Bâtiment 18

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Grosse-Île, Québec
Vue générale du bâtiment 18, qui montre le volume carré, de plain-pied, coiffé d’un toit à quatre versants, le lanterneau et la haute cheminée centrale en brique, terminée en encorbellement, vers 2004. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.)
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, circa / vers 2004.)
Adresse : Grosse-Île, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1991-10-02
Dates :
  • 1902 à 1910 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Travaux publics, Services d'architecture  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Boulangerie  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-031
Numero RBIF : 56522 00

Description du lieu patrimonial

Situé dans le secteur ouest du lieu historique national du Canada de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, le bâtiment 18, aussi appelé la boulangerie, surplombe le fleuve Saint-Laurent. Il s’agit d’un petit bâtiment carré en bois, de plain-pied, coiffé d’un toit à quatre versants surmonté au centre d’un lanterneau percé par une cheminée. Le débord de l’avant-toit protège l’entrée principale. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment 18 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment 18 est associé au thème de l’immigration et de la quarantaine au Canada. Situé sur le fleuve Saint-Laurent, 50 kilomètres du Port du Québec, qu’elle désservait, Grosse-Île fût la plus importante station de quarantaine pour les immigrants arrivant au Canada entre 1832 et 1937. En 1857, après une gestion britannique, le gouvernement du Canada prit la responsabilité du poste de quarantaine de Grosse-Île. Le bâtiment 18, en tant qu’élément du centre de services de la station de quarantaine, occupait un emplacement critique dans le schéma organisationnel des lieux. Il fait partie du lieu historique national du Canada de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais.

Valeur architecturale
La valeur du bâtiment 18 découle de ses qualités esthétiques. Sa conception est influencée par l’architecture résidentielle du tournant du siècle. Le bâtiment 18, qui compte parmi les quelques bâtiments de service qui subsistent encore à Grosse-Île, a une silhouette caractéristique due à son lanterneau élevé. La grande efficacité de la conception fonctionnelle paraît dans les espaces intérieurs bien ventilés et éclairés qui servaient à la préparation des produits du bâtiment 18. La haute qualité de l’exécution et des matériaux se voit dans la disposition intérieure, les panneaux de bois et le briquetage du four.

Valeur environnementale
Le bâtiment no 18 s’harmonise avec le caractère historique actuel de son emplacement à Grosse-Île.

Sources : Boulangerie (no 18), Grosse-Île (partie 4 1901-1920) (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 90-031; Boulangerie (no 18), Grosse-Île (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale 90-031.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du bâtiment 18 devraient être respectés.

Ses très belles qualités esthétiques, sa conception très fonctionnelle et la haute qualité de l’exécution, c’est-à-dire : le volume carré, de plain-pied, coiffé d’un toit à quatre versants, le lanterneau et la haute cheminée centrale en brique, terminée en encorbellement; la construction en bois d’œuvre; la disposition régulière des portes et des fenêtres à guillotine, et les fenêtres du lanterneau; le débord de l’avant-toit du côté est, qui abrite l’entrée principale; les murs extérieurs revêtus de planches à gorge; la disposition intérieure, les panneaux en bois et le four en brique.

La façon dont le bâtiment 18 s’harmonise avec le caractère historique de Grosse-Île, c’est-à-dire : son échelle, sa conception et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les structures voisines connexes, dont la cuisine des immigrants et l’ancien lavoir.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La boulangerie de Grosse-Île a été construite entre 1902 et 1910 pour en remplacer une autre construite en 1877. Ses plans ont sans doute été préparés par un architecte du ministère des Travaux publics. En 1942, la boulangerie gardait toujours la même fonction. Elle a servi plus tard d'entrepôt à fourrage pour Agriculture Canada. La boulangerie est présentement inoccupée. Elle appartient à Parcs Canada et fait partie du lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais. Voir le rapport 90-31 (partie IV : 1901-1920) du BEEFP.

Raisons de la désignation

La boulangerie, qui représente un des rares bâtiments de service encore existant à Grosse-Île, a été désignée 'édifice reconnu' principalement pour ses qualités architecturales.

Sobriété et symétrie sont les traits marquants de l'esthétique de ce petit édifice de bois. Le lanterneau vitré sur ses quatre faces, situé au centre du carré, confère à la boulangerie sa silhouette originale.

La conception fonctionnelle de la boulangerie répondait de façon adéquate au programme, qui était de définir des espaces pour la préparation des produits de boulangerie.

L'architecture de la boulangerie puise dans un vocabulaire formel qui appartient à l'architecture domestique du début du siècle. Le bon état du bâtiment témoigne de la qualité des matériaux et du soin apporté à son exécution.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de la boulangerie repose sur sa forme architecturale, qui est directement reliée à sa conception fonctionnelle, et sur un choix judicieux de matériaux et de techniques de construction.

La boulangerie est un petit bâtiment presque carré et d'un seul étage, dont toute la grâce réside dans le lanterneau qui surplombe la toiture à quatre versants. Le versant de l'est se prolonge en un avant-toit qui recouvrait, autrefois, une galerie. La cheminée, qui perce le milieu du lanterneau, exprime bien la fonction première de ce bâtiment : la préparation des produits de boulangerie. Il est recommandé d'éviter toute modification pouvant affecter l'intégrité de cette silhouette originale, bien qu'il soit souhaitable de rétablir la galerie du côté est en fonction de l'iconographie disponible.

Le caractère vernaculaire de la boulangerie repose sur son revêtement de planches à clin et sur ses belles fenêtres à guillotine qui éclairent le carré et les quatre côtés du lanterneau. On veillera à l'entretien continu de ces éléments de bois. Les fenêtres à guillotine seront réparées plutôt que remplacées, car elles définissent le caractère formel de la boulangerie. Dans l'impossibilité de le faire, on veillera à ce que les nouvelles fenêtres respectent le dessin et le matériau des anciennes.

Il serait intéressant de vérifier si à l'origine la toiture était recouverte en bardeau d'asphalte. Dans le cas contraire, il faudrait examiner la pertinence de revenir au revêtement d'antan. La cheminée en brique, qui se termine par des rangées de briques posées en encorbellement, mérite également d'être préservée.

L'organisation spatiale de la boulangerie est encore bien lisible. Pour des fins d'interprétation, on pourrait envisager de réintégrer la cloison séparant les petites pièces attenantes à la principale, qui était anciennement destinée à la préparation et à la cuisson. La boulangerie était amplement ventilée et éclairée, grâce aux nombreuses fenêtres à guillotine, dont huit au niveau du lanterneau. On veillera à préserver cette qualité de l'espace intérieur. La stabilisation de la cheminée ne devrait pas porter atteinte à son harmonie.

Les matériaux de finition intérieure, qui puisent également au vocabulaire vernaculaire, sont essentiels pour le maintien de l'intégrité de la boulangerie. Murs et plafonds lambrissés de planchettes de bois, portes à panneaux ou en lattes diagonales, moulures diverses, autant d'éléments de décor à préserver. La quincaillerie ancienne et les pièces de mobilier associées à la fonction du bâtiment méritent le même respect.

La boulangerie, la cuisine et l'ancien lavoir forment un noyau de service qui permet une meilleure compréhension du schéma organisationnel d'une station de quarantaine. Les traces des autres bâtiments de service (forge, glacière, etc.) et les anciennes voies d'accès sont autant de ressources à préserver, exploitables pour les fins de l'interprétation. Enfin, les sols, sur le pourtour et en dessous du bâtiment, contiennent potentiellement des vestiges stratigraphiques architecturaux et artefactuels associés à son occupation.