Phare

Édifice fédéral du patrimoine classé

Pointe-au-Père, Québec
Vue de l'avant du phare, qui montre le portique d’entrée, qui évoque une construction résidentielle, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.
Vue de l'avant
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.
Vue de l'avant du phare, qui montre le portique d’entrée, qui évoque une construction résidentielle, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.Vue de l'intérieur du phare, qui montre l’escalier en colimaçon, qui mène à chaque niveau et au fanal, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.Vue générale du phare, qui montre les huit arcs-boutants en béton à motif palmé qui soutiennent la structure à chacun des trois niveaux principaux, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.
Adresse : 1034, rue du Phare, Lieu historique national du Canada du Phare-de-Pointe-au-Père, Pointe-au-Père, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1990-09-20
Dates :
  • 1909 à 1909 (Construction)
  • 1980 à 1980 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Lieutenant-colonel William P. Anderson  (Architecte)
  • Ministère de la Marine et des Pêcheries  (Architecte)
Autre nom(s):
  •   (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-011
Numero RBIF : 56487 00

Description du lieu patrimonial

Le phare fait partie du lieu historique national du Canada du Phare-de-Pointe-au-Père, au nord-est de la ville de Rimouski, au Québec. Le profil élégant de ce phare en béton armé est souligné par huit arcs-boutants en béton ajourés qui soutiennent la structure à chacun des trois niveaux. La tour est surmontée par une passerelle circulaire en béton, qui supporte un fanal en acier entouré de panneaux vitrés surmontés d’une coupole et d’une girouette en acier. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le phare est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le phare est étroitement associé aux efforts déployés par le gouvernement canadien pour améliorer la navigation sur le fleuve Saint-Laurent au début du XXe siècle afin de faire face aux exigences croissantes du commerce. La construction de ce phare à Pointe-au-Père en 1909, la troisième au site, était l’élément le plus important d’un programme de modernisation entrepris en 1903 dans 14 stations de phare le long du fleuve Saint-Laurent, entre le détroit de Belle-Isle et Pointe-au-Père. Cette station de phare avait acquis de l’importance au cours du XIXe siècle parce qu’elle servait à loger les pilotes chargés de la manœuvre des navires sur le fleuve et, en raison de sa position avantageuse, elle servait de lieu de transbordement pour les échanges de personnel. Cette fonction a amené les autorités à consentir des améliorations supplémentaires aux aides à la navigation durant la période de modernisation des stations de phare.

Valeur architecturale
La valeur du phare découle de ses très belles qualités esthétiques. Il est l’un des rares exemples qui demeurent d’un phare en béton armé de forme octogonale et à arcs-boutants construits selon les plans dressés par l’ingénieur en chef lieutenant-colonel William P. Anderson. Ce modèle en béton armé bien conçu et fonctionnel a été élaboré dans l’intention de créer un ouvrage durable exigeant relativement peu d’entretien. Au cours des travaux de restauration entrepris en 1980, on a pris soin de conserver la forme, les matériaux et les détails des éléments primitifs.

Valeur environnementale
Le phare affirme le caractère du cadre maritime de la station de phare dont il fait partie. Il est connu à la fois comme repère physique exceptionnellement visible et comme symbole de l’importance des lieux dans l’histoire de la navigation canadienne. Il a été désigné lieu historique national du Canada par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada en 1976.

Sources : Normand Lafrenière en collaboration avec Yvan Fortier, bureau régional de Québec, La station de phare de Pointe-au-Père, Pointe-au-Père (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 90-011; Phare, Pointe-au-père (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 90-011.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du phare devraient être respectés.

Sa très bonne conception esthétique, sa très haute fonctionnalité et la très bonne qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume octogonal surmonté d’une passerelle circulaire en béton, qui supporte un fanal en acier entouré de panneaux vitrés et surmonté d’une coupole et d’une girouette en acier; les huit arcs-boutants en béton à motif palmé qui soutiennent la structure à chacun des trois niveaux principaux; le portique d’entrée, qui évoque une construction résidentielle, et les fenêtres régulièrement espacées à chacun des niveaux; l’escalier en colimaçon à l’intérieur, qui mène à chaque niveau et au fanal; le mécanisme qui permet de faire tourner et d’actionner le fanal.

