Bâtiment 66

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Grosse-Île, Québec
Vue de la façade générale du bâtiment 66, qui montre la volumétrie de petite taille et de plain-pied, coiffé d’un toit à deux versants percé d’une cheminée, vers 2004. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa/vers 2004.)
Vue de la façade générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa/vers 2004.)
Adresse : Grosse-Île, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1991-10-02
Dates :
  • 1919 à 1919 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Travaux publics, Services d'architecture  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Station Marconi  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-031
Numero RBIF : 56522 00

Description du lieu patrimonial

Le bâtiment 66, aussi appelé la station Marconi, est situé dans le village de Grosse-Île, en surplomb du fleuve Saint-Laurent, au lieu historique national du Canada de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais. Ce petit édifice rectangulaire en bois est coiffé d’un toit à deux versants en pente douce et percé d’une cheminée. Un porche ouvert, aussi coiffé d’un toit à deux versants, protège la porte d’entrée. Les portes et les fenêtres à volets sont disposées symétriquement et les murs extérieurs sont revêtus de planches posées à l’horizontale. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment 66 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment 66 est associé au thème de l’immigration et de la quarantaine au Canada. Situé sur le fleuve Saint-Laurent, à 50 kilomètres du port de Québec, Grosse-Île fût la plus important station de quarantaine pour les immigrants arrivant au Canada entre 1832 et 1937. Les immigrants débarquaient à Grosse-Île, passaient des contrôles de santé, les malades y étant soignés et les bien portants gardés en détention préventive. Le bâtiment 66, ancien poste de radio-télégraphie, constitue le seul témoin encore debout de la fonction de « communication » de Grosse-Île.

Valeur architecturale
La valeur du bâtiment 66 découle de ses qualités esthétiques. Il s’agit d’un joli bâtiment qui rappelle un bungalow colonial. La simplicité du modèle et les détails de construction sont inspirés de l’architecture vernaculaire. L’intérieur est divisé en un espace de travail, une grande salle de télégraphie, l’ancien local des génératrices et une salle de bain, et un petit vestibule les séparant. Cette division de l’espace était nécessaire pour le bon fonctionnement du réseau de communication et de Grosse-Île. La qualité et la solidité de l’exécution et des matériaux paraissent dans les techniques de construction simples et les finitions intérieures.

Valeur environnementale
Le bâtiment 66 s’harmonise avec le caractère historique actuel de son emplacement à Grosse-Île. Le bâtiment est un repère bien connu dans les environs.

Sources : Station Marconi (no 66), Grosse-Île (partie 4 1901-1920) (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 90-031; Station Marconi (no 66), Grosse-Île (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale 90-031.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du bâtiment 66 devraient être respectés.

Ses qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la haute qualité de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie de petite taille et de plain-pied, coiffé d’un toit à deux versants percé d’une cheminée; la construction simple, à charpente de bois; la position des portes et des fenêtres à volets et la quincaillerie connexe; les murs extérieurs revêtus de planches à feuillure, posées à l’horizontale, et la cheminée; le porche ouvert, coiffé d’un toit à deux versants soutenu par des colonnes et des pilastres, qui abrite la porte d’entrée; la disposition intérieure et les finitions, y compris les petites planches en bois vernis, les portes intérieures à panneaux, les murs simplement plâtrés et agrémentés par des languettes de bois peintes et le mobilier et la quincaillerie d’époque qui rappellent les anciennes fonctions de communication.

La façon dont le bâtiment 66 s’harmonise avec le caractère historique de Grosse-Île et constitue un repère sur le fleuve Saint-Laurent, c’est-à-dire : son échelle, sa conception et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins connexes, dont la résidence du médecin et l’école; le fait que la station est très visible et connue dans le secteur, en raison de son emplacement sur une petite butte à l’entrée du secteur central de Grosse-Île.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La station Marconi a été aménagée en 1919, suivant des plans vraisemblablement préparés par un architecte du ministère des Travaux publics. Cet édifice est présentement inoccupé. La station Marconi appartient à Parcs Canada et fait partie du lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais. Voir le rapport 90-31 (partie IV : 1901-1920) du BEEFP.

Raisons de la désignation

La station Marconi a été désignée 'édifice reconnu' en raison de la qualité de sa construction et de ses matériaux, ainsi que pour la valeur environnementale de son site.

