Place du musée de Naden, bâtiment 20
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Esquimalt, Colombie-Britannique
Façade
© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1988.
Adresse :
BFC Esquimalt - Naden, Esquimalt, Colombie-Britannique
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1990-03-01
Dates :
-
1891 à 1891
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
Autre nom(s):
-
Ancien pavillon des officiers
(Autre nom)
Ministère gardien
Défense nationale
Référence du rapport BEEFP
88-154
Numero RBIF :
17406 00
Description du lieu patrimonial
Le bâtiment 20, sur la Place du musée de Naden dans la base des Forces canadiennes Esquimalt, aussi connu sous le nom de l’ancien pavillon des officiers, est situé en retrait de la route et donne sur une pelouse et des jardins. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire en brique d’un étage, au volume bas, coiffé d’un toit en croupe et complété par une véranda assortie de boiseries décoratives. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le bâtiment 20 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
Le bâtiment 20 est un bon exemple d’un bâtiment qui faisait partie intégrante de l’ancien complexe hospitalier de la Marine royale, service essentiel à Esquimalt en sa qualité de quartier général du Commandement maritime de l’escadre du Pacifique de la Marine royale de 1865 à 1905. De 1915 à 1922, période pendant laquelle la Commission des hôpitaux militaires a eu l’usage du complexe hospitalier, le bâtiment a servi d’hôpital militaire pour convalescents à Esquimalt. De 1922 jusqu’au milieu des années 1930, les anciens bâtiments hospitaliers ont accueilli le premier établissement d’entraînement naval créé par la Marine royale sur la côte ouest, extension du NCSM Naden.
Valeur architecturale
Le bâtiment 20 évoque une étape importante de la planification et de la conception des hôpitaux. Ce complexe est un exemple rare des hôpitaux de type pavillonnaire à exister encore au Canada. Ce genre de bâtiment était en vogue au Canada à la fin du XVIIIe et au XIXe siècles, conçu pour lutter contre le surpeuplement et endiguer la propagation des maladies grâce à une meilleure ventilation et à une séparation plus marquée des fonctions.
Valeur environnementale
Le bâtiment 20 fait partie de l’ancien groupe hospitalier de la Marine royale et rehausse le caractère militaire de la Base des Forces canadiennes d’Esquimalt. Complétant les bâtiments voisins, le bâtiment 20 est soigneusement intégré à son cadre bien planifié. Ses façades extérieures et l’intégration à son site, au sein de ce qu’il reste du groupe hospitalier de la Marine royale, définissent le bâtiment.
Sources : Ian Doull, Place du musée, (ancien groupe hospitalier de la Marine royale, sept bâtiments), Base des Forces canadiennes Esquimalt (Colombie-Britannique), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 88-154; Place du musée – bâtiment 20, BFC Esquimalt, Esquimalt (Colombie-Britannique), Énoncé de la valeur patrimoniale 88-154.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui définissent le caractère du bâtiment 20, devraient être respectés.
Sa conception fonctionnelle et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume bas et la symétrie de ce bâtiment rectangulaire en brique d’un étage, coiffé d’un toit en croupe; les baies vitrées et fenêtres à arc segmentaire avec chambranles en pierre; la porte d’entrée double à l’avant, la véranda avec ses boiseries décoratives et la main courante sur la façade principale.
La façon dont le bâtiment 20 rehausse le caractère actuel de la Place du musée au sein de la Base des Forces canadiennes Esquimalt, c’est-à-dire : son vocabulaire architectural qui s’accorde avec les autres bâtiments du complexe hospitalier.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le bâtiment no 20, autrefois pavillon destiné aux officiers dans l'ancien groupe hospitalier de la Marine royale, a été construit en 1891 d'après les plans de John Teague, architecte de Victoria. Il a ensuite fait partie de l'hôpital militaire pour convalescents d'Esquimalt, que la Commission des hôpitaux militaires a dirigé sur le même emplacement de 1915 à 1922, année où l'établissement naval Naden a vu le jour. Le NCSM Naden est un centre d'instruction navale implanté sur la côte ouest par la Marine royale du Canada et qui représente une composante importante de la base militaire actuelle d'Esquimalt. Au début, le bâtiment no 20 servait de résidence au commandant de l'établissement Naden; il a ensuite été transformé en édifice à bureaux, puis en école. Il remplit aujourd'hui la fonction de musée de la base. C'est le ministère de la Défense nationale qui en a la garde. Voir le Rapport de bâtiment no 88-154 du BEEFP.
