Bâtiment 71

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Grosse-Île, Québec
Vue générale du bâtiment 71, qui montre l’entrée principale se trouvant à la droite des trois fenêtres de la façade principale, vers 2004. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.
Vue générale
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.
Vue générale du bâtiment 71, qui montre l’entrée principale se trouvant à la droite des trois fenêtres de la façade principale, vers 2004. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.Vue arrière du bâtiment 71, qui montre la rallonge, le vestibule et le tambour, vers 2004. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.Vue latérale du bâtiment 71, qui montre la volumétrie sur un étage et demi et le toit à deux versants, vers 2004. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.
Adresse : Grosse-Île, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1991-10-02

Événement, Personne, Organisation :
  • Travaux publics, Services d'architecture  (Architecte)
Autre nom(s):
  • École  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-031
Numero RBIF : 56522 00

Description du lieu patrimonial

Le bâtiment 71, aussi appelé l’école, se trouve à l’extrémité est du secteur central du village au lieu historique national du Canada de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais. Ce petit bâtiment en bois d’un étage et demi est coiffé d’un toit à deux versants percé de lucarnes. L’empreinte du bâtiment est presque carrée. Les fenêtres sont placées de façon asymétrique. L’entrée principale se trouve à la droite des trois fenêtres de la façade principale. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment 71 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment 71 est associé au thème de l’immigration et de la quarantaine au Canada. L’essor économique du tournant du XXe siècle a provoqué une hausse de l’immigration auparavant jamais vue au Canada. La valeur historique du bâtiment 71 découle de son appartenance à un groupe d’édifices construits pendant les premières décennies du XXe siècle pour loger le nombre croissant de malades retenus sur l’île. L’école a conservé son utilisation première même après la fermeture de la station de quarantaine. En effet, on continuait d’y enseigner jusque dans les années 1950.

Valeur architecturale
La valeur du bâtiment 71 découle de sa bonne conception esthétique influencée par l’architecture vernaculaire du tournant du XXe siècle. Les lucarnes avec leurs fenêtres à battants et le parement en bardeaux de bois donnent l’impression qu’il s’agit d’une maison de campagne et non d’un établissement d’enseignement. Le bâtiment est dépourvu du fenêtrage et du clocheton qui caractérisent ce genre d’école. Par contre, la position de la salle de classe respecte la règle qui commandait que l’éclairage provienne du côté gauche. L’efficacité de la conception fonctionnelle se voit dans le plan intérieur et les dimensions imposantes de l’édifice, qui pouvait recevoir une cinquantaine d’élèves. La qualité de l’exécution et des matériaux se voit dans la construction et la finition.

Valeur environnementale
Le bâtiment 71 renforce le caractère historique actuel de son emplacement à Grosse-Île et est un repère dans la localité.

Sources : Histoire et Archéologie, Bureau régional de Québec, école (no 71), Grosse-Île (partie IV 1901-1920) (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 90-031; École (no 71), Grosse-Île (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale 90-031.

Éléments caractéristiques

Ses qualités esthétiques, sa conception très fonctionnelle et la qualité de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie sur un étage et demi, le plan presque carré et le toit à deux versants; la construction en bois d’œuvre et la disposition asymétrique des portes et des fenêtres, l’entrée principale se trouvant à la droite des trois fenêtres de la façade principale; le parement extérieur en bardeaux de bois; les éléments de la finition qui illustrent le style et les techniques d’exécution propres à l’architecture vernaculaire du début du XXe siècle; les lucarnes; la rallonge, le vestibule et le tambour à l’arrière; le plâtrage des pièces du rez-de-chaussée, les fenêtres à guillotine et les portes à panneaux; le revêtement de planches de bois des murs et des plafonds de l’étage et de l’annexe.

