Lieu historique national du Canada de l'Arrondissement-Religieux-de-St. John's

St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador
Vue générale de la basilique catholique St. John the Baptist et l'arc de triomphe, 2006. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, R. Goodspeed, 2006.
Vue générale
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, R. Goodspeed, 2006.
Vue générale de la basilique catholique St. John the Baptist et l'arc de triomphe, 2006. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, R. Goodspeed, 2006.Vue générale de l’église presbytérienne St. Andrew’s, 2006. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, R. Goodspeed, 2006.Vue générale du St. Bonaventure’s College, 2006. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, R. Goodspeed, 2006.
Adresse : St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2008-04-11
Dates :
  • 1826 à 2000 (Construction)
  • 1846 à 1846 (Significative)
  • 1875 à 1875 (Significative)
  • 1892 à 1892 (Significative)
  • 1949 à 1949 (Significative)
  • 1998 à 1998 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Évêque John T. Mullock  (Personne)
  • Évêque Edward Feild  (Personne)
  • Évêque Michael Anthony Fleming  (Personne)
  • Frères chrétiens irlandais  (Organisation)
  • Newfoundland School Society  (Organisation)
  • Église anglicane  (Organisation)
  • Benevolent Irish Society  (Organisation)
  • Sisters of the Presentation of the Blessed Virgin Mary  (Organisation)
  • Sisters of the Order of Mercy  (Organisation)
  • Église catholique romaine  (Organisation)
  • Église presbytérienne  (Organisation)
  • Église Unie (autrefois méthodiste)  (Organisation)
  • Sir George Gilbert Scott  (Architecte)
  • George Gilbert Scott Jr.  (Architecte)
  • John Oldrid Scott  (Architecte)
  • Elijah Hoole  (Architecte)
  • James Purcell  (Architecte)
  • John E. Hoskins  (Architecte)
  • Patrick Keough  (Constructeur)
  • Knights of Columbus  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Arrondissement religieux de St. John's  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 2007-037

Plaques


Plaque existante:  Basilique-cathédrale St. John the Baptist, St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Ce paysage culturel, au coeur de la ville, témoigne de l'ampleur du rôle joué par les Églises chrétiennes dans l'histoire et la vie politique de St. John's et de Terre-Neuve et Labrador. Remarquablement près les uns des autres, ces bâtiments et ces sites anglicans, catholiques, méthodistes et presbytériens représentent des confessions qui ont contribué à façonner la vie des habitants par l'établissement d'institutions spirituelle, philanthropique, charitable et éducative. Ce secteur illustre également le système d'enseignement confessionnel propre à Terre-Neuve. En place jusqu'en 1998, celui-ci a été élaboré par étapes de 1832 à 1879 en réaction à l'intense compétition entre les Églises anglicane, catholique et méthodiste. La cathédrale anglicane St. John the Baptist, la basilique-cathédrale St. John the Baptist, l'église unie Gower Street et l'église presbytérienne St. Andrew's ont été pendant longtemps des repères visuels pour le port et le centre-ville. Le périmètre catholique englobe l'ensemble le plus complet d'édifices et d'espaces religieux subsistants de l'arrondissement, dont l'ancien palais épiscopal, des couvents, des écoles et une bibliothèque regroupés autour de la basilique, incarnant l'histoire du lieu et de l'époque.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l’Arrondissement Religieux de St. John’s est une large parcelle de terre linéaire qui se trouve à St. John’s, à Terre Neuve et qui surplombe la partie nord du port de St. John’s. Situé dans le centre de la ville, l’arrondissement est en grande partie composé de bâtiments et d’éléments paysagers du XIXe et du XXe siècles associés aux églises catholique romaine, anglicane, presbytérienne et unie (autrefois méthodiste). Tous les bâtiments, à l’exception d’un seul, sont des constructions en maçonnerie. L’arrondissement comporte trois secteurs distincts dans le centre de la ville. Le premier, le plus au nord, compte huit bâtiments et un cimetière. Le deuxième, à l’est, comprend de nombreux bâtiments presque tous reliés entre eux, dont le principal est le lieu historique national du Canada de la Basilique Catholique St. John the Baptist. Le troisième, le plus au sud, est composé de sept bâtiments associés à trois confessions protestantes y compris le lieu historique national du Canada de la Cathédrale Anglicane St. John the Baptist. La reconnaissance officielle les trois secteurs situés dans le centre ville de St. John’s.