À la manière du bungalow des colonies, la station Marconi est un petit pavillon à structure simple et légère. Grâce à l'exécution soignée de sa construction et à un choix judicieux de matériaux de finition, cette ancienne station T.S.F. présente un coup d'oeil agréable.

La station Marconi est située au centre du village, sur un emplacement relativement boisé qui offre un point de vue exceptionnel sur le fleuve. Bien que plusieurs bâtiments d'époque aient été démolis pour faire place à la quarantaine animale, la station Marconi assure, conjointement avec la résidence de médecin et l'école, la continuité historique de ce secteur de l'île.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de la station Marconi repose sur la simplicité de son modèle, sur ses matériaux et ses détails de construction inspirés de l'architecture vernaculaire et sur son aménagement intérieur particulier. Elle repose également sur son lien avec les autres bâtiments historiques situés dans le village.

La station Marconi est un petit édifice rectangulaire de bois d'un seul étage, avec une toiture à deux versants et à faible pente. L'entrée principale est précédée d'un petit porche ouvert surélevé. Pour ajouter un peu de décorum, ce sont des colonnes carrées et des pilastres qui soutiennent son petit toit à pignon. Il est recommandé de respecter ces caractéristiques formelles d'origine. La reconstitution des éléments endommagés ou manquants - escalier, balustrade, colonnes et pilastres - devrait se baser sur les éléments en place ou sur des documents iconographiques fiables.

Le revêtement extérieur de la station Marconi est un simple recouvrement de planches de bois à feuillure, posées à l'horizontale. La disposition des ouvertures est relativement symétrique. La façade compte une fenêtre placée de chaque côté de la porte d'entrée. Les élévations latérales ont une seule fenêtre alors que l'arrière en possède trois. Une entrée menant au sous-sol est située sur le côté est et une petite ouverture en demi-cercle éclaire le grenier du côté ouest. Il est à noter que les fenêtres de bois à guillotine sont encadrées de petits contrevents décoratifs faits de planches disjointes et que la porte principale est à petits carreaux et à panneaux. On veillera à l'entretien régulier de toutes ces composantes en bois qui définissent le caractère architectural de l'édifice. Il est recommandé que les éléments de remplacement soient en tous points semblables aux anciens. Ceci vaut aussi pour la cheminée en brique qui mériterait d'être refaite suivant le modèle existant. Comme le bardeau de bois, le revêtement de toiture d'origine était représentatif des techniques artisanales du début du XXe siècle; sa réintégration pourrait être envisagée.

À l'intérieur, l'espace est distribué entre deux secteurs distincts: l'aire de travail, qui consiste en une grande salle de télégraphie; l'autre section, qui comprend l'ancien local des génératrices et une toilette. Un petit vestibule sert de zone tampon entre les deux secteurs. Il conviendrait de respecter cette organisation spatiale qui donne son sens au bâtiment.

Cette différenciation des espaces intérieures transparaît dans le choix des matériaux de finition. Les murs et le plafond de la salle de travail sont revêtus de planchettes de bois vernis. Il en est de même des portes intérieures à panneaux alors que les fenêtres sont peintes en blanc. Dans l'autre zone, les murs sont simplement plâtrés et les surfaces murales sont agrémentées de languettes de bois peintes de couleur contrastante. On peut noter que, à plusieurs endroits, l'ancienne quincaillerie des portes et des fenêtres est encore en place. Il est intéressant également d'observer certains meubles et des appareils d'époque qui font référence aux anciennes fonctions de communication.

De façon générale, le choix des coloris pour les matériaux de finition tant intérieure qu'extérieure devrait se baser sur une recherche historique et sur des analyses stratigraphiques. Il serait aussi souhaitable de préserver toute l'ancienne quincaillerie des portes et des fenêtres encore en place, ainsi que tous les meubles et appareils reliés aux fonctions d'origine du bâtiment.

La station Marconi constitue le seul témoin de la fonction 'communication' de Grosse-Île. Il est donc fortement recommandé de préserver toutes les traces au sol pouvant commémorer la vocation première de l'édifice. Il serait également préférable que les travaux de mise en valeur de Grosse-Île respectent la relation des bâtiments historiques entre eux.