. C. Vaux Chadwick (1868-1941)  (Architecte)
  • Gustav Hahn (1866-1962)  (Architecte)
  • Carrère et Hastings (1885-1911), avec Eustace G. Bird  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Spadina  (Nom de la désignation)
  • Musée Spadina: Maison Historique et Jardins  (Autre nom)
  • Maison Austin  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2018-22

Plaques


Plaque existante:  285, chemin Spadina, Toronto, Ontario

Ce manoir somptueux est construit en 1866 comme domaine et villa de style victorien pour le financier torontois James Austin, l’un des fondateurs et le premier président de la Banque Dominion. En 1897, son fils Albert hérite de la propriété et y fait faire d’importants travaux par les architectes torontois W. C. Vaux Chadwick et Eustace G. Bird. L’intérieur bien préservé du manoir avec ses caractéristiques uniques d’Art nouveau, ainsi que le vaste paysage qui l’entoure et ses dépendances, notamment le logement du chauffeur, illustrent le mode de vie opulent de l’élite sociale du Canada au tournant du XXe siècle.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de Spadina est aménagé sur un terrain de 5,7 acres (2,31 hectares) sur la colline de Davenport, dans le quartier de Casa Loma, à Toronto.
Ce vaste manoir éclectique de 55 pièces, à l’architecture édouardienne, comporte trois étages plus un sous-sol, huit baies vitrées sur sa longueur et trois sur sa largeur. Son esthétique est principalement de style Second Empire, avec des éléments architecturaux antérieurs du milieu du XIXe siècle. Dotée de briques couleur chamois, de moulures vert foncé et d’un toit en mansarde gris, la maison est à peu près symétrique, avec des fenêtres et des portes disposées irrégulièrement.
La reconnaissance officielle concerne les limites des terrains du musée Spadina.

Valeur patrimoniale

Spadina a été désigné lieu historique national du Canada en 2019. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :

• construit en 1866 pour l’entrepreneur torontois James Austin, ce lieu d’intérêt de Toronto est un rare exemple d’un domaine et d’une villa de campagne transformés, de 1897 à 1913, en une opulente résidence édouardienne selon les plans de l’architecte torontois W.C. Vaux Chadwick, de la firme américaine Carrère and Hastings avec Eustace G. Bird et du peintre Gustav Hahn;

• l’intérieur de ce manoir ainsi que les vastes terrains, jardins et dépendances qui l’entourent illustrent la splendeur dans laquelle l’élite fortunée du Canada a vécu, pendant une période d’expansion urbaine rapide, au début du XXe siècle. À l’intérieur, cela se traduit par l’aménagement novateur de pièces publiques et privées pour la famille et un quartier des domestiques. À l’extérieur, cela se traduit par le jardin, la serre et le garage avec les quartiers du chauffeur.

Édifié à une époque où Toronto se développait avec dynamisme vers le nord, ce manoir de banlieue opulent et éclectique servait de résidence secondaire aux membres de l’élite de Toronto. L’intérieur bien préservé de la maison et ses vastes terrains, jardins et dépendances illustrent la splendeur dans laquelle les mieux nantis du Canada vivaient au début du XXe siècle. L’intérieur de la maison Spadina combine des espaces luxueux réservés à un usage familial privé et à des activités sociales, et des espaces de service autrefois habités par le personnel qui dirigeait la maisonnée. Léguée de génération en génération jusque dans les années 1970, la maison Spadina abrite des collections rares et intactes de meubles et d’objets d’art originaux de la famille. Au milieu des années 1980, Spadina est devenue une maison-musée gérée par la ville de Toronto; on la considère aujourd’hui comme un lieu important d’interprétation de l’histoire de la ville.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2018.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons : son emplacement sur la colline de Davenport, elle repose sur 5,7 acres (2,31 hectares) de terres dans le quartier Casa Loma, à Toronto; son imposant gabarit — trois étages en plus du sous-sol — huit baies vitrées sur sa longueur et trois sur sa largeur; son style Second Empire, en plus de certaines caractéristiques architecturales antérieures datant du milieu du XIXe siècle; ses briques couleur chamois, ses moulures vert foncé, son toit en mansarde gris, ses baies vitrées à double hauteur et ses nombreuses lucarnes de grenier; une pergola en pierre sur le côté ouest (1909); ses bâtiments de services d’origine, dont une étable (1850), le garage/résidence du chauffeur (1909), et la serre (1913); un verger de pommiers, une grande cuisine avec des accessoires d’époque, un jardin de parterres fleuris et une terrasse au sud surplombant une pelouse entretenue avec soin et un rideau d’arbres abritant la propriété des regards curieux; le sous-sol exposant les fondations de la première maison Spadina de 1818; la terrasse à balustres du côté sud et la porte-cochère en fer et en verre du côté ouest conçue par les architectes Carrère and Hastings; les étoffes épaisses et les papiers peints d’origine ou de reproduction de l’aménagement intérieur; l’intérieur éclectique et ses pièces restaurées selon les époques où la maison était habitée par la famille Austin, dont les styles victorien, édouardien, Art nouveau et néocolonial; la véranda connue sous le nom de salle Palm, un ajout de 1905 qui donne sur la terrasse sud; les murales Art nouveau dans la salle de billard exécutées en 1897 et en 1898 par le peintre Gustav Hahn; des espaces intérieurs décorés de meubles familiaux originaux (y compris ceux de la firme Jacques & Hay de Toronto) et des œuvres d’art.