Valeur patrimoniale

L’arrondissement religieux de St. John’s a été désigné lieu historique national du Canada parce que : ce paysage culturel symbolise l'étendue de la participation des confessions anglicane, catholique, méthodiste/unie et presbytérienne à la création et à l'évolution des institutions spirituelles et philanthropiques, des organismes caritatifs et des maisons d'enseignement de St. John's et de Terre-Neuve aux XIXe et XXe siècles ainsi qu'à la vie politique de la colonie; il témoigne de l'évolution du système d'enseignement confessionnel caractéristique de Terre-Neuve, qui s'est installé peu à peu entre 1832 et 1879 et qui est demeuré en place jusqu'en 1998, mais aussi, tout particulièrement, de la concurrence entre confessions qui est à l'origine de ce système; c'est un lieu important du point de vue architectural en raison de ses édifices et espaces religieux singulièrement proches les uns des autres et de l'emplacement exceptionnel qu'ils occupent sur la colline escarpée dominant le port de St. John's, où nombre d'entre eux servent de points de repère tant à partir du port qu'au centre même de la ville. Le secteur catholique, en particulier, incarne l'esprit du lieu et de l'époque par son architecture et ses espaces ouverts.

La valeur de l’arrondissement religieux de St. John’s repose sur ses associations historique à la religion et à l’éducation de Terre Neuve et Labrador. Les quatre confessions dans l’arrondissement ont grandement contribué à la société sur le plan spirituel, éducationnel, caritatif et politique. L’Église catholique romaine, dirigée par l’évêque Michael A. Fleming, puis par l’évêque John T. Mullock, a fondé des établissements comme l’Orphan Asylum School, le couvent des Soeurs de la Présentation et le St. Bonaventure’s College, qui se sont chargés de l’éducation de la communauté catholique. Appuyée par la Benevolent Irish Society (BIS), plusieurs ordres des moniales et l’ordre des Frères chrétiens irlandais, un système scolaire catholique a été créé. D’autres confessions ont aussi contribué à l’éducation avec des initiatives similaires. Par exemple, le deuxième évêque anglican de Terre Neuve Edward Field, a fondé le Bishop Feild Collegiate en 1844. Les presbytériens et les méthodistes ont fondé des établissements similaires, dont le Wesleyan-Methodist College en 1858 et la General Protestant Academy en 1876.

En 1836, Terre-Neuve adopte sa première loi sur l’éducation qui appuie un système scolaire non confessionnel. Par contre, en 1843, les frictions entre les protestants et les catholiques qui siègent aux conseils scolaires entraînent l’adoption d’une deuxième loi sur l’éducation qui prévoit la formation de conseils scolaires distincts pour les protestants et les catholiques et l’octroi de subventions aux autres écoles confessionnelles. L’évêque Feild, un défenseur du système, a contribué en 1850 à la création d’un réseau d’écoles distinctes pour les catholiques, les anglicans et les « protestants en général ». En vigueur à partir de 1875, le système scolaire confessionnel prévoit une répartition des subventions scolaires par confession et fait de l’éducation la responsabilité de chaque église subventionnée par l’état. Le système est inscrit dans les Conditions de l’union et est maintenu jusqu’à son remplacement par un système scolaire laïque en 1998.

La valeur de l’arrondissement repose également sur son importance architecturale. Situé sur une colline escarpée qui surplombe le port de St. John’s, il est un point de repère visuel du port et du centre-ville. Il comprend de nombreux bâtiments et espaces à vocation religieuse, inhabituellement rapprochés les uns des autres, comme la cathédrale anglicane St. John the Baptist, fondée par l’évêque Feild en 1846. Dans l’ensemble, l’impact visuel est réalisé par l’utilisation de divers matériaux, styles architecturaux et espaces ouverts.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, 2007.