La façon dont le phare affirme le caractère actuel du cadre maritime où il est situé et est un repère bien connu, c’est-à-dire : son plan octogonal en béton armé avec des arcs-boutants, qui affirme et domine la station de phare dans ce cadre maritime; le fait que le phare est connu comme repère physique, en raison de son emplacement bien en vue et de son feu, ainsi que de son rôle comme aide à la navigation; son rôle comme symbole de l’importance des lieux dans l’histoire de la navigation canadienne, qui a été reconnu par sa désignation comme lieu d’importance nationale par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et qui en fait un repère bien connu.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le phare de Pointe-au-Père a été érigé en 1909 d'après les plans de William P. Anderson, ingénieur en chef au ministère de la Marine et des Pêcheries. Il a été cédé à Parcs Canada par le ministère des transports en 1976, et l'emplacement est aujourd'hui exploité, en vertu d'une entente conclue avec le Service des parcs, par une société historique locale appelée Corporation du musée de la mer. Voir le Rapport de bâtiment 90-11 du BEEFP.

Raison de la désignation

Le phare a été désigné monument "classé" en raison des faits historiques auxquels il est associé, de l'immense intérêt qu'il offre sur le plan architectural et de la valeur exceptionnelle qu'il présente par rapport aux éléments qui l'entourent.

Cet ouvrage, construit en 1909 sur l'emplacement de deux anciens phares, était l'élément le plus important d'un programme de modernisation entrepris en 1903 dans quatorze stations de phare semées le long du Saint-Laurent, entre le détroit de Belle-Isle et Pointe-au-Père. Le programme visait à améliorer la navigation sur le fleuve pour faire face, en ce début de XXe siècle, aux exigences croissantes du commerce. L'endroit avait également acquis de l'importance, au cours du XIXe siècle, comme domicile des pilotes chargés de la manoeuvre des navires sur le fleuve. C'était, en effet, en raison de sa position avantageuse, le lieu de transbordement par excellence pour les échanges de personnel. Cette fonction a amené les autorités à apporter de nouveaux perfectionnements aux aides à la navigation durant la période de modernisation, par exemple le quai construit en 1902 et la station Marconi édifiée en 1909.

Le phare est une des cinq tours en béton armé de forme octogonale et à arc-boutants à subsister parmi toutes celles qui ont été construites par le ministère de la Marine et des Pêcheries. L'utilisation de béton dans la construction des phares précède de trois ans seulement l'édification du phare de Pointe-au-Père; dans leur effort de modernisation, les concepteurs souhaitaient, en employant ce matériau, que leurs contructions soient durables et exigent peu d'entretien. Or ce genre de construction n'en était encore qu'à un stade expérimental très précoce, et, en 1978, on a constaté que l'ossature primitive s'était gravement détériorée. Au cours des travaux de restauration entrepris en 1980, on a pris soin de conserver la forme, les matériaux et les détails de construction des éléments primitifs.

Bien que la plupart des bâtiments qui se trouvaient là au moment de l'érection du phare aient été remplacés par des ouvrages de construction plus récente, il demeure évident qu'il s'agit
l'endroit, et elle est considérée à la fois comme un point de repère d'un intérêt exceptionnel et comme un symbole de l'importance des lieux, dans l'histoire du Canada, pour la navigation fluviale. C'est un fait qui a été reconnu par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, qui a désigné le phare lieu historique national en 1976.

Éléments caractéristiques

L'intérêt du phare, sur le plan architectural, réside principalement dans l'unité esthétique et fonctionnelle de la tour en béton armé et de ses éléments constituants. La tour octogonale est renforcée par huit arc-boulants en béton, qui supportent la structure à chacun des trois niveaux principaux. La tour est coiffée d'une passerelle circulaire en béton, qui supporte un fanal en acier entouré de panneaux vitrés et surmonté d'une coupole et d'une girouette en acier. Un escalier intérieur en colimaçon donne accès à chacun des niveaux ainsi qu'au fanal; il importe, si l'on voulait un jour effectuer des transformations d'ordre fonctionnel, qu'on ne modifie ni la structure de l'escalier ni la place qu'il occupe dans l'espace. L'entrée du phare, assimilable à celle d'une maison ordinaire, et les fenêtres, disposées à chaque niveau selon un agencement régulier, ajoutent encore à la valeur de l'ouvrage, il faudra donc veiller à ce qu'elles soient soigneusement entretenues dans l'avenir. Le dispositif de rotation et de signalisation du fanal est toujours là, et il importe qu'il demeure en place même si des travaux étaient un jour envisagés.

Les perfectionnements techniques qui ont marqué l'évolution des phares ont amené certaines transformations sur les lieux, et il faudra faire l'impossible pour que la cohésion actuelle demeure, que toutes les parties constituantes soient conservées et que le phare continue de remplir ce rôle de premier plan qu'il a toujours eu dans la définition des liens visuels et du plan d'utilisation des lieux.