Mess des officiers

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Quinte West, Ontario
Vue de la façade du mess des officiers, qui montre l’entrée en saillie qui présente une ornementation traditionnelle restreinte, dont le lettrage au-dessus des portes, 1994. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1994.
Vue de l'extérieur
© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1994.
Vue de l'entrée principale du mess des officiers, qui montre la symétrie simple et l’horizontalité prononcée de la façade, 1994. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1994.Vue de la façade du mess des officiers, qui montre l’entrée en saillie qui présente une ornementation traditionnelle restreinte, dont le lettrage au-dessus des portes, 1994. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1994.Vue de l'intérieur du mess des officiers, qui montre la cage d’escalier d’inspiration Art déco et les nombreux lambris, 1994. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1994.
Adresse : BFC Trenton- 8 Wing, Quinte West, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1995-09-21
Dates :
  • 1936 à 1936 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Direction des services du génie de l'Aviation royale du Canada  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Bâtiment 38  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 94-106
Numero RBIF : 09540 00

Description du lieu patrimonial

Le mess des officiers, aussi appelé le bâtiment 38, est situé bien en vue dans la base des Forces canadiennes (BFC) Trenton. Ce bâtiment de deux étages à toit plat est formé d’un corps principal flanqué de deux ailes en saillie. Il est marqué par une symétrie prononcée, tant dans le plan que dans les façades. Les murs sont finis en stuc lisse et percés de fenêtres placées à intervalles réguliers. L’entrée principale se trouve dans un pavillon en gradins au centre du corps principal du bâtiment; elle présente une ornementation restreinte, notamment les écussons et inscriptions au-dessus des portes. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le mess des officiers est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le mess des officiers est un très bel exemple d’un bâtiment associé au rôle clé de la BFC Trenton dans l’histoire des forces aériennes canadiennes, en tant que principale base d’entraînement pour les forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Le mess des officiers évoque la vie et les activités dans la BFC Trenton depuis sa création. Sa construction est aussi associée aux programmes de soulagement du chômage mis en œuvre par le gouvernement fédéral pendant la dépression. Le rôle du mess des officiers dans la vie sociale de la base prête au bâtiment une importance toute particulière pour les officiers; pour bon nombre d’entre eux, le bâtiment symbolise l’esprit de corps d’un escadron et de l’Aviation royale du Canada tout entière. Le mess a aussi eu l’importante fonction de tisser des liens entre la base et la collectivité locale, dans la mesure où les civils peuvent, depuis 1946, en devenir membres.

Valeur architecturale
La valeur du mess des officiers découle de ses qualités esthétiques et de sa conception fonctionnelle. Le style est simple et l’ornementation, restreinte, conformément au programme architectural de la BFC Trenton. Le classicisme sobre du bâtiment s’exprime dans sa symétrie et les détails inspirés du modernisme, comme la surface lisse des murs et l’horizontalité prononcée, qui est accentuée par les cordons qui ceinturent le bâtiment. Les finitions intérieures du mess sont plus élaborées dans les salles publiques, ce qu’explique la fonction sociale particulière des lieux. Les salles à manger ont été conçues pour accueillir de nombreux convives et servir de salles de loisirs aux officiers. La cage d’escalier d’inspiration Art déco et les nombreux lambris dans les salles à manger se remarquent par la haute qualité de l’exécution.

Valeur environnementale
Le mess des officiers entretient un rapport inchangé avec son emplacement. Il constitue une composante importante du groupe de bâtiments construits à la base avant la Seconde Guerre mondiale et renforce le caractère militaire des lieux. Le bâtiment est bien connu dans la région.

Sources : Mess des officiers, bâtiment 38, base des Forces canadiennes Trenton, Trenton (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 94-106; Mess des officiers, bâtiment 38, BFC Trenton, Trenton (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 94-106.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du mess des officiers devraient être respectés.

Ses belles qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la haute qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : sa volumétrie, soit un édifice de deux étages à toit plat avec un soubassement élevé et deux ailes en saillie; la symétrie simple et l’horizontalité prononcée de la façade; l’entrée en saillie qui présente une ornementation traditionnelle restreinte, dont les écussons et le lettrage au-dessus des portes; la charpente en acier et en béton armé coulé, revêtue de stuc lisse et agrémentée de cordons; la disposition régulière des fenêtres et la simplicité des vitrages; le plan intérieur; la cage d’escalier d’inspiration Art déco, les vitraux de l’entrée et les nombreux lambris dans les salles principales.

La façon dont le mess des officiers renforce le caractère de la base militaire où il est situé dans la BFC Trenton et est un repère bien connu, c’est-à-dire : son rapport soutenu avec les terrains et jardins formellement aménagés qui l’entourent; son échelle générale, sa volumétrie et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins dans la base; sa fonction sociale, qui prête au bâtiment une importance particulière pour les officiers, ainsi que ses liens avec la collectivité locale, qui en font un bâtiment bien connu dans la région.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le bâtiment 56 de la Base des Forces canadiennes de Trenton a été construit par les Services du génie du ministère de la Défense nationale en 1937 afin de servir, à l’origine, de caserne. En 1995, il a été converti en bureaux et salles d’entraînement. La Défense nationale est le ministère gardien du bâtiment. À l’extérieur, peu de modifications ont été apportées. À l’intérieur, tous les étages ont été rénovés afin d’y installer des bureaux, mais la disposition des espaces de circulation a été généralement conservée. Voir le dossier du BEÉFP 94-90.

