Lieu historique national du Canada de la Petite-Ferme-du-cap-Tourmente

Saint-Joachim, Québec
Façade principale de la maison de la Petite-Ferme du cap Tourmente © Parks Canada | Parcs Canada
Façade principale de la maison
© Parks Canada | Parcs Canada
Vue des bâtiments de la Petite-Ferme du cap Tourmente © Parks Canada | Parcs CanadaFaçade principale de la maison de la Petite-Ferme du cap Tourmente © Parks Canada | Parcs Canada
Adresse : 570, chemin du Cap Tourmente, Saint-Joachim, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2018-02-27
Dates :
  • 1664 à 1667 (Construction)
  • 1628 à 1628 (Significative)
  • 1664 à 1969 (Significative)

Autre nom(s):
  • Petite-Ferme du cap Tourmente  (Nom de la désignation)
  • La Petite-Ferme de la Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2016-12
Numero RBIF : 67466

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de la Petite-Ferme-du-cap-Tourmente est situé aux abords du fleuve Saint-Laurent, là où le fleuve rencontre le grand marais côtier et la plaine intertidale, dans la municipalité de Saint-Joachim, à 50 kilomètres en aval de Québec. La désignation officielle réfère à une partie de la Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente (RNFCT) au Québec, dans une zone délimitée d’environ 240 500 mètres carrés en superficie et qui comprend un groupe de bâtiments de ferme composé d’une maison, d’un lavoir/forge, d’une grange/étable, d’une remise à grains et d’un atelier/toilette, ainsi que les vestiges connus et potentiels de la Petite-Ferme de plus que les composantes naturelles du site.

Valeur patrimoniale

La Petite-Ferme du cap Tourmente a été désignée lieu historique du Canada en 2018. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :
La Petite-Ferme est située dans un paysage d’une beauté remarquable, là où le fleuve Saint-Laurent rencontre le grand marais côtier et la plaine intertidale. C’est en raison de ces conditions uniques que, d’entrée de jeu, le site a été considéré comme particulièrement favorable à la colonisation; La présence autochtone dans ce secteur remonte à plus de 2 000 ans. La Petite-Ferme fait partie du vaste réseau de sites archéologiques paléohistoriques connus des plaines du cap Tourmente; C’est à cet endroit stratégique que Samuel de Champlain a fait construire une ferme en 1626 pour l’élevage du bétail devant servir à l’alimentation de la petite communauté de la ville naissante de Québec. Les vestiges qui ont été découverts sur le site ou qui y sont encore enfouis figurent parmi les rares traves tangibles de l’œuvre de Champlain au Canada (ou dans la vallée du Saint-Laurent); Acquise par Mgr François de Montmorency Laval en 1664, la Petite-Ferme témoigne de l’évolution singulière du Séminaire de Québec, qui l’a exploitée continuellement pendant 300 ans et qui, par sa présence continue, a contribué à sa conservation; Unis par leur histoire, leurs fonctions, leur architecture et leurs liens avec le paysage environnant, le groupe de bâtiments de ferme reflète près de 400 ans d’occupation agricole, ce qui en fait un lieu hautement symbolique.

Le site où se situe la Petite-Ferme du cap Tourmente témoigne d’une série d’occupations par des groupes autochtones puis par d’autres d’origine européenne. Des fouilles archéologiques ont dévoilé au moins deux périodes distinctes d’occupation par des groupes iroquoiens du Saint-Laurent, un peuple semi-sédentaire qui pratiquait l’agriculture et l’horticulture, de même que les vestiges de la ferme de Champlain, une des rares preuves tangibles de l’œuvre de Champlain au Canada. Le bâtiment de la Petite-Ferme elle-même est construit au début de l’exploitation du lieu par le Séminaire de Québec, qui en sera propriétaire pendant 300 ans après son acquisition par Mgr François de Montmorency Laval en 1664. La ferme contribue à la vocation éducative du Séminaire de Québec et, par les revenus issus de son exploitation, au maintien de l’œuvre du Séminaire. La maison est le seul édifice conservé datant du Régime français à cap Tourmente ainsi que le plus ancien témoignage de la présence du Séminaire de Québec. Elle constitue un beau spécimen de résidence du Régime français, auquel se sont ajoutés, au cours du XIXe siècle, des éléments pittoresques d’influence néo-classique.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, Novembre-Décembre 2016.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons :
• Son emplacement au littoral du fleuve Saint-Laurent et l’intégrité de l’environnement nature environnant;
• La configuration des cinq bâtiments principaux orientés vers le littoral du fleuve Saint-Laurent;
• La maison construite en pierre, simple et sobre, incluant les ouvertures de ses portes et fenêtres régulièrement espacées sur sa façade principale, ses façades recouvertes de crépi blanc, son toit à deux versants à pente raide percé de cinq lucarnes et de trois souches de cheminée qui se prolonge pour former un larmier couvrant la véranda à l’avant;
• Le lavoir-forge en bois de plain-pied avec son toit à deux versants, ses longs pans percés de deux fenêtres à doubles vantaux à carreaux, et la triple porte de sa façade principale;
• La grange-étable en bois avec son toit mansardé recouvert de tôle, ses fenêtres à guillotine à carreaux et ses deux portes de garage et deux portes d’entrée surmontées d’auvents;
• La remise à grain avec sa toiture à deux versants en métal, son mur percé de cinq grandes portes à doubles vantaux pour le passage des voitures, et son appentis à l’arrière;
• L’atelier-toilette en bois de plain-pied avec son toit à pente faible recouvert de tôle et ses façades percées de fenêtres fixes à carreaux et ses portes surmontées d’un fronton;
• La conception esthétique uniforme des édifices secondaires avec leurs murs peints en blanc et leurs contours peints en vert;
• Le caractère agricole du site qui facilite la compréhension de l’histoire, la fonction et la typologie des bâtiments de ferme;
• Les traces d’occupations paléohistoriques, incluant les vestiges et les artéfacts;
• Les vestiges de la ferme que Champlain a fait construire en 1626;
• Tout autre vestige archéologique non-identifié à ce jour qui pourrait être mis à jour à l’intérieur du site.