Chapelle protestante, bâtiment 39

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Esquimalt, Colombie-Britannique
 (© (Ian Doull, AHB, Parks, 1989.))
Arrière
(© (Ian Doull, AHB, Parks, 1989.))
Adresse : BFC Esquimalt - Naden, Esquimalt, Colombie-Britannique

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1990-03-01
Dates :
  • 1887 à 1894 (Construction)

Autre nom(s):
  • Ancien pavillon nord  (Autre nom)
  • Place du musée de Naden, bâtiment no 39  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 88-154
Numero RBIF : 17406 00

Description du lieu patrimonial

Le bâtiment 39, ou chapelle protestante, donne sur le port d’Esquimalt et fait face à une cour. Il s’agit d’un long bâtiment, rectangulaire, en brique, d’un étage, au profil bas, coiffé d’un toit en croupe et pourvu d’une véranda et d’ailes latérales en saillie à l’avant et à l’arrière. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment 39, soit l’ancien pavillon nord du complexe hospitalier, est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment 39 est étroitement associé à l’ancien complexe hospitalier de la Marine royale, service essentiel à Esquimalt en sa qualité de quartier général du Commandement maritime de l’escadre du Pacifique de la Marine royale de 1865 à 1905. De 1915 à 1922, période pendant laquelle la Commission des hôpitaux militaires a eu l’usage du complexe hospitalier, le bâtiment a servi d’hôpital militaire pour convalescents à Esquimalt. De 1922 jusqu’au milieu des années 1930, les anciens bâtiments hospitaliers ont accueilli le premier établissement d’entraînement naval créé par la Marine royale canadienne sur la côte ouest, extension du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Naden. À l’heure actuelle, le bâtiment 39 fait office de chapelle protestante.

Valeur architecturale
Le bâtiment 39 évoque une étape importante de la planification et de la conception des hôpitaux. Ce complexe est un exemple rare des hôpitaux de type « pavillon » à exister encore au Canada. Ce genre de bâtiment était en vogue au Canada à la fin du XVIIIe et au XIXe siècles pour lutter contre le surpeuplement et endiguer la propagation des maladies grâce à une meilleure ventilation et à une séparation plus marquée des fonctions.

Valeur environnementale
Le bâtiment 39 fait partie de l’ancien complexe hospitalier de la Marine royale et rehausse le caractère actuel de la Base des Forces canadiennes Esquimalt. Il était entouré à l’origine de pelouses et d’éléments paysagers dont certains demeurent, y compris une pelouse formelle avec des jardins, des buissons et des arbres qui ornent les pelouses à l’avant et sur les côtés du bâtiment. À l’arrière, le bâtiment est situé à quelques pieds d’une falaise basse.

Références :
Ian Doull, Place du musée, (ancien complexe hospitalier de la Marine royale, sept bâtiments), Base des Forces canadiennes Esquimalt (Colombie-Britannique). Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 88-154.

Place du musée – bâtiment 39, BFC Esquimalt, Esquimalt (Colombie-Britannique). Énoncé de la valeur patrimoniale 88-154.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère du bâtiment 39 (ancien pavillon des officiers), devraient être respectés, par exemple :

sa conception fonctionnelle et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire :
le petit volume et la symétrie de ce bâtiment rectangulaire en brique d’un étage, coiffé d’un toit à pignon percé par d’imposantes cheminées en brique; les baies vitrées et fenêtres à arc segmentaire avec chambranles en pierre et chaînes d’angle évidentes; la porte d’entrée double à l’avant, la véranda avec ses boiseries décoratives et la main courante sur la façade principale.

La façon dont le bâtiment 39 rehausse le caractère actuel de la Place du musée au sein de la Base des Forces canadiennes Esquimalt, c’est-à-dire :
son vocabulaire architectural qui s’accorde avec les autres bâtiments du complexe hospitalier.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le bâtiment no 39, autrefois le pavillon nord de l'ancien groupe hospitalier de la Marine royale, a été construit en 1889 d'après les plans de John Teague, architecte de Victoria. Il a ensuite fait partie de l'hôpital militaire pour convalescents d'Esquimalt, que la Commission des hôpitaux militaires a dirigé sur le même emplacement de 1915 à 1922, année où l'établissement naval Naden, centre d'instruction navale implanté sur la côte ouest par la Marine royale du Canada, a vu le jour. Le bâtiment est alors devenu le poste des officiers mariniers. Le centre d'instruction représente une composante importante de la base militaire actuelle d'Esquimalt. Le bâtiment no 39 sert aujourd'hui de chapelle pour les résidants protestants de la base. C'est le ministère de la Défense nationale qui en a la garde. Voir le Rapport de bâtiment no 88-154 du BEEFP.