Éléments caractéristiques

Voici les principaux éléments qui contribuent au caractère patrimonial du lieu : son emplacement dans le centre-ville de St. John’s, à Terre-Neuve; son implantation sur une colline escarpée surplombant le port de la ville; sa vocation unique, notamment ses bâtiments, cimetières et monuments religieux; l’aménagement naturel non structuré de l’arrondissement qui comprend trois secteurs distincts dont les styles architecturaux, les matériaux, et les limites variées; les éléments du paysage, comme les arbres, arbustes et espaces ouverts.

Les éléments reliés au premier secteur : l’absence de cohésion, qui témoigne de l’évolution naturelle du lieu; la variété des matériaux en maçonnerie notamment le bois, la pierre taillée, la pierre grise et la brique; l’ancien orphelinat St. Michael’s, de trois étages et demi dans le style Second Empire, avec une conception symétrique, une tour principale et les moulures décoratives qui ornent ses fenêtres; la conception éclectique du Mount St. Francis Monastery, avec ses fenêtres en baie, son toit très incliné à lucarnes, ses chaînes d’angles et ses fenêtres en ogive; les bâtiments scolaires en maçonnerie de style moderne, datant du XXe siècle (Holy Heart, Brother Rice, et MacPherson), leurs volumétries horizontales, toits plats, aires de stationnement et de jeu adjacentes; la conception rectangulaire fonctionnelle de l’aréna O’Hehir; le cimetière Belvedere, y compris le premier cimetière et l’aménagement linéaire de ses allées et monuments.

Les éléments reliés au deuxième secteur : l’aménagement, le type de bâtiments, les constructions en maçonnerie et la conception architecturale qui témoignent de l’essence du lieu et du temps; la basilique catholique St. John the Baptist, dans le style néo roman lombard, avec sa façade symétrique, ses deux grandes tours, ses entrées formées d’arcades en plein cintre, et la maçonnerie des pierres contrastant; la place de la basilique, située en face de la cathédrale, y compris un arc de triomphe surmonté d’une sculpture saint Jean-Baptiste; le couvent des Sœurs de la Présentation, un édifice de deux étages dans le style néoclassique et l’école des Sœurs de la Présentation, de proportion similaire, avec un toit à quatre versants et une façade en saillie; les ajouts aux bâtiments des Sœurs de la Présentation, dont une chapelle, un centre de santé, un centre spirituel, un jardin et un cimetière; la bibliothèque épiscopale dans les styles néo-renaissance et italianisant, avec sa hauteur décroissante de ses fenêtres, son toit avec un entablement sobre, sa fenêtre surmontée d’un fronton et sa véranda de style ordre toscan; le palais épiscopal conçu selon la tradition classique; le St. Bonaventure’s College, selon le style classique britannique, avec ses huisseries sobres, et ses fenêtres en ogive; les ajouts ultérieurs, comme les salles Mullock et Holland et la chapelle; le pavillon St. Patrick’s, dans le style Second Empire, avec un toit en mansarde et une façade principale avec une tour; les bâtiments des Sœurs de la Miséricorde, notamment le couvent de quatre étages et la chapelle de style néo-renaissance.

Les éléments reliés au troisième secteur : l’absence de cohésion qui témoigne de l’aménagement indépendant des propriétés de chaque confession; la cathédrale anglicane St. John the Baptist, avec une pierre de taille grise, une nef de style néogothique, les transepts saillants et un chœur; l’église unie de la rue Gower dans le style néo roman italianisant, avec une volumétrie imposante et une façade symétrique flanquée de deux tours; l’église presbytérienne St. Andrew’s, dans le style néogothique de la grande époque victorienne, avec une flèche unique et un extérieur polychrome; l’ancien presbytère et maison dans le style néo Queen Anne, qui se caractérise par l’asymétrie des éléments, les fenêtres en baie et la ligne de toiture irrégulière; la salle paroissiale anglicane de deux étages.