Description du lieu patrimonial

Le Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue se trouve au lieu historique national du Canada de Batoche. Il s’agit d’un austère bâtiment rectangulaire de deux étages coiffé d’un toit à deux versants dont l’extérieur est revêtu de bardage. L’extérieur est sobre, interrompu uniquement par les fenêtres régulièrement espacées qui percent les façades latérales. L’entrée, percée dans le pignon d’extrémité, est protégée par un petit porche à toit à deux versants. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue est étroitement associé au patrimoine culturel de la population métisse et au choc des cultures blanche et métisse, qui a abouti à la rébellion de 1885. Il est aussi associé à l’œuvre missionnaire entreprise à leur arrivée dans la région par les Pères Oblats, qui formaient la congrégation catholique romaine la plus importante de tout le Nord-Ouest du pays, et à l’influence de ceux-ci sur cette région. Le presbytère est généralement associée à Louis Riel et à son conseil métis ainsi qu’au major-général Frederick Middleton et à la Force de campagne du Nord-Ouest, qui ont tous deux tenu des rôles importants dans la bataille de Batoche. La construction du presbytère et de l’église Saint-Antoine-de-Padoue marque une étape importante dans le développement communautaire de Batoche.

Valeur architecturale
La valeur du Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue découle de ses belles qualités esthétiques. Le presbytère est un exemple de construction en bois de pièce sur pièce à coulisse typique de la région de la rivière Rouge. Il s’agit d’une construction dont les murs sont faits de pièces sur pièces maintenues par des poteaux verticaux (pièce sur pièce à coulisse). La fonctionnalité du bâtiment se voit dans l’utilisation du rez-de-chaussée qui comporte une salle d’attente, une grande pièce comprenant la cuisine et la salle à manger, et l’appartement du prêtre. L’étage aussi avait plusieurs fonctions; on y trouvait la chambre de l’évêque, le bureau de poste, les deux pièces où logeait le père Moulin et une chapelle. La qualité de l’exécution est partout évidente.

Valeur environnementale
Le Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue renforce le caractère historique du lieu historique national du Canada de Batoche et est connu du personnel et des visiteurs.

Sources :
Shannon Ricketts, presbytère et église Saint-Antoine-de-Padoue, lieu historique national du Canada de Batoche, Batoche (Saskatchewan), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 88-160; Presbytère de l’église Saint-Antoine-de-Padoue, lieu historique national du Canada de Batoche, Batoche (Saskatchewan), Énoncé de la valeur patrimoniale 88-160.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue, devraient être respectés :

Ses qualités esthétiques et sa simplicité, sa fonctionnalité et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : la forme rectangulaire simple et le volume sur deux étages du bâtiment; la simplicité de la façade avec l’entrée percée dans le pignon et le petit tambour; la construction typique de la région de la rivière Rouge consistant en des murs bâtis avec des matériaux d’origine locale, soient des pièces sur pièces maintenues par des poteaux verticaux (pièce sur pièce à coulisse) à chaque coin, et le parement extérieur.

La façon dont le Presbytère Saint-Antoine-de-Padoue renforce le caractère historique de son cadre dans le lieu historique national du Canada de Batoche et est un repère familier dans les environs, c’est-à-dire : sa conception générale et les matériaux utilisés, qui s’harmonisent avec le cadre historique; son rôle à titre d’élément important des bâtiments subsistants au lieu historique national du Canada de Batoche et qui fait qu’il est connu des gens de la région et des visiteurs.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le presbytère de l'église Saint-Antoine-de-Padoue a été érigé par les Oblats de Marie Immaculée en 1883. Les plans de cet édifice ont été proposés par le père
Moulin et exécutés par Ludger Gareau. Le presbytère fait aujourd'hui partie du lieu historique national Batoche et il est la propriété du Service des parcs d'Environnement Canada. Voir le Rapport de bâtiment no 88-160 du BEEFP.


Raisons de la désignation

Le presbytère de l'église Saint-Antoine-de-Padoue a été désigné édifice "reconnu" tant pour des motifs historiques qu'en raison du caractère intéressant de son architecture et de l'importance du bâtiment par rapport aux éléments qui l'entourent.

L'église Saint-Antoine-de-Padoue et son presbytère sont des symboles du patrimoine culturel de la population métisse. Ils sont associés à deux thèmes de notre histoire; le premier est l'oeuvre missionnaire entreprise à leur arrivée dans la région par les Pères Oblats - congrégation catholique romaine la plus importante de tout le Nord-Ouest - et l'influence que ces derniers ont exercée là-bas, et le second le choc des cultures blanche et métisse, qui a entraîné la Rébellion de 1885. Les deux édifices ont un lien direct avec des personnes tels, d'une part, Louis Riel et son conseil métis et, d'autre part, le major général Frederick Middleton et la Force de campagne du Nord-Ouest, qui ont tous été des acteurs importants de la bataille de Batoche.

Le presbytère est un exemple d'assemblage à tenon en coulisse. Il s'agit d'une construction dont les carrés à tenons en pièce sur pièce sont glissés dans des poteaux verticaux à coulisse placés aux quatre coins. Le Service canadien des parcs a restauré l'édifice pour lui rendre l'apparence qu'il avait en 1896-1897.

L'église Saint-Antoine-de-Padoue et son presbytère dominent les environs, et c'est d'eux que le lieu historique national Batoche tire son cachet.


Éléments caractéristiques

Les éléments qui confèrent au presbytère son caractère patrimonial sont les restaurations qui ont rendu au bâtiment l'apparence qu'il avait en 1896-1897, sa masse et ses proportions toutes simples, la technique et les matériaux de construction employés ainsi que la disposition et les revêtements intérieurs.

Il importe de ne pas gâcher par de nouveaux ajouts les proportions simples mais agréables de cette construction rectangulaire à deux niveaux que coiffe un toit en pente et à laquelle on accède par un tambour placé au milieu de la façade, dans l'axe du pignon. Le bardage extérieur est dépourvu de toute ornementation; seules les fenêtres à guillotine des façades latérales, avec leurs deux châssis à six carreaux chacun et leur espacement régulier, viennent rompre l'uniformité de ce revêtement. Le rez-de-chaussée comporte une salle d'attente, une grande pièce comprenant la cuisine et la salle à manger et un groupe de trois pièces à l'usage du prêtre. Un escalier situé dans l'angle sud-est du bâtiment mène à l'étage, où se trouvent la chambre réservée à l'évêque, le bureau de poste, les deux pièces où logeait le père Moulin et la chapelle. L'aménagement et les revêtements intérieurs, qui ont retrouvé leur apparence d'antan, devront être maintenus en bon état.

Il faudra aussi conserver avec le plus grand soin les assemblages à tenon en coulisse ainsi que les assemblages à tenon et mortaise des poutres horizontales.

Tous les travaux d'entretien et de construction devront être faits dans le même esprit que les travaux de restauration effectués il y a quelques années par le Service canadien des parcs.

Le terrain sur lequel s'élève le presbytère a lui aussi retrouvé l'apparence qu'il avait en 1896?1897 et doit faire l'objet des mêmes soins. Si l'on doit construire de nouvelles annexes, il faudra qu'elles s'harmonisent avec le décor historique des lieux.