Manège militaire

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Prince Albert, Saskatchewan
Vue de l'arrière du manège militaire montant le placement régulier des fenêtres, 1987. © Department of National Defence / ministère de la Défense nationale, 1987.
Vue de l'arrière
© Department of National Defence / ministère de la Défense nationale, 1987.
Vue de l'arrière du manège militaire montant le placement régulier des fenêtres, 1987. © Department of National Defence / ministère de la Défense nationale, 1987.Vue en coin du manège militaire,  montant le volume sur deux étages du bâtiment, sa symétrie, son échelle imposante et ses proportions équilibrées, 1987. © Department of National Defence / ministère de la Défense nationale, 1987.Vue du manège militaire montant la section en avant-corps avec deux tours latérales de la façade principale et la grande porte, 1987. © Department of National Defence / ministère de la Défense nationale, 1987.
Adresse : Angle de la 8e avenue Est et de la 10e rue Est, Prince Albert, Saskatchewan

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1988-07-21
Dates :
  • 1914 à 1915 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • ministère des Travaux publics, Direction du génie du ministère de la Milice et de la Défense  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Manège militaire de Prince Albert  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 87-123
Numero RBIF : 14454 00

Description du lieu patrimonial

Le manège militaire de Prince Albert se dresse à un emplacement dégagé, à côté du parc d’exposition de la ville, au milieu de développements commerciaux et résidentiels. Grand bâtiment en brique reposant sur une base en pierre rustiquée, il est conçu dans le style néomédiéval simplifié. Des tours crénelées flanquent la grande porte. Le plan est articulé autour de la grande salle d’exercices. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le manège militaire de Prince Albert est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le manège militaire de Prince Albert est associé à la réforme et au développement de la milice amorcés pendant le mandat de Frederick Borden comme ministre de la Milice, de 1896 à 1911. Les manèges militaires comme celui-ci n’étaient pas conçus uniquement comme de simples dépôts, mais aussi comme salles de conférences et centres communautaires où pouvaient se dérouler à longueur d’année des activités à caractère militaire. Le mandat d’accroître l’entraînement des miliciens a procédé de la menace croissante d’une guerre en Europe et a coïncidé avec une période de croissance extraordinaire pour le pays et la région. Le manège est encore utilisé par la Compagnie B du North Saskatchewan Regiment et par plusieurs unités de cadets ainsi que par la communauté, à des fins récréatives.

Valeur architecturale
La valeur du manège militaire de Prince Albert découle de sa bonne conception esthétique. Réalisé dans un style gothique empreint de noblesse, il compte parmi les quelques manèges de la « classe E » construits entre 1910 et 1915. Le manège militaire de Prince Albert regroupe les qualités esthétiques et fonctionnelles qui sont associées aux développements militaires de cette époque et qui ont donné lieu à un modèle carrément utilitaire avec une ornementation modeste. La bonne fonctionnalité du bâtiment se voit dans le grand volume dégagé de la salle d’exercices avec ses fermes en acier exposées, la galerie et les arcades qui la soutiennent. Les parapets décoratifs de style flamand démontrent la haute qualité de l’exécution.

Valeur environnementale
Le manège militaire de Prince Albert entretient un rapport inchangé avec son emplacement et s’harmonise avec le caractère résidentiel et commercial mixte du quartier où il est situé, où il constitue un repère familier.

Références :
Bryan Dewalt, manège militaire de Prince Albert,10th Street East et 8th Street Avenue East, Prince Albert (Saskatchewan), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 87-123.

Manège militaire de Prince Albert, 10th Street East et 8th Street Avenue East, Prince Albert (Saskatchewan), Énoncé de la valeur patrimoniale 91-029.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants qui définissent le manège militaire de Prince Albert, devraient être respectés :

Ses qualités esthétiques de style gothique empreint de noblesse, sa très bonne fonctionnalité et la très belle qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume sur deux étages du bâtiment, sa symétrie, son échelle imposante et ses proportions équilibrées; la section en avant-corps avec deux tours latérales de la façade principale, encadrée par des ailes symétriques, en saillie, de deux niveaux et des pavillons d’extrémité, et la salle d’exercices de deux étages coiffée d’un toit à deux versants; l’ornementation restreinte qui inclut des parapets réalisés à la flamande, des tourelles crénelées et des arcs segmentaires en pierre, la fenêtre couverte d’un arc en brique et le couronnement en pierre; le volume intérieur dégagé de la salle d’exercices qui est enjambé par des fermes en acier peintes apparentes qui déploie sa pleine largeur; les arcades en brique en plein cintre qui soutiennent les galeries d’observation et la petite plate-forme en porte-à-faux qui domine l’entrée principale; l’agencement intérieur fonctionnel de la salle d’exercices et des salles auxiliaires plus petites, qui se devine dans la disposition des fenêtres.

La façon dont le manège militaire de Prince Albert entretient un rapport inchangé avec son emplacement, s’harmonise avec le caractère urbain des lieux et est un repère familier dans les environs, c’est-à-dire : le rapport soutenu entre le bâtiment et le milieu environnant, près du parc d’exposition de la ville; le style gothique empreint de noblesse qui s’harmonise avec le caractère commercial et résidentiel mixte du cadre; la fonction militaire spécialisée du bâtiment, qui en fait un repère bien connu dans la collectivité.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La construction du manège militaire de Prince Albert a été menée à terme en 1915. Les travaux ont été réalisés conjointement par le ministère des Travaux publics et la Direction du génie du ministère de la Milice et de la Défense, selon une des séries de plans types établies entre 1910 et 1915. L'édifice est la propriété du ministère de la Défense nationale et continue de servir de lieu de rassemblement à la Compagnie B du North Saskatchewan Regiment et à plusieurs unités de cadets; c'est aussi un centre de loisirs pour la population civile. Voir le Rapport de bâtiment no 87-123 du BEEFP.

