Lieu historique national du Canada du Hangar-d'Alerte

La Baie, Québec
Vue générale du Hangar d'Alerte à CFB Bafotville. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada)
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada)
Adresse : BFC Bagotville, La Baie, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2007-06-08
Dates :
  • 1958 à 1958 (Construction)
  • 1958 à 1989 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Guerre froide  (Événement)
  • Aviation royale du Canada (ARC)  (Architecte)
  • Coseley Engineering Company Limited  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Hangar d'alerte  (Nom de la désignation)
  • Hangar d'alerte à réaction rapide  (Autre nom)
  • Bâtiment d'alerte  (Autre nom)
  • Bâtiment de défense aérienne  (Autre nom)
  • Le "Q"  (Autre nom)
  • "QRA" (Quick Reaction Alert)  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2003-063; 2005-103
Numero RBIF : 07930 00

Plaques


Inscription approuvée:  La Baie, Québec

Construit en 1958 comme partie intégrante du système de défense canadien, ce bâtiment a joué un rôle de premier plan dans la défense aérienne de l'Amérique du Nord durant la guerre froide entre l'Ouest et le bloc soviétique. Typique d'un hangar à réaction rapide, il se caractérise par l'absence de fenêtres, sa construction durable, l'intégration d'une zone de vie et l'ouverture expéditive de ses portes. Par son emplacement à l'extrémité de la piste, son design minimaliste, son aire habitable et ses occupants toujours sur le qui-vive, ce hangar témoigne de l'état d'alerte et des mesures de sécurité qui ont marqué la guerre froide.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Hangar-d’Alerte est situé à l’extrémité est de la Base des Forces canadiennes (CFB) Bagotville, au Québec. Il s’agit d’un ensemble de quatre larges hangars en acier, regroupés deux par deux, et disposés de part et d’autre d’un bâtiment rectangulaire plus modeste, le centre domestique, situé dans la zone dite «d’alerte», à l’extrémité de la piste d’atterrissage. Chaque hangar est coiffé d’un toit à deux versants en acier et comporte deux larges portes à trois panneaux qui se déplace verticalement à l’avant et à l’arrière. Les hangars sont reliés au centre domestique par deux longs passages couverts. La reconnaissance officielle vise la zone d'alerte composée des quatre hangars, du centre domestique et de l'aire de trafic.

Valeur patrimoniale

Le hangar d’alerte a été désigné lieu historique national du Canada en 2005 pour les raisons suivantes : en tant que partie intégrante du système de défense canadien, il a joué un rôle stratégique de premier plan dans la défense aérienne du Canada et du continent nord-américain pendant la guerre froide; son isolement, son emplacement à l'extrémité de la piste, son aménagement minimaliste et fonctionnel, sa zone vie intégrée aux hangars ainsi que le mode de vie particulier de ses occupants témoignent des mesures de sécurité mises en place et du constant état d'alerte qui régnait pendant la guerre froide; c'est un spécimen représentatif et en bon état de conservation du premier modèle type canadien de hangar d'alerte à réaction rapide, comme en témoignent plus particulièrement l'absence de fenêtres, la construction durable et fonctionnelle, la présence d'une zone vie à même les hangars et le dispositif à ouverture rapide des portes de hangar.

Durant la guerre froide, le hangar d’alerte de Bagotville faisait partie d’un réseau de cinq bases de chasseurs en tout temps destiné à contrer les attaques surprises des bombardiers soviétiques. L’aménagement du bâtiment témoigne du mode de vie auquel devaient s’astreindre ses occupants pendant la guerre froide, alors que des pilotes et des membres du personnel opérationnel et du personnel au sol y étaient parfois confinés jusqu’à une semaine. À chaque extrémité, des portes coulissantes permettaient aux pilotes de faire décoller leurs appareils rapidement, en cas d’alerte. La salle à manger et les dortoirs situés à l’intérieur du centre domestique, se trouvaient à quelques mètres à peine des chasseurs armés et prêts à décoller. Comme leurs homologues de la Deuxième Guerre mondiale, les pilotes de Bagotville devaient être prêts à sauter dans leur cockpit à tout moment. Les pilotes de la guerre froide vivront cet état d’alerte permanent pendant plus de trente ans dans des structures reflétant la permanence anticipée de nouvelles guerres. Le hangar d’alerte, construit selon le premier modèle conçu par l’Aviation royale du Canada (ARC) durant les années 1950, est parmi les derniers exemples de ce type de construction au Canada à subsister. D’apparence austère, il se démarque par ses dimensions imposantes ainsi que par son architecture très fonctionnelle.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, décembre 2005.

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants: l’emplacement du hangar sur la BFC Bagotville; sa situation à l’extrémité de la piste d’atterrissage, dans la zone dite «d’alerte», bordé à l’est et au sud par des champs, au sud-ouest par des pistes d’atterrissage, à l’ouest par les installations militaires et au nord-est par la route 170; la volumétrie monumentale des hangars rectangulaires, ainsi que leur profils simples avec un accent placé sur l’horizontalité; la construction ajourée en acier des hangars, coiffée d’un toit à deux versants en acier, les murs extérieurs en tôle d’alliage aluminium-acier sans ouvertures, à l’exception des deux larges portes à trois panneaux à déplacement vertical à l’avant et à l’arrière; la construction du centre domestique, de bonnes dimensions, mais petit comparativement aux hangars, avec une fenestration sur tout le pourtour de ses murs, une toiture en tôle d’alliage aluminium-acier et un revêtement métallique peint en blanc; les deux longs passages couverts qui relient les hangars au centre domestique; le plan intérieur des hangars, qui consistent en un large espace, libre de colonnes; le centre domestique, qui comprend le quartier des officiers, composé d’une salle des opérations, d’une salle de planification des missions, d’une cuisine, d’une cafétéria, d’une salle de repos, d’une salle d’exercices, de chambres à coucher et de salles de bain; le choix de matériaux résistants au feu, des déflecteurs d’explosion conçus pour la protection du personnel, et le mobilier d’habitation et de service.