Raison de la désignation
Le bâtiment no 39 de la BFC Esquimalt a été désigné édifice 'reconnu' pour des motifs historiques et pour le rôle qu'il a eu en tant que partie intégrante d'un grand établissement.

Au début, le bâtiment était une des composantes du groupe hospitalier de la Marine royale (1887-1894), en partie grâce auquel Esquimalt est demeuré, de 1865 à 1905, le quartier général du Commandement maritime du Pacifique de la Marine royale. Cet ensemble hospitalier comptait parmi les treize hôpitaux que l'Amirauté avait établis en Grande-Bretagne et à l'étranger. De 1915 à 1922, années durant lesquelles la Commission des hôpitaux militaires a eu l'usage du complexe hospitalier, le bâtiment a été un des éléments de l'important programme national de soins médicaux destiné aux blessés de la Première Guerre mondiale et au personnel atteint de tuberculose. Puis, de 1922 jusqu'au milieu des années 30, les anciens bâtiments hospitaliers ont accueilli le premier établissement d'instruction navale institué par la Marine royale du Canada sur la côte ouest; la création de cet établissement illustre la prise en main graduelle par le Canada de toutes les composantes de sa défense nationale. La base militaire actuelle continue d'offrir le programme d'instruction navale par l'entremise de l'établissement Naden.

Sur le plan de l'architecture, le bâtiment no 39 et son pendant, le bâtiment no 35, représentent une phase importante dans l'évolution de la planification et de la conception des hôpitaux. Le complexe dont ils font partie est un exemple rare des hôpitaux de type pavillonnaire à exister encore au Canada; ce genre d'établissements de santé, répandus surtout à la fin des années 1700 et dans les années 1800, avaient pour but d'empêcher le surpeuplement, mais aussi, grâce à une meilleure ventilation et à une séparation plus marquée des fonctions, la propagation de la maladie. Le bâtiment no 39 est en grande partie demeuré intact; il est toujours relié à d'autres bâtiments du complexe par une véranda.

Éléments caractéristiques
Le caractère patrimonial du bâtiment no 39 réside dans les particularités de son enveloppe et les rapports harmonieux qui l'unissent aux autres éléments qui subsistent de l'ancien groupe hospitalier de la Marine royale.

Les bâtiments nos 35, 37 (primitivement l'édifice de l'administration) et 39 ont été conçus comme des constructions autostables, qui étaient reliées entre elles, du côté cour, par une longue galerie, transformée depuis en véranda couverte. Le bâtiment no 35 est un édifice en brique construit en rez-de-chaussée. Avec son toit en croupe et sa véranda, sa fondation surélevée, sa corniche à consoles et ses baies de fenêtre et de porte en forme d'arc bombé pourvues de chambranles en pierre, l'édifice présente un vocabulaire architectural qui s'accorde tout à fait avec celui des autres bâtiments primitifs de l'ancien groupe hospitalier.

Le bâtiment no 39 est un édifice en I, qui possède des ailes de petites dimensions sur le devant et le derrière, plan typique des hôpitaux pavillonnaires de l'époque. Les masses étant plus concentrées du côté opposé à la cour, c'est-à-dire celui qui donne sur le port, il y avait de la place pour aménager un porche intermédiaire entre les ailes latérales. De plus, la façade de ce côté présente d'assez riches détails à l'italienne. L'ancien pavillon nord, pendant du bâtiment no 35, offre une façade qui lui correspond symétriquement. Ce sont ces deux façades qu'on apercevait lorsqu'on se dirigeait vers le groupe hospitalier en provenance du rivage.

Le bâtiment constitue un important pilier de l'ensemble architectural, avec les éléments duquel il offre une parfaite harmonie. Même s'il a subi de légères modifications, comme celles qui ont été apportées au porche du côté cour, à certains murs, dans lesquels de nouvelles ouvertures de porte et de fenêtre ont été pratiquées, et à la toiture, sur laquelle des bardeaux bitumés ont été posés, l'édifice est demeuré à peu près intact et mérite d'être entretenu avec beaucoup de soin. On saisira toutes les occasions qui se présenteront pour réintroduire des éléments d'époque, comme la couverture en bardeaux de cèdre, selon les preuves documentaires existantes.

Le décor est important pour l'intégrité historique et la cohésion architecturale du bâtiment. La longue véranda qui relie ce dernier aux bâtiments nos 37 et 35 devra demeurer en place. En revanche, on pourrait fort bien, si c'est ce que l'on souhaite, faire enlever les bâtiments nos 36 et 38 sans porter le moindrement atteinte au caractère patrimonial de l'ensemble. Il importe que les différentes composantes de celui-ci soient agencées de manière à mettre en valeur les qualités historiques des cinq bâtiments primitifs. Du côté du port, l'espace découvert grâce auquel on avait une très belle vue, à l'origine, sur les deux façades décorées à l'italienne devra, dans la mesure du raisonnable, demeurer dégagé.