Raisons de la désignation

Le manège militaire de Prince Albert a été désigné édifice "reconnu" parce que c'est, d'une part, un exemple intéressant d'un type particulier d'édifice qui représente le thème de la participation locale à l'histoire militaire du pays et, d'autre part, un élément qui se distingue nettement de tout ce qui l'entoure.

L'édifice fait partie des manèges de la "classe E", construits en très peu d'exemplaires, et possède des caractéristiques esthétiques et fonctionnelles qui découlent des changements qui se sont produits à l'époque dans l'organisation militaire. Ouvrage carrément utilitaire, agrémenté d'une ornementation modeste, le manège représente bien la volonté de réforme et le désir des autorités d'améliorer la situation de la milice : que l'on songe, en effet, à tout l'espace consacré aux exercices, ainsi qu'aux salles de classe et aux galeries de tir. Le plan fonctionnel, qui a peu changé, procède directement d'un mandat attribué en cette période de croissance extraordinaire pour le pays et la région en vue de la construction d'installations de formation beaucoup plus grandes destinées aux miliciens en prévision de la guerre qui menaçait d'éclater en Europe.

Grâce au mariage de la brique, du bois et de l'acier, l'édifice allie une fonctionnalité inhérente avec une physionomie gothique empreinte de noblesse. La salle d'exercice, avec ses arcades et ses galeries, est un parfait exemple du genre parmi celles qui existent encore.

Le manège est un point d'intérêt que tout le monde connaît à Prince Albert, étant donné qu'il est situé sur les terrains du parc d'exposition de la ville. Le plus ancien des édifices fédéraux à exister encore à Prince Albert, le manège militaire a aussi servi de centre communautaire à maintes occasions.

Éléments caractéristiques

Le caractère patrimonial de l'édifice réside, à l'extérieur, dans le corps de bâtiment central très sobre et généralement symétrique en maçonnerie de brique, qui est surmonté d'un toit à pignon bas et flanqué, à chaque extrémité, d'un pavillon à deux niveaux et à toit plat, le tout portant sur un soubassement en pierre bossagée.

Des pilastres en brique animent l'enveloppe du manège. Aux trois divisions du centre, du côté sud, correspondent l'entrée principale du manège et ses deux tours latérales à créneaux. L'entrée proprement dite est un portail à deux vantaux surmonté d'un arc bombé, au-dessus duquel on aperçoit une fenêtre qui possède un linteau en brique en forme d'arc et qui ouvre sur la galerie de l'étage.

Les pavillons latéraux à deux niveaux viennent encore renforcer la symétrie de la façade principale. Un couronnement en pierre coiffe les parapets de ces pavillons à la manière flamande : le faîte est brisé en son milieu par un arc en plein cintre de chaque côté duquel se trouvent deux arcs déprimés renversés, caractéristique qui donne à la façade ayant vue sur la rue et le parc d'exposition une physionomie moins sévère.

Le plan intérieur de la salle d'exercice et des autres pièces de dimensions plus petites, tant à l'étage qu'au rez-de-chaussée, est facile à imaginer de l'extérieur grâce à la disposition des fenêtres sur chacune des façades. Les fenêtres, à châssis en métal léger et à carreaux multiples, sont typiques des constructions industrielles de l'époque. Un grand nombre des fenêtres du manège ont subi des modifications avec le temps, mais les fenêtres à guillotine des tours (six carreaux dans le châssis du haut, un seul dans celui du bas) ont heureusement subsisté.

L'élément le plus digne d'intérêt à l'intérieur du manège est la salle d'exercice proprement dite, avec ses fermes apparentes en acier peint qui enjambent l'édifice sur toute sa largeur, les galeries à arcades en brique et à plein cintre situées à chacune de ses extrémités et la plate-forme en porte-à-faux qui domine l'entrée principale. Ce sont là des particularités déterminantes pour le caractère patrimonial de l'édifice, aussi, il importe qu'elles soient conservées. Il faudra étudier la possibilité de prélever des échantillons des revêtements visibles ou sous-jacents - types de peinture et couleurs - et d'établir la documentation pertinente avant de songer à tout refaire à neuf.

Dans l'ensemble, l'édifice possède encore presque toutes ses caractéristiques primitives; si l'on décide un jour d'entreprendre des travaux, il faudra veiller à protéger et à maintenir ces particularités. L'usage auquel l'édifice a toujours servi demeure tout à fait approprié. Seules les fenêtres de rénovation ont modifié la physionomie extérieure de l'édifice. On a peu touché à l'intérieur du manège, qui a, semble-t-il, conservé son caractère particulier. Le programme d'entretien suivi jusqu'à aujourd'hui devra se poursuivre.

La symétrie et la composition bien ordonnée des façades principales devront être respectées. Nous déconseillons l'ajout de nouvelles annexes. Des éléments comme la couverture pourront, au besoin, être refaits à neuf, mais il faudra employer des matériaux et des couleurs qui respecteront le caractère patrimonial de l'édifice. Si d'autres éléments, telles les fenêtres, avaient besoin de réparations, il serait bon qu'on envisage alors la possibilité de revenir au modèle primitif.