Description du lieu patrimonial

La résidence du maître-éclusier, du poste d’éclusage de Lower Beveridges, se trouve sur le second canal Tay, un bras du lieu historique national du Canada du Canal-Rideau. Il s’agit d’un bâtiment en bois de deux étages, en forme de L, coiffé d’un toit à deux versants. Une véranda ceinture les murs est et sud. Le parement de planches à clin des murs extérieurs est percé de portes et de fenêtres placées à intervalles réguliers. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La résidence du maître-éclusier est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.

Valeur historique
La résidence du maître-éclusier a été construite par le gouvernement du Canada dans le cadre de la construction du second canal Tay, entre le lac Rideau inférieur et la rivière Tay à Perth, qui fait partie du réseau plus vaste du canal Rideau. La résidence a été la première construction au poste d’éclusage et, à ce titre, elle est associée à la construction de voies navigables régionales de transport pendant la période qui a suivi la Confédération. Le second canal Tay est aussi associé à l’utilisation récréative du réseau du canal Rideau par des bateaux à vapeur de passagers au début du XXe siècle.

Valeur architecturale
La valeur de la résidence du maître-éclusier découle de ses qualités esthétiques. Il s’agit d’un bel exemple de l’architecture vernaculaire plus souvent caractéristique des maisons de ferme de l’époque. Dès la fin du XIXe siècle, la conception cessait de privilégier la fonction militaire du canal Rideau pour s’axer davantage sur la fonction résidentielle qui reflétait l’utilisation commerciale et touristique du réseau du canal. La bonne conception fonctionnelle se voit dans la disposition intérieure, dont le plan avec hall d’entrée latéral. Les boiseries intérieures témoignent de la qualité de l’exécution.

Valeur environnementale
La résidence du maître-éclusier renforce le caractère historique du cadre rural, semblable à un parc, où elle est située au poste d’éclusage de Lower Beveridges et est un repère connu des résidants du coin et des visiteurs.

Sources : James De Jonge, 29 bâtiments, secteur central, canal Rideau (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche, rapports 91-072 à 91-081; Maison du maître-éclusier, poste d’éclusage de Lower Beveridges, canal Rideau (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 91-073.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de la résidence du maître-éclusier devraient être respectés.

Ses belles qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie sur deux étages; le toit à deux versants et la cheminée; la construction à charpente de bois et le parement de planches à clins des murs extérieurs; la disposition régulière des fenêtres et des portes sur les deux étages; le plan intérieur, y compris les boiseries et l’escalier et sa balustrade.

La façon dont la résidence du maître-éclusier renforce le caractère historique du cadre rural, semblable à un parc, où elle est située au poste d’éclusage de Lower Beveridges et est un repère connu dans le secteur, c’est-à-dire : son échelle générale, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les espaces verts qui entourent le poste d’éclusage; sa visibilité, due à son emplacement bien en vue à côté du canal, ce qui en fait un repère dans la région.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La résidence du maître-éclusier de Kingston Mills, la troisième érigée à ce poste d’éclusage, a été construite en 1904 par le gouvernement fédéral. En 1912, une véranda ouverte enveloppant plusieurs façades a été construite et, quelque temps plus tard, une remise de deux étages a été ajoutée à l’arrière de la maison. Cette résidence est maintenant le centre Anglin et elle est utilisée à des fins d’interprétation. Le Service canadien des parcs du ministère de l’Environnement en a la garde. Voir le rapport de bâtiment 89 11 du BEÉFP.

Raisons de la désignation

La résidence du maître-éclusier a été désignée édifice «reconnu» en raison de ses associations historiques, de la qualité de son environnement et de sa construction typique de résidence de maître-éclusier.

Elle est associée à la période qui a suivi la Confédération pendant laquelle le canal était utilisé comme voie de navigation, d’abord pour le fret commercial et par la suite pour des excursions en bateaux à vapeur. Elle est l’une des quatre résidences à deux étages de maîtres-éclusiers qui datent de cette époque. Cette maison est notamment associée à Robert Anglin, qui a été maître-éclusier et maître de poste de 1892 à 1917.

Dans son environnement semblable à un parc, la résidence est située au centre d’un groupe de bâtiments du poste d’éclusage et renforce les qualités pittoresques des environs. Elle est un point d’intérêt familier pour la population locale.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de la résidence du maître-éclusier réside dans son style architectural en relation avec les qualités pittoresques du site de poste d’éclusage.

C’est un bâtiment de deux étages, en forme de «L», avec un hall d’entrée latéral. Avec sa véranda ouverte enveloppant plusieurs façades, sa remise arrière, ses nombreux pignons et sa porte d’entrée décentrée, cette maison possède un plan aux agrandissements successifs qui est caractéristique de l’architecture vernaculaire domestique. Autre élément remarquable, la résidence possède une variété de textures représentées par le bardage horizontal à clins, les bardeaux de cèdre de la couverture et les bardeaux décoratifs festonnés du pignon avant ainsi que les moellons ébauchés et assisés de la fondation. Les hautes fenêtres à quatre carreaux (deux au-dessus de deux) accentuent la verticalité en contraste avec l’horizontalité de la véranda. La maison a conservé la répartition d’origine des pièces, ses murs intérieurs en plâtre sur lattis et, dans la cuisine, sa cimaise en bois à la hauteur de la taille. L’irrégularité de la volumétrie, la fenestration et la variété de matériaux contribuent au caractère de la maison et devraient être conservés. Des inspections et l’entretien des matériaux intérieurs et extérieurs devraient être effectués régulièrement.

Même si l’entrée principale de la maison a été déplacée (la porte de côté sert maintenant d’entrée principale), sa relation avec les autres bâtiments à ossature de bois du poste d’éclusage reste inchangée. Par sa taille et sa composition plus élaborée, la maison domine le groupe de bâtiments qui forment un ensemble pittoresque dans le paysage bucolique longeant le canal. Cette relation historique entre la maison et les autres bâtiments ainsi qu’avec le site est un élément essentiel de la qualité de l’environnement du poste d’éclusage et devrait être conservée.

1992-10-01
(15902)