Casernes Connaught : Bâtiment 2

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Québec, Québec
Vue de l'entrée principale du bâtiment 2, qui montre la construction de maçonnerie massive du rez-de-chaussée et le parement en stuc de l’étage, 1993. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Jocelyne Cossette, 1993.
Façade
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Jocelyne Cossette, 1993.
Vue de l'entrée principale du bâtiment 2, qui montre la construction de maçonnerie massive du rez-de-chaussée et le parement en stuc de l’étage, 1993. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Jocelyne Cossette, 1993.Vue de l'extérieur du bâtiment 2, qui montre la volumétrie groupée sur deux étages avec un toit en appentis revêtu de cuivre, 1993. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Jocelyne Cossette, 1993.
Adresse : Québec, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1994-07-28
Dates :
  • 1808 à 1814 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • British Royal Engineers  (Architecte)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 88-162
Numero RBIF : 05749 00

Description du lieu patrimonial

Le bâtiment 2 des casernes Connaught se trouve dans l’enceinte des murs du bastion Saint-Louis, à l’intérieur de l’ancien système de défense de Québec, un élément important du paysage militaire de la Haute-Ville. Il est formé de trois ailes rectangulaires de deux étages chacune, agencées à des hauteurs différentes afin de suivre la déclivité du terrain. Les murs de maçonnerie massifs de la partie originale témoignent de la vocation défensive du bâtiment. Le toit en appentis est revêtu de cuivre. Les façades arrières sont presque entièrement sous le niveau du sol. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment 2 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment 2 est un très bel exemple d’un bâtiment associé à la défense de la ville de Québec dans le contexte du système de défense de la colonie sous le régime britannique. Au tournant du XIXe siècle, la dégradation de la situation politique et militaire a incité les autorités à accroître l’effectif déployé à Québec. La construction de casernes comble alors le besoin pressant de locaux adéquats pour loger les troupes. Les locaux d’origine du bâtiment 2 servent de cuisine et de poste de garde. Au XXe siècle, la caserne a connu maintes utilisations différentes, dont celles de prison militaire, d’entrepôt d’artillerie, de magasin et de bureaux. Les casernes Connaught font partie de l’arrondissement historique du Vieux-Québec qui a été établi en 1963 et désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985.

Valeur architecturale
Le bâtiment 2, dont la valeur découle de ses qualités esthétiques, est construit selon les principes du classicisme militaire britannique. Les murs de maçonnerie massifs sont manifestement conçus pour la défense tandis que les qualités fonctionnelles du bâtiment paraissent dans sa polyvalence. La construction révèle la qualité de l’exécution.

Valeur environnementale
Le bâtiment 2 souligne le caractère historique de l’emplacement où il est situé près la Citadelle de Québec et, avec les bâtiments voisins connexes, est un repère bien connu dans les environs.

Sources : Rhona Goodspeed, rapports 88-161, 90-312, 90-313, 90-314, 90-315, bâtiments, La Citadelle, Québec (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 88-161; Caserne Connaught (no 2), Côte de la Citadelle, Québec (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale 88-162.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du bâtiment 2 devraient être respectés.

Ses qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la qualité des matériaux, c’est-à-dire : la volumétrie groupée sur deux étages avec un toit en appentis revêtu de cuivre; la construction de maçonnerie massive du rez-de-chaussée et le parement en stuc de l’étage; l’ornementation restreinte, dont la pierre en relief du rez-de-chaussée, les fenêtres à carreaux multiples et les auvents à fronton au-dessus de l’entrée.

La façon dont bâtiment 2 et les bâtiments voisins s’accordent avec le caractère historique de la forteresse où ils sont situés et constituent un repère connu dans la région, c’est-à-dire : le style et la forme du bâtiment, qui s’harmonisent avec son emplacement au sein de l'ancien système de défense de Québec; le fait que le bâtiment est très visible parce qu’il est tout près de la porte Saint-Louis, du lieu historique national du Canada du Cercle-de-la-Garnison-de-Québec et de l’entrée à la colline qui mène à la Citadelle.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le bâtiment no 2 des casernes Connaught a été construit par étapes. Entre 1808 et 1814, l'armée britannique érige deux petits bâtiments de pierre. Durant le premier quart du XXe siècle, une addition centrale comble l'espace entre ceux-ci et l'ajout d'un étage vient unifier le tout. Le bâtiment no 2 appartient au ministère de la Défense nationale et est utilisé comme espace à bureaux. Voir le rapport 88-162 du BEEFP.

Raisons de la désignation

Le bâtiment no 2 des casernes Connaught a été désigné «reconnu» pour son importance historique et pour ses qualités environnementales.

