L’Ancien entrepôt du forgeron, no 90

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Halifax, Nouvelle-Écosse
Photo prise de l'extérieur (© (CIHB/IBHC, HRS, 1991.))
Photo extérieur
(© (CIHB/IBHC, HRS, 1991.))
Adresse : Halifax, Nouvelle-Écosse

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1996-03-28
Dates :
  • 1873 à 1877 (Construction)

Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 95-001
Numero RBIF : 02990 00

Description du lieu patrimonial

L’Ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90) se trouve dans le fort Charlotte, sur l’île George dans le port d’Halifax. Il s’agit d’un petit bâtiment en brique rouge avec une porte double dans le centre de la façade, une cheminée en brique et un toit en bois à faible pente. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’Ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90) est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’Ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90) est associé à la défense de la station navale impériale pendant la période de tension qui a suivi l’affaire Trent en 1861 ainsi qu’à l’évolution des techniques d’armement marquée par l’avènement du canon à âme rayée à chargement par la bouche. Élément intégral du fort, l’ancien entrepôt du forgeron a été construit pour accommoder une forge portative, du charbon pour alimenter la forge, une enclume, les outils de forge et des barres de fer et d’acier pour réparer les pièces d’artillerie et du matériel militaire.

Valeur architecturale
L’Ancien entrepôt du forgeron est un bon exemple d’un bâtiment d’appui des ouvrages de défense côtière qui fait partie intégrante d’une fortification permanente. Ce bâtiment simple et fonctionnel témoigne d’une exécution et de matériaux de qualité.

Valeur environnementale
L’Ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90) renforce le caractère militaire actuel du lieu historique national du Canada du Fort-McNab et est connu du personnel et des personnes qui visitent l’île.

Références :
Rhona Goodspeed, île George, complexe de défense d’Halifax, Halifax (Nouvelle-Écosse), volume deux, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 95-001.

Ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90), Fort Charlotte, île George, complexe de défense d’Halifax, Halifax (Nouvelle-Écosse) Énoncé de la valeur patrimoniale 95-001.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90), devraient être respectés, par exemple :

Son plan fonctionnel et la très haute qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire :
le volume simple, le plan rectangulaire, le toit à deux versants en pente faible et l’unique cheminée centrale en brique à débordement double; les murs en brique massifs à appareil anglais, la porte double qui donne sur le centre du bâtiment et la fenêtre fonctionnelle percée dans chacun des pignons d’extrémité; les murs intérieurs en brique nue, le sol en béton et les éléments intérieurs qui demeurent, dont la forge, l’enclume et un réservoir d’eau.

La façon dont l’ancien entrepôt du forgeron (bâtiment 90) renforce le caractère militaire actuel de son cadre dans le lieu historique national du Canada de l’Île-George et est un repère familier, c’est-à-dire :
sa conception spécialisée et la façon dont son échelle et les matériaux employés s’harmonisent avec le caractère militaire général du cadre et le rehaussent; le fait que le bâtiment est visible et connu dans le fort.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L’ancien magasin de la forge de campagne de Fort Charlotte a été construit entre 1873 et 1877 pour la garnison coloniale de l’Imperial War Department basée à Halifax, sous le commandement du major-général Hastings Doyle. Le bâtiment, utilisé par le forgeron pour entreposer une forge de campagne transportable, des réserves de charbon, une enclume, divers outils de forgeron et des réserves de fer et d’acier pour réparer les pièces et le matériel, a été conçu par le lieutenant-général William F. Drummond Jervois et le lieutenant E. Harding Steward du Corps of Royal Engineers. Les modifications apportées à l’extérieur comprennent l’ajout d’une annexe en brique du côté nord pour servir de lampisterie, avec une seule porte d’entrée en façade est et une fenêtre en façade nord (probablement la fenêtre coulissante à deux panneaux de six carreaux d’origine récupérée de la façade nord) (1894), ainsi que la réfection de la toiture et la condamnation de toutes les ouvertures (années 1990). Les modifications apportées à l’intérieur comprennent la condamnation à l’aide de briques de la fenêtre d’origine en façade nord, l’installation d’un établi et d’étagères le long du mur sud de la lampisterie (v. 1894), et l’installation d’une forge en brique, d’une cheminée, d’un soufflet au plafond et d’une tuyère dans le coin nord-ouest de l’ancien magasin (date inconnue). L’ancien magasin de la forge de campagne appartient actuellement à Patrimoine canadien. Voir le dossier du BEÉFP 95-01, volume 2.