La façon dont l’école renforce le caractère historique de Grosse-Île et est un repère dans la localité et sur le fleuve Saint-Laurent, c’est-à-dire : son échelle, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins connexes, y compris la résidence du médecin (bâtiment 67);
- sa visibilité et le fait qu’elle est connue dans le secteur en raison de son emplacement à la limite est du secteur central du village.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'école de Grosse-Île date de 1909. Ses plans ont probablement été préparés par un architecte du ministère des Travaux publics. L'école a gardé sa fonction au-delà de période d'occupation de la quarantaine humaine, car on y enseignait encore dans les années 1950. Elle appartient à Agriculture Canada et fait partie du lieu historique national de Grosse-Île et le Mémorial des Irlandais. Voir le rapport 90-31 (partie IV: 1901-1920) du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'école de Grosse-Île a été désignée édifice «reconnu» pour sa conception architecturale et pour son rôle structurant sur l'environnement du village.

Des considérations fonctionnelles plutôt qu'esthétiques marquent le design de cette école. En effet, elle pourrait facilement être confondue avec une maison privée, si ce n'était de ses grandes dimensions qui lui permettaient d'accomoder une cinquantaine d'élèves. La position de la salle de classe respectait la règle de l'art qui commandait que l'éclairage provienne du côté gauche.

L'école est située à l'extrémité est du secteur central de Grosse-Île. Sa présence demeure essentielle pour la compréhension de l'organisation du village.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'école repose sa forme, sur ses éléments de décor inspirés de l'architecture vernaculaire et sur sa localisation à l'extrémité est du secteur central du village.

L'école de Grosse-Île est un petit bâtiment de bois d'un étage et demi, coiffé d'une toiture à deux versants. Avec ses lucarnes à fenêtres françaises et son revêtement de bardeaux de bois, elle ressemble davantage à une maison rurale qu'à une institution d'enseignement. En effet, cette école ne possède ni le fenêtrage ni le clocheton propre à cette typologie. Son plan presque carré et ses dimensions (10.66 x 12.19 mètres), qui excèdent celles d'une maison privée, laissent toutefois soupçonner une fonction particulière.

Le parti architectural de cette école est régi par des considérations fonctionnelles plutôt qu'esthétiques. Ainsi, l'entrée principale est située sur la droite et les fenêtres sont positionnées en fonction des besoins des locaux, et non suivant des règles de symétrie. La rallonge et le petit tambour accolés sur le mur arrière sont typiques de l'architecture vernaculaire qui fonctionne par addition. Il est recommandé de préserver ces caractéristiques formelles qui définissent la valeur patrimoniale de l'école. La prise de décision de maintenir ou non les ajouts postérieurs (tambour et portique situés à l'arrière) devrait dépendre du programme actuel et de leur compatibilité avec le cadre bâti.

L'organisation spatiale du rez-de-chaussée reflète d'assez près le plan d'origine. Sur la droite, on retrouve le vestibule et le logement de l'institutrice, formé anciennement de deux pièces en enfilades. L'ancienne classe, local qui occupe toujours les deux tiers de la superficie de plancher, était situé sur la gauche de façon à recevoir l'éclairage du bon côté. À l'étage, trois chambres et une toilette ont été aménagées postérieurement. L'annexe, accessible depuis la grande salle, logeait les toilettes des élèves. Une destination compatible au plan d'origine demeure toujours souhaitable.

La finition intérieure de l'école a visiblement été réalisée en deux temps. Le fini de plâtre des pièces situées au rez-de-chaussée affiche une facture récente. Les fenêtres sont à guillotine «à l'anglaise» et les portes composées de cinq panneaux horizontaux. Les matériaux modernes ont peut-être été installés sur les finis d'origine. Si c'était le cas, on pourrait évaluer la pertinence de procéder à un curetage pour les dégager afin de retrouver l'aspect d'origine du décor.

Les murs et plafonds de l'étage et de l'annexe sont revêtus de planchettes de bois et les portes sont à quatre panneaux verticaux. Ces éléments de finition sont typiques de l'architecture vernaculaire du début du siècle et ils méritent d'être conservés. Les éléments d'éclairage et de chauffage modernes devraient s'harmoniser avec le décor en place.

Il serait souhaitable de respecter les anciennes voies d'accès au bâtiment et de redonner au site en général un aspect plus conforme à son statut d'origine.