Casernes de Carillon
Édifice fédéral du patrimoine classé
Carillon, Québec
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1977.)
Adresse :
50, rue Principale, Lieu historique national du Canada de la Caserne-de-Carillon, Carillon, Québec
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1993-01-21
Dates :
-
1835 à 1837
(Construction)
Autre nom(s):
-
L’ancienne caserne
(Autre nom)
Ministère gardien
Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP
90-016
Numero RBIF :
07423 00
Description du lieu patrimonial
Situées à Carillon (Québec), les casernes de Carillon, aussi connues sous le nom de l’ancienne caserne, dominent la rivière des Outaouais. Le grand bâtiment rectangulaire en pierre a été construit en deux blocs, séparés par un épais mur en pierre qui s’élève du sous-sol jusqu’aux combles, qui sont réunis par un toit en croupe. Les façades principales sont définies par une lucarne centrale et des cheminées disposées de façon symétrique. Chaque bloc est pourvu d’une large porte d’entrée complétée d’une imposte, flanquée de deux fenêtres et surmontée d’une fenêtre palladienne. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Les casernes de Carillon sont un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de leur importance historique, de l’intérêt qu’elles présentent sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elles occupent dans leur milieu.
Valeur historique
Les casernes de Carillon sont étroitement associées à l’histoire de la défense et des transports au Bas-Canada. Construit pour Charles John Forbes, commissaire de l’armée britannique à la retraite, le bâtiment a servi à loger des soldats pendant la construction du canal de Carillon et la rébellion de 1837; plus tard, il a été utilisé comme résidence et hôtel. À une époque, la ville de Carillon connaissait une affluence de marchandises et de voyageurs parce qu’elle était le terminus de la ligne des vapeurs provenant de Montréal et le point de départ de la voie ferrée desservant Grenville. Depuis 1938, le bâtiment abrite le musée de la Société historique d’Argenteuil. Il fait aujourd’hui partie du lieu historique national du Canada de la Caserne-de-Carillon.
Valeur architecturale
La valeur des casernes de Carillon découle de l’excellence de leur conception esthétique. Le bâtiment est un exemple particulièrement réussi de l’architecture britannique classique que l’on trouve aux abords du Saint-Laurent et dans la vallée de l’Outaouais. Le caractère du bâtiment découle de son échelle, de son volume et de ses proportions d’inspiration néoclassique de même que des détails des façades, avec les portes identiques placées de façon symétrique, les fenêtres palladiennes et à guillotine, les lucarnes et les cheminées d’angle. La simplicité et la polyvalence du plan intérieur témoignent d’une très haute fonctionnalité dans la mesure où le bâtiment a pu être adapté à diverses utilisations. De plus, la très belle qualité de l’exécution est évidente dans l’ouvrage de maçonnerie, dans les détails et dans les boiseries de finition à l’intérieur.
Valeur environnementale
Les casernes de Carillon, avec leur vue imprenable sur la rivière des Outaouais, renforcent le caractère du cadre résidentiel pittoresque où elle sont situées. Le bâtiment attirait de nombreux vacanciers au début du XXe siècle et est bien connu dans la région.
Sources : Caserne, Carillon (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 90-016; Caserne, Carillon (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 90-016.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui définissent le caractère des casernes de Carillon, devraient être respectés.
L’excellente conception esthétique, la très haute fonctionnalité et la très bonne qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le bâtiment rectangulaire, qui consiste en deux blocs indépendants adossés l’un à l’autre qui présentent chacun une façade et sont séparés par un épais mur en pierre qui s’élève du sous-sol jusqu’aux combles; le toit en croupe avec son agencement symétrique de cheminées et de lucarnes; la composition des façades principales à chaque extrémité du bâtiment, avec la grande porte d’entrée surmontée d’une imposte à arc surbaissé, flanquée de fenêtres de chaque côté, surmontée à l’étage d’une fenêtre palladienne à arc surbaissé encadrée par deux fenêtres latérales, et les fenêtres à guillotine à panneaux de huit carreaux disposées de façon symétrique; les chaînages d’angle en pierre de taille des façades principales et la maçonnerie en pierre brute des murs latéraux; les fenêtres à guillotine en bois, avec carreaux multiples, qui percent les murs latéraux; la simplicité et la polyvalence du plan intérieur, y compris la disposition des couloirs et des portes; les matériaux de finition utilisés à l’intérieur, comme les revêtements muraux faits de panneaux de bois ou plâtrés et les planchers en bois; les éléments de menuiserie, comme les foyers, les manteaux de cheminées, les chambranles arrondies au rez-de-chaussée, les portes, les plinthes et les escaliers.