Les casernes Connaught témoignent de l'importance stratégique de Québec dans le système de défense de la colonie sous le Régime britannique. Au tournant du XIXe siècle, la dégradation de la situation politico-militaire incite les autorités à accroître les effectifs de Québec. La construction des casernes vient combler un besoin pressant: celui de locaux adéquats pour loger les troupes. Les locaux d'origine du bâtiment 2 servent alors de cuisine et de poste de garde. Au XXe siècle, ces bâtiments sont intégrés en un seul édifice de deux étages qui sert à des fins administratives.

L'impact de l'augmentation du nombre de militaires, qui entraîne la construction de plusieurs édifices leur étant réservés, est majeur sur le tissu urbain ainsi que sur la vie économique, administrative et sociale de la ville. Les militaires consomment produits et services et collaborent aux services municipaux parfois déficients. Par contre, leur présence favorise l'apparition de tavernes et de lieux de prostitution, au détriment de la paix du quartier.

Le bâtiment no 2 qui se dresse maintenant à l'entrée de la gorge du bastion Saint-Louis, cet ancien système défensif de la ville de Québec, forme une composante importante du paysage militaire de la Haute-Ville de Québec. Situé à proximité de la porte Saint-Louis, du Cercle de la garnison et à l'entrée de la côte qui mène à la Citadelle, le bâtiment no 2 jouit d'une excellente visibilité. L'ensemble Connaught fait maintenant partie de l'arrondissement historique du Vieux-Québec, crée en 1963 et déclaré «site du patrimoine mondial» par l'UNESCO en 1985.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du bâtiment no 2 repose sur son plan masse, sur le choix des matériaux, sur ses détails architecturaux et sur son excellente intégration au milieu urbain qui l'entoure.

Cet édifice de deux étages se présente comme un corps principal rectangulaire auquel est accolé, sur son coté nord, un bâtiment de forme plus compacte. Le traitement de l'enveloppe extérieure et la forme des toitures diffèrent d'un bloc à l'autre, accentuant la perception de deux édifices juxtaposés.

Le traitement extérieur du rez-de-chaussée du bloc principal, en pierre calcaire équarrie, contraste avec le stuc blanc utilisé à l'étage; l'élévation arrière est, quant à elle, entièrement finie en stuc. Cette section du bâtiment no 2 est coiffée d'une toiture à deux versants recouverte de feuilles de cuivre «à baguettes». En ce qui concerne l'autre partie de l'édifice, ses murs de pierre calcaire permettent de distinguer diverses étapes de construction. Sa toiture est à deux versants et possède une croupe du côté nord. Tout comme dans le cas des casernes situées à l'arrière, les matériaux expriment l'histoire du bâtiment et ce parti devrait être maintenu. La réparation des toits et des souches de cheminées devrait se faire suivant les techniques traditionnelles connues.

La façade principale est harmonieuse avec son portail d'entrée, ses lucarnes, et ses grandes fenêtres à petits carreaux. L'élévation qui donne sur la cour a un caractère plus fonctionnel, n'offrant d'autres fantaisies que les fenêtres à petits carreaux et les auvents à fronton d'inspiration classique qui marquent les entrées. Ces détails architecturaux mériteraient d'être préservés. Toutefois, comme les fenêtres sont de facture récente et que les carreaux ne semblent par respecter la dimension des anciens, il conviendrait de revenir au modèle d'origine advenant la possibilité de les remplacer. Aussi, il serait intéressant de chercher une solution plus compatible que de simples poteaux de métal pour supporter l'auvent du porche principal.

Les murs de maçonnerie du bâtiment no 2 portent plusieurs traces de réparations et de modifications des ouvertures. Afin d'éviter que ces interventions produisent un effet de rapiéçage, il conviendrait d'appareiller les pierres de remplacement et les nouveaux joints à la facture des anciens murs. Les éléments de bois devraient être constamment protégés par un enduit protecteur et l'intégrité du crépi devrait être vérifiée régulièrement.

À l'intérieur, seules les embrasures des fenêtres et les ouvertures percées dans les murs de refend pour permettre la circulation horizontale témoignent des temps anciens. Car les locaux ont été réaménagés selon les besoins modernes, faisant disparaître l'organisation spatiale d'origine et camouflant ou éliminant les finis anciens. Un dégarnissage soigné permettrait sans doute de retrouver des détails intéressants et de redonner à l'édifice son caractère d'époque, si toutefois cette opération était compatible avec la viabilité du bâtiment.

Si ce n'était des canons installés dans l'espace gazonné, en façade, on pourrait prendre ce bâtiment militaire pour une résidence bourgeoise du siècle dernier. Il serait souhaitable que cet aménagement demeure ainsi, il s'intègre très bien au cadre urbain environnant. L'utilisation de la cour intérieure comme aire de stationnement répond à des besoins actuels. Toutefois, on pourrait créer une zone tampon entre le mur de l'édifice et l'asphalte afin de permettre une meilleure lecture de celui-ci.