Raison de la désignation
Le bâtiment no 20 de la BFC Esquimalt a été désigné édifice 'reconnu' pour des motifs historiques, pour sa conception particulière et pour le rôle qu'il a eu en tant que partie intégrante d'un grand établissement.
Au début, le bâtiment était une des composantes du groupe hospitalier de la Marine royale (1887-1894), en partie grâce auquel Esquimalt est demeuré, de 1865 à 1905, le quartier général du Commandement maritime du Pacifique de la Marine royale. Cet ensemble hospitalier comptait parmi les treize hôpitaux que l'Amirauté avait établis en Grande-Bretagne et à l'étranger. De 1915 à 1922, années durant lesquelles la Commission des hôpitaux militaires a eu l'usage du complexe hospitalier, le bâtiment a été un des éléments de cet important programme national de soins médicaux destiné aux blessés de la Première Guerre mondiale et au personnel atteint de tuberculose. Puis, de 1922 jusqu'au milieu des années 30, les anciens bâtiments hospitaliers ont accueilli le premier établissement d'instruction navale institué par la Marine royale du Canada sur la côte ouest; la création de cet établissement illustre la prise en main graduelle par le Canada de toutes les composantes de sa défense nationale. La base militaire actuelle continue d'offrir le programme d'instruction navale par l'entremise de l'établissement Naden.
Sur le plan de l'architecture, le bâtiment représente une phase importante dans l'évolution de la planification et de la conception des hôpitaux. Le complexe dont il fait partie est un exemple rare des hôpitaux de type pavillonnaire à exister encore au Canada; ce genre d'établissements de santé, répandus surtout à la fin des années 1700 et dans les années 1800, avaient pour but d'empêcher le surpeuplement, mais aussi, grâce à une meilleure ventilation et à une séparation plus marquée des fonctions, la propagation de la maladie. Le bâtiment no 20 est en grande partie demeuré intact. C'est une construction de style pittoresque, bien réussie sur le plan technique et artistique, et qui a conservé quelques-unes des particularités des premiers aménagements paysagés destinés à l'embellir.
Éléments caractéristiques
Le caractère patrimonial du bâtiment no 20 réside dans l'enveloppe et les détails extérieurs ainsi que dans l'aménagement paysagé. Le plan intérieur, qui n'a pour ainsi dire pas changé, est également intéressant.
Il s'agit d'un édifice en brique construit en rez-de-chaussée. L'extérieur, conçu dans le style pittoresque, se distingue par son toit en croupe, ses fenêtres de façade en saillie et sa véranda en bois travaillé. Avec sa fondation surélevée, sa corniche à consoles, ses fenêtres en forme d'arc bombé pourvues de chambranles en pierre, son toit en croupe et sa véranda, l'édifice présente un vocabulaire architectural qui s'accorde tout à fait avec celui des autres bâtiments primitifs de l'ancien groupe hospitalier. La balustrade est toutefois un peu plus travaillée et pourrait bien être la seule des balustrades primitives à avoir subsisté. L'édifice a subi quelques modifications avec le temps; par exemple, les quatre cheminées massives en brique ont été démolies, les bardeaux en cèdre de la toiture ont été remplacés par des bardeaux bitumés, quelques fenêtres ont été maçonnées avec de la brique et un petit cabinet d'aisances a été ajouté du côté ouest.
Ces modifications n'ont heureusement pas détruit l'intégrité du plan d'architecture original. Il faudra veiller au bon entretien du bâtiment afin de lui conserver à jamais ses matériaux, ses proportions et ses détails primitifs. Lorsqu'il sera nécessaire de remplacer la couverture, il y aurait lieu de songer à réintroduire les matériaux d'origine disparus, non sans avoir d'abord consulté des documents historiques pour ne pas commettre d'erreur.
L'aménagement paysagé a une importance toute particulière pour les édifices conçus dans le style pittoresque. On veillera à conserver les éléments de l'aménagement d'origine et l'on saisira toutes les occasions qui pourront s'offrir pour réintroduire des éléments d'époque, selon les preuves documentaires existantes.
L'intérieur possède toujours son corridor central sur lequel donnent les différentes pièces; celles-ci sont séparées les unes des autres par des murs et des cheminées en maçonnerie. Il serait souhaitable que l'on conserve cet agencement, lequel est une des particularités qui confèrent au bâtiment son caractère structural et architectural.