Lieu historique national du Canada de la Citadelle-de-Québec

Québec, Québec
Vue aérienne montrant la Citadelle de Québec en 2007. © Parks Canada Agency | Agence Parcs CanadaVue générale des murs de la Citadelle de Québec en 2007. © Parks Canada Agency | Agence Parcs CanadaVue générale des murs de la Citadelle de Québec en 2007 montrant le château Frontenac en arrière-plan. © Parks Canada Agency | Agence Parcs Canada
Adresse : 1, Côte de la Citadelle, Québec, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1981-01-15
Dates :
  • 1720 à 1720 (Construction)
  • 1872 à 1872 (Significative)
  • 1745 à 1745 (Significative)
  • 1820 à 1832 (Significative)
  • 1920 à 1920 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Elias Walker Durnford (1820-1831)  (Architecte)
  • John Oldfield (1839-1857)  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Citadelle de Québec  (Nom de la désignation)
  • La Citadelle  (Autre nom)
  • Musée Royal 22e Régiment  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : May 1959 Narrative Agenda

Plaques


Plaque existante:  À l'intérieur des murs de la Citadelle, Québec, Québec

La Citadelle domine le fleuve Saint-Laurent et la vieille ville depuis le sommet du Cap Diamant. Les Britanniques l’aménagent entre 1820 et 1831 afin de renforcer le système défensif mis en place sous le régime français pour protéger Québec, principale place forte à l’époque coloniale. Occupée par des unités britanniques, puis canadiennes, la Citadelle abrite aussi, depuis 1872, l’une des deux résidences officielles du gouverneur général. Elle devient la maison mère du Royal 22e Régiment en 1920. Réputé pour ses faits d’armes, ce régiment prestigieux a été un chef de file dans la promotion du français au sein des Forces armées canadiennes.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de la Citadelle-de-Québec est une forteresse du XIXe siècle sise sur le cap Diamant au coeur de la ville de Québec. Faisant dos à la falaise qui surplombe le fleuve Saint Laurent, cette imposante forteresse de pierre fait face à la ville. La reconnaissance officielle comprend tout le côté sud des fortifications, allant de la Terrasse Dufferin à l'extrémité sud est jusqu'au bout de la citadelle même. De nos jours, les fonctions de la Citadelle sont uniquement protocolaire, patrimoniale et symbolique. La Citadelle sert de deuxième résidence officielle au gouverneur général, depuis 1872, et de résidence officielle au Royal 22e Régiment, depuis 1920.

Valeur patrimoniale

La Citadelle de Québec a été désignée lieu historique national du Canada en 1981. Elle est reconnue pour les raisons suivante :
— elle est venue renforcer le système défensif mis en place entre 1608 et 1871 à Québec;
— depuis 1872, elle est un des deux lieux de résidence officielle du gouverneur général du Canada, qui y séjourne une partie de l’année, ce qui lui confère une fonction symbolique et protocolaire importante;
— la citadelle a été un lieu de garnison active de l’Armée britannique, et ce jusqu’à son départ de Québec en 1871. La même année, la citadelle a accueilli une unité de l’artillerie canadienne, dont le séjour a pris fin en 1922;
— depuis 1920, la citadelle est la maison mère du 22e Régiment, devenu le Royal 22e Régiment le 1er juin 1921. Outre qu’il s’est signalé par de remarquables faits d’armes, le régiment a contribué à l’usage de la langue française dans l’Armée canadienne.

La Citadelle de Québec a été construite en grande partie durant les années 1820-1832, bien que les bastions et le polygone aménagés sur le cap, lesquels sont intégrés à l'ensemble du complexe, remontent à 1720 et 1745 respectivement. Il s'agit d'un ouvrage militaire imposant et complexe conforme à la stratégie définie par le duc de Richmond pour la défense de la colonie au lendemain de la guerre de 1812.

La valeur patrimoniale de la Citadelle de Québec réside dans le caractère exhaustif de son paysage culturel comme ouvrage défensif situé à l'intérieur du grand ensemble de fortifications de la ville. Sa valeur réside dans la clarté avec laquelle les principaux éléments de sa conception militaire stratégique sont à la fois représentés et lisibles : ceux d'un bastion défensif britannique du XIXe siècle (flanquement, saillie et surplomb) ainsi que ceux d'une poudrière de la France du XVIIIe siècle.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbaux, juin 1980, 1986, décembre 2014.

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale du lieu comprennent :
— sa position dominante sur le cap Diamant;
— le tracé irrégulier pentagonal distinctif de ses murs extérieurs;
— son profil, qui se confond avec les éléments naturels du milieu;
— les principaux éléments de son système défensif soit son rempart principal et ses ouvrages avancés (fossés, ravelins, contrescarpes, et glacis) toujours en place;
— la présence de glacis tout autour des fronts défensifs opposés à la terre ferme;
— les composantes du paysage qui rappellent les principaux traits de la défense naturelle ayant motivé le choix de l’emplacement;
— les édifices de la Citadelle construits à un étage ou deux avec un toit en croupe et un plan rectangulaire, selon la tradition classique britannique, plusieurs d’entre eux, tels l’ancien hôpital, la porte Dalhousie et la caserne des officiers, intègrent des motifs décoratifs de style néoclassique, maçonnerie à joints creux, surfaces lisses, pilastres, corniches, simplification des encadrements des portes et des fenêtres;
— l'intégrité du tracé, des formes et des matériaux des vestiges de la redoute du cap associée au rempart de 1693 situé à cet endroit;
— l'intégrité du tracé, des dimensions, des formes, de la conception et des éléments esthétiques, des matériaux, de la qualité d’exécution de l'ouvrage et de la fonction de la porte Dalhousie;
— l'intégrité des tracés et des formes en l’état qui sont les vestiges de nombreux ouvrages militaires de l'époque du régime français : les demi-bastions Saint Jacques et Joubert, le bastion du glacis, des ouvrages temporaires comme les retranchements et les palissades datant de la fin du XVIIe siècle et les ouvrages datant du XVIIIe siècle, dont le plus visible est le rempart érigé en 1745;
— l'intégrité des tracés et des formes trouvés qui sont les vestiges de nombreux ouvrages militaires de l'époque du régime anglais, comme le blockhaus de Murray, construit en 1759, le cavalier et la palissade datant tous deux de 1760, ainsi que d'autres ouvrages associés à la construction temporaire de la Citadelle, entre 1779 et 1783, lesquels sont demeurés inachevés;
— les points de vue qui s'offrent depuis la Citadelle vers le fleuve, la falaise et la rive sud, au sud; vers les plaines d'Abraham à l'ouest, vers les espaces clos, au nord, et vers la ville, à l'est.