La façon dont les casernes de Carillon renforcent le caractère du cadre résidentiel pittoresque où elles sont situées et sont un bâtiment bien connu à Carillon, c’est-à-dire : son échelle générale, son style et les matériaux employés qui s’harmonisent avec le cadre en bordure de la rivière et le terrain aménagé; sa fonction de musée et d’attraction, à titre d’élément d’un lieu historique national du Canada, qui fait qu’elles sont connues des gens de la région et des visiteurs.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Selon les évidences recueillies jusqu'à ce jour, les casernes de Carillon furent construites entre 1835 et 1837 pour Charles John Forbes, commissaire de l'armée britannique à la retraite. Pendant cent ans, l'édifice loge des soldats puis sert de résidence et d'hôtel. Il loge depuis 1938 le musée de la Société historique d'Argenteuil. Le gouvernement en devient le propriétaire en 1939. Parcs Canada est actuellement responsable du bâtiment qui fait partie du lieu historique national de la Caserne de Carillon. Consultez le rapport 90-16 du BEEFP.
Raisons de la désignation
Les anciennes casernes de Carillon ont été désignées édifice «classé» en raison de leur architecture exceptionnelle, leurs associations historiques et leur situation sur la rivière des Outaouais.
La qualité du style et de la construction de ce bâtiment en font un très bel exemple de l'architecture anglaise classique des vallées du Saint-Laurent et de l'Outaouais.
L'édifice est étroitement lié à l'histoire de la défense et des transports au pays de par sa situation stratégique et son utilisation. Il hébergea des militaires au moment de la construction du canal de Carillon et lors de la rébellion de 1837, puis servit de résidence et d'hôtel. À la fois le terminus de la ligne des vapeurs provenant de Montréal et de la voie ferrée se rendant à Grenville, Carillon reçoit aussi beaucoup de voyageurs.
Les anciennes casernes de Carillon conservent leur situation privilégiée sur la rivière des Outaouais. C'est ce même attrait que recherchaient les villégiateurs qui fréquentaient l'établissement au début du siècle.
Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale des casernes de Carillon réside dans leur très bon état de conservation, la composition rigoureuse et soignée des deux façades et l'excellente qualité d'exécution de leur construction.
L'édifice de forme rectangulaire est en fait composé de deux bâtiments indépendants adossés l'un à l'autre et qui présentent chacun une façade. La partie est de l'édifice est séparée de la partie ouest par un épais mur de pierre qui monte du sous-sol jusqu'aux combles. Cinq cheminées et six lucarnes percent la toiture.
Les deux façades, situées aux extrémités, sont typiques de la maison géorgienne. Leur grand portail avec imposte à arc surbaissé est surmonté à l'étage d'une fenêtre serlienne à arc surbaissé et flanqué de deux fenêtres superposées de chaque côté. Une toiture à croupes vient couronner et équilibrer les façades, percée d'une lucarne centrale et d'une cheminée à chaque extrémité. Cette symétrie et cette correspondance ne devront jamais être compromises. Les deux façades en pierre de taille avec chaînages d'angle se distinguent des murs latéraux en maçonnerie de pierre brute.
De nombreuses fenêtres à carreaux percent les façades. Ces fenêtres à guillotine en bois sont une partie intrinsèque du caractère patrimonial de l'immeuble. Leur conservation est primordiale.
L'aménagement intérieur n'a pas été modifié depuis 1938, date à laquelle on transforma le bâtiment en musée. À cette époque, on démolit la plupart des éléments architecturaux ajoutés lors de la période hôtelière et on enleva quelques cloisons pour mieux adapter le bâtiment à sa nouvelle vocation muséale. Les dispositions originelles des corridors et l'emplacement de toutes les portes ont été conservés intégralement. La simplicité et la logique de l'organisation intérieure, et la polyvalence qu'elle permet, expliquent sa pérennité. Les plans d'étages devraient être respectés lors de tout réaménagement futur.
La majeure partie des matériaux de finition d'origine a été conservée. Les murs sont lambrissés en bois ou plâtrés, et les planchers sont en bois, sauf au sous-sol. Le travail de menuiserie (chambranles, portes, manteaux de cheminée, plinthes et escaliers) est d'origine et conserve son unité stylistique. Tous ces éléments de finition intérieure, y compris l'âtre au sous-sol et la porte d'arche du rez-de-chaussée devraient être conservés avec le plus grand soin.
La perception de l'immeuble depuis la route a été modifiée à cause du rehaussement de la route 344. Cependant, du côté opposé, les anciennes casernes conservent une vue imprenable sur la rivière, surtout à partir de la galerie. Lors d'intervention futures, aucune structure ou plantation ne devra compromettre la relation du bâtiment avec la rivière. Les aménagements paysagers devront respecter le caractère patrimonial des lieux et la période de construction du bâtiment.