Raisons de la désignation

L’ancien magasin de la forge de campagne a été désigné édifice fédéral du patrimoine « reconnu » en raison de la qualité de son exécution et de la mise en œuvre de ses matériaux, et de sa valeur environnementale.

Le thème identifié pour le bâtiment est la défense de la base navale impériale au cours de la période tendue suivant l’affaire du Trent en 1861, à l’époque des pièces rayées à chargement par la bouche (PRCB).

La qualité d’exécution est évidente par le bon état du briquetage et la conception bien réalisée de la forge en brique.

La construction d’un magasin et de latrines pour les Royal Engineers sur le terrain d’exercices vers 1894, au nord du bâtiment actuel, et leur démolition ultérieure ont peu affecté le caractère historique du site. En tant que l’un des trois seuls bâtiments de surface présent sur le terrain d’exercices et à l’intérieur de l’ouvrage jusque dans les années 1890, l’ancien magasin de la forge de campagne est une composante essentielle de cet ensemble historique de bâtiments de soutien.
Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l’ancien magasin de la forge de campagne provient des caractéristiques exprimant sa fonction de bâtiment militaire spécialisé, faisant partie intégrante d’une fortification permanente, pour la réparation de PRCB, de pièces à âme lisse et l’entreposage. À l’extérieur, les caractéristiques suivantes définissent la valeur patrimoniale de cet édifice : le plan rectangulaire avec une ouverture pour deux portes donnant au centre du bâtiment; une fenêtre ouvrante sur chacun des pignons; une lourde porte double en frises contreventées munie d’une serrure auberonnière (maintenant enlevée); des murs massifs de briques en appareil anglais avec des ouvertures de porte et de fenêtre en voûte surbaissée; un seuil de porte et des appuis de fenêtre biseautés en pierre taillée sans ornementation; un conduit de cheminée simple en brique avec un couronnement de deux assises en saillie, et un toit à pignons à faible pente afin de présenter une cible plus petite. Ces caractéristiques doivent être respectées et conservées.

L’assemblage de la fenêtre à guillotine à deux châssis ouvrant de six carreaux qui subsiste constitue une référence précieuse afin de guider d’éventuels travaux de restauration. Le relevé détaillé et la conservation de cet objet devraient être prioritaires. L’installation de portes et de fenêtres reproduisant fidèlement ces caractéristiques rehausserait grandement le caractère patrimonial du bâtiment.

À l’intérieur, les caractéristiques qui définissent la valeur patrimoniale de ce bâtiment sont le plancher en béton, les surfaces sans ornementation du mur de brique et la présence d’une forge. Des trous d’ancrage et des traces subsistent sur les murs et le plancher pour témoigner de la présence des accessoires caractéristiques d’origine : établis avec et sans tiroirs, étagères, râteliers à outils et pièces, et accessoires d’origine, dont une enclume et un grand réservoir d’eau.

On ne saurait trop insister sur la valeur des preuves matérielles pour d’éventuels travaux de restauration. Aucun travail provisoire de rénovation à l’intérieur ne devrait compromettre cet important bien historique.

La relation historique entre l’ancien magasin de la forge de campagne, le couloir d’entrée, le terrain d’exercices et les bâtiments qui subsistent en surface (ancien laboratoire et anciens magasins d’artillerie) demeure en grande partie intacte et n’a pas été modifiée par la construction d’un magasin et de latrines pour les Royal Engineers sur le terrain d’exercices vers 1894 et leur démolition subséquente, ou par la présence d’un certain nombre de bâtiments temporaires en bois lors de la Première Guerre mondiale. Toutes les modifications apportées à l’aménagement actuel, autre que la coupe de la végétation, atténueraient le caractère militaire du site.