Description du lieu patrimonial

La tour Martello 4 se dresse à la limite de la colline Sainte-Geneviève, dans un secteur urbain et résidentiel de Québec. Cette solide tour basse et ronde, construite en brique et en pierre, est surmontée d’une terrasse circulaire entourée d’un parapet de protection percé. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La tour Martello 4 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.

Valeur historique
La tour Martello 4 compte parmi quatre tours du genre et est l’un des plus beaux spécimens d’un bâtiment associé à une période d’intensification du développement militaire pour consolider la position stratégique de Québec dans la défense de l’Amérique du Nord britannique contre les attaques d’une flotte ennemie. Ces améliorations militaires ont été réalisées dans la ville par les Royal Engineers au début du XIXe siècle; la tour a été construite pour former la première ligne de défense des fortifications de Québec.

Valeur architecturale
La valeur de la tour Martello 4 découle de sa bonne conception esthétique. Elle possède des qualités fonctionnelles supérieures qui sont essentiellement adaptées des ouvrages de défense côtière britanniques modifiés pour la guerre dans l’intérieur des terres. Cette adaptation est le fait de l’excellence de l’exécution qui se voit dans la précision technique de la construction de maçonnerie dont témoignent les murs exceptionnellement épais, le rez-de-chaussée en voûte conçu pour contenir la poudrière et la terrasse circulaire entourée d’un parapet de protection percé, prévue tant pour observer l’ennemi que pour mettre l’artillerie en batterie.

Valeur environnementale
La tour Martello 4 est source de renvois symboliques au passé militaire du Canada et renforce le caractère militaire historique du XIXe siècle du cadre où elle est située à Québec, à flanc de colline en milieu urbain. La tour est un repère dans les environs.

Sources : Yvon Desloges, Les Tours Martello de Québec, Québec (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 89-053; Tour Martello no 4, Québec (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 89-053.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère de la tour Martello 4, devraient être respectés.

Sa bonne conception esthétique, sa très bonne fonctionnalité et l’excellente qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume bas et solide; la terrasse circulaire entourée d’un parapet de protection percé; le rez-de-chaussée en voûte conçu pour contenir la poudrière et supporter les quartiers des soldats situés à l’étage; les murs en brique et en pierre de belle facture, munis de bouches de ventilation et qui sont plus épais du côté exposé aux attaques; l’escalier devant protéger les troupes d’infanterie le temps qu’elles parviennent au champ de bataille.

La façon dont la tour Martello 4 renforce le cadre historique et militaire du cadre urbain où elle est située à flanc de colline à Québec et est un repère dans le quartier, c’est-à-dire : sa conception militaire spécialisée, son groupement bas et sa construction solide, qui s’harmonisent avec les abords historiques de l’endroit, sur une colline, dans le district historique de la ville; son association avec le passé militaire du Canada et les renvois symboliques connexes, qui attirent les visiteurs et en font un repère dans la région.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La tour Martello no 4, située sur les plaines d'Abraham, à Québec, a été construite entre 1808 et 1812, d'après les plans de Ralph Henry Bruyère, des Royal Engineers. Elle est la propriété de la Commission des champs de bataille nationaux depuis 1910. Voir le Rapport de bâtiment 89-53 du BEEFP.

Raisons de la désignation

La tour Martello no 4 a été désignée édifice "reconnu" en raison des faits historiques auxquels elle est associée, de l'intérêt qu'elle offre sur le plan architectural et de la valeur qu'elle présente par rapport aux éléments qui l'entourent.

Cet ouvrage est une des quatre tours construites pour former la première ligne de défense des fortifications de Québec. L'édification de ces tours a été une étape importante dans la réalisation des travaux entrepris par les Royal Engineers, au début du XIXe siècle, pour améliorer les défenses de la ville, où se déployait alors une activité militaire intense visant à consolider la position stratégique de Québec comme boucher destiné à protéger l'Amérique du Nord britannique contre les attaques de la flotte ennemie.

L'intérêt de la tour, sur le plan architectural, repose sur deux points principaux: le fait, premièrement, qu'elle a été construite sur le modèle des ouvrages de défense côtière britanniques, mais adaptée à la conduite de la guerre dans l'arrière-pays, et, deuxièmement, la qualité d'exécution des travaux de maçonnerie.

L'importance de la tour dans son décor vient d'abord de ce qu'elle rappelle les limites que l'armée britannique avait prévues pour la ville de Québec au XIXe siècle et, ensuite, de ce que l'ouvrage comporte d'importants symboles qui évoquent le passé militaire du Canada.

Éléments caractéristiques

Ce sont tant la consruction de pierre et de brique que la disposition des espaces extérieurs et intérieurs qui déterminent le caractère architectural de la tour. Le rez-de-chaussée en voûte avait été conçu pour contenir la poudrière et supporter le quartier des soldats juste au-dessus; à l'intérieur des murs, qui étaient plus épais du côté d'où les attaques étaient censées provenir, il y avait un escalier, qui devait protéger les troupes d'infanterie le temps qu'elles atteignent le champ de bataille, et des canaux d'aération ménagés vers l'extérieur. La tour était surmontée d'une terrasse circulaire entourée d'un parapet, qui permettait d'observer l'ennemi et de mettre l'artillerie en batterie. Seuls les parapets de la tour no 4 étaient percés de manière à permettre à deux soldats placés dos à dos de tirer en même temps.

Bien qu'elle ait servi à différents usages à travers le temps, la tour n'a été amputée d'aucune de ses parties. Le jour où l'on entreprendra des travaux de rénovation, il faudra prendre garde de ne rien modifier à la disposition primitive des différents espaces et veiller à ce que la maçonnerie reste d'aussi bonne qualité.