Lieu historique national du Canada du Dispensaire-de-La Corne

La Corne, Québec
Vue générale du lieu historique national du Canada du Dispensaire-de-La Corne, 2002. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, B. Violette, 2002.
Vue générale
© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, B. Violette, 2002.
Vue générale du lieu historique national du Canada du Dispensaire-de-La Corne, 2002. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, B. Violette, 2002.Vue générale de la cuisine du lieu historique national du Canada du Dispensaire-de-La Corne. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency.Vue générale du salle de séjour du lieu historique national du Canada du Dispensaire-de-La Corne. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency.
Adresse : 339, Route 111, La Corne, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2004-03-05
Dates :
  • 1930 à 1949 (Construction)
  • 1940 à 1990 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Jean Dumais  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Dispensaire de La Corne  (Nom de la désignation)
  • Dispensaire de la Garde  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2003-002

Plaques


Plaque existante:  339, Route 111, La Corne, Québec

Construit en 1940, ce bâtiment est le meilleur exemple qui subsiste des dispensaires-résidences institués dans les régions éloignées du Québec entre 1932 et 1975. Il fit partie d'un vaste réseau implanté par le Service médical aux colons en réponse à la crise économique des années 1930. Gertrude Duchemin fut la seule infirmière à avoir travaillé ici, prodiguant des soins de santé de première ligne et une éducation sanitaire pendant 40 ans. Ce dispensaire rappelle l'apport des centaines d'infirmières de colonies à l'hygiène publique, à la colonisation de même qu'à la formation d'un tissu social au sein du monde rural.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Dispensaire-de-La Corne est situé à La Corne, dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, au Québec. Construit en 1940, le dispensaire est formé de deux bâtiments en bois peint en blanc, à savoir le dispensaire-résidence de deux étages, dont la façade avant accueille une véranda, et le garage. Une cuisine d’été est située dans le coin sud-ouest de la propriété. Le dispensaire est doté d’une cour arrière, dont les arbres bornent la limite ouest de la propriété. Le dispensaire a également conservé son mobilier et abrite une collection ethnologique directement associée à l’histoire du lieu. La reconnaissance officielle désigne le dispensaire sur ses lots légaux.

Valeur patrimoniale

Le dispensaire de La Corne a été désigné lieu historique national du Canada en 2004 parce que : c’est l’exemple le plus représentatif du réseau de dispensaires-résidences institué par le Service médical aux colons; l’endroit symbolise la contribution de quelques centaines d’infirmières de colonie à la mise en application des politiques de santé publique et à la formation du tissu social au sein du monde rural; l’endroit représente le soutien de ces infirmières à la colonisation des régions rurales du Québec.

Le dispensaire de La Corne est l’un des mieux conservés du réseau de 174 dispensaires institués au Québec entre 1932 et 1975. Ce dispensaire a été habité pendant 50 ans par la même infirmière, Gertrude Duchemin, de 1940 à 1990, bien qu’elle fût à la retraite dès 1976. Sa présence continue a sans doute contribué à maintenir l’intégrité du lieu et a permis de conserver le mobilier ainsi qu’une collection ethnologique directement associée à l’histoire du lieu. Par son intégrité physique, le dispensaire de La Corne constitue un excellent exemple de dispensaire-résidence érigé au Québec et institué par le Service médical aux colons (SMC) pour y desservir les populations établies dans les zones nouvellement colonisées dans le contexte de la grande dépression. Les dispensaires-résidences ont été construits selon trois modèles. Celui de La Corne représente le premier modèle, soit le plus répandu. Ce dispensaire type, érigé durant les années 1930 et 1940, est formé d’un bâtiment en bois de deux étages auquel est annexé un garage et une cuisine d’été.

Le dispensaire symbolise également la contribution du réseau de postes de soins infirmiers, créé par le SMC, au développement des services de soins de santé dans les régions éloignées du Québec. L’ensemble de ces dispensaires a contribué à former la genèse de l’infrastructure socio-sanitaire de plusieurs régions rurales du Québec où les infirmières ont joué un rôle crucial. Le dispensaire constituait à la fois le lieu de travail et la résidence de l’infirmière avec un cabinet de l’infirmière, une salle d’attente, une salle de séjour, une cuisine, une salle de bain et des chambres à l’étage. Les infirmières devaient aussi se déplacer sur de grandes distances pour desservir les colons. Elles assumaient de nombreuses responsabilités, dont la promotion des principes d’hygiène publique, la surveillance de l’éclosion des maladies contagieuses, les soins aux colons indigents, les accouchements, et les extractions dentaires.

Le dispensaire de La Corne illustre le rôle fondamental que les dispensaires ont joué au développement des communautés. Il s’est aussi avéré un outil important du processus de colonisation dans cette région de l’Abitibi. Les infirmières, comme Gertrude Duchemin, jouèrent un rôle essentiel dans le développement des régions du Québec et tout particulièrement en Abitibi-Témiscamingue.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juillet 2003.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments principaux qui contribuent à la valeur patrimoniale de ce lieu, notons : son emplacement sur une route principale et voisine de l’église et du cimetière; les vestiges encore visibles de l’architecture représentative du dispensaire-résidence conçu selon le premier modèle, à savoir, la construction en bois à deux étages, la véranda, la présence d’un garage en annexe et d’une cuisine d’été attenante; les vestiges de l'intérieur de la maison, dont le plan d’étage d'origine et les finis demeurés intacts, reflètent la période 1940-1976 alors que le bâtiment était un dispensaire, et en particulier la répartition des espaces privés et professionnels, notamment la salle d’attente, le cabinet de l’infirmière, le cabinet de consultation, les équipements, le comptoir et la série d’armoires; la collection ethnologique qui montre le rôle de l’infirmière dans le développement social des communautés éloignées et dans la promotion des politiques de santé de l’époque, tels que les livres de référence et les instruments de travail.