Raisons de la désignation

Le bâtiment 56 de la BFC de Trenton a été désigné édifice «reconnu» en raison de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu, de l’intérêt qu’il représente sur le plan architectural et de son importance historique.

Aménagée à la fin des années 1920 et au cours des années 1930, et destinée à servir de principale base d’entraînement pour les pilotes d’avion et d’hydravion de l’Aviation canadienne, la BFC de Trenton a été conçue dans un style moderne comme une base militaire à la fine pointe. D’une hauteur de trois étages et comprenant un demi-sous-sol, le bâtiment 56 a été construit afin de loger le personnel célibataire. Les bâtiments 56 et 23 ont été les derniers d’une série de quatre bâtiments identiques devant former un ensemble, chacun d’eux étant situé dans un quadrant d’un îlot rectangulaire, et construits l’un après l’autre entre 1932 et 1937. En tant que composante de cet ensemble, le bâtiment 56 est important puisqu’il fait partie du groupe d’origine de bâtiments permanents de la Base, qui comprend les hangars 50 et 51 (1931), l’immeuble de l’administration (1934), le mess des officiers (1936), le hangar 49 (1936) et le mess des sous-officiers (1938).

Du point de vue architectural, le plan et la volumétrie rectilignes, simples et classiques de ces casernes, leur style Art-déco et moderne international hardi, leurs éléments caractéristiques et leur parement de stucco peint en blanc correspondent à la conception fonctionnelle et aux méthodes de construction privilégiées par l’ARC à cette époque. Ces caractéristiques se retrouvent également à l’intérieur comme en témoignent les espaces de circulation qui subsistent.

Le bâtiment 56 est associé au développement économique et social de Trenton après les années 1930, au développement de l’ARC en tant que composante autonome des forces militaires canadiennes, aux programmes d’entraînement des forces aériennes canadiennes, dont le Programme d’entraînement aérien du Commonwealth de la Deuxième Guerre mondiale basé à Trenton, et plus récemment, aux missions internationales militaires, humanitaires et de maintien de la paix, en tant que base pour le transport aérien.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du Bâtiment 56 tient à ses relations avec le site, à sa conception de style à la fois Art-déco et moderne international et à ses matériaux de construction caractéristiques des années 1930, à ses espaces intérieurs de circulation, à son plan général, aux finis et aux escaliers intérieurs d’origine qui ont été conservés.

Situé à l’angle sud-ouest d’un ensemble de quatre casernes, qui constitue un point de repère important de la base, le Bâtiment 56 contribue de façon significative au plan axial et en damier de la base ainsi qu’à l’unité et au caractère général des années 1930 du complexe par son échelle, sa forme, son style et son parement en stucco blanc. Lors d’éventuels aménagements ou modifications apportées au site, la relation entre le Bâtiment 56 et les autres casernes ainsi qu’entre cet ensemble et la base en général devraient être conservée. On devrait également respecter et conserver les espaces dégagés qui séparent les bâtiments et qui offrent une vue panoramique des casernes ainsi qu’une longue perspective se terminant au centre des bâtiments voisins construits dans les années 1930.

Avec son pavillon central dont chaque coin est flanqué d’une aile rectangulaire délimitant des cours à trois côtés au nord et au sud et des courettes entre les ailes situées à l’est et à l’ouest, le Bâtiment 56 est caractérisé par son plan symétrique et classique ainsi que son style Art-déco et moderne international, exprimé par son toit plat, ses lignes épurées et ses façades en stucco peint en blanc. Les balcons en saillie au-dessus de l’entrée principale et aux extrémités des pavillons d’angle, les fenêtres des cages d’escalier du pavillon central et les porches de l’avant-cour constituent des éléments importants. Les balcons, qui projettent des ombres impressionnantes, devraient demeurer ouverts et sans vitrage. La relation existant entre les élévations du Bâtiment 56 et celles des casernes adjacentes, en raison de la similitude de leur composition, devrait également être respectée.

Les fenêtres à guillotine en bois d’origine, disposées selon un motif régulier, devraient être conservées. Dans le cas où elles devraient être remplacées, les nouvelles fenêtres devraient respecter les dimensions, la configuration et la couleur des éléments d’origine.

Bien qu’il ait été réaménagé, l’intérieur du Bâtiment 56 a conservé, dans l’ensemble, sa disposition en «H» des espaces de circulation, ses corridors au rez-de-chaussée, ses deux cages d’escalier d’origine avec leurs balustrades ainsi que l’emplacement des entrées au rez-de-chaussée, qui contribuent à la symétrie du plan et à la conception esthétique du bâtiment. Ces éléments devraient être respectés et conservés, tout comme les détails caractéristiques, les finis et les boiseries, les portes et les luminaires d’origine qui subsistent.

1998-03-31

Pour des conseils au sujet de modifications proposées à ce bâtiment, veuillez consulter le Code de pratique du BEÉFP.