La résidence du commissaire

Édifice fédéral du patrimoine classé

Dawson, Territoire du Yukon
Façade principale de l'édifice © Parks Canada | Parcs Canada
Façade principale de l'édifice
© Parks Canada | Parcs Canada
Vue  générale de la résidence du commissaire, qui monte le architecture à dominante néo-classique. © Parks Canada| Parcs CanadaFaçade principale de l'édifice © Parks Canada | Parcs Canada
Adresse : 602, rue Front, Lieu historique national du Canada du Complexe-Historique-de-Dawson, Dawson, Territoire du Yukon

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1990-03-21
Dates :
  • 1901 à 1901 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Thomas Fuller  (Architecte)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 87-066
Numero RBIF : 20024 00

Description du lieu patrimonial

La résidence du commissaire est un bâtiment de deux étages et demi, situé sur un terrain aménagé qui fait face à la rivière Yukon, à Dawson. Reposant sur une charpente à plate-forme, ce bâtiment d’inspiration classique est revêtu d’un parement de bois et agrémenté par des simples boiseries. La façade évoque un temple et est soutenue par des colonnes géantes. Des vérandas panoramiques se trouvent au rez-de-chaussée et à l’étage. Un large escalier d’une volée mène à l’élégante entrée centrale. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La résidence du commissaire est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique et de ses valeurs architecturales et environnementales.

Valeur historique
L’édifice est étroitement lié à l’exercice de la souveraineté canadienne au Yukon et à l’établissement d’une présence fédérale durable dans ce territoire. Autrefois appelée « Government House », la résidence du commissaire a été construite pour servir de résidence officielle à l’administrateur principal du Territoire du Yukon. C'est ainsi que l'édifice est étroitement associé aux affaires politiques des premières années du Yukon et aux personnes qui ont joué un rôle important dans ces affaires, notamment George et Martha Black.

Valeur architecturale
Le bâtiment d’origine a subi une série de métamorphoses, passant d’un style essentiellement classique, bien qu’à tendance éclectique, à une période bizarre et spectaculaire, où il présente un style tarabiscoté inspiré de l’architecture « jacobéenne », puis une composition simplifiée, harmonieuse et aux belles proportions qu’on lui connaît aujourd’hui. L’intérieur présente aussi un décor éclectique, expression modérée de particularités d’inspiration classique où l’on discerne également l’influence du mouvement « Arts and Crafts ». Construite en 1901 d'après des plans de Thomas Fuller, les fondations de l’édifice ont été conçues de manière à ne pas perturber le pergélisol pour ne pas mettre en péril la stabilité de l’édifice.

Valeur environnementale
S’il ne subsiste que très peu de détails du paysage qui entourait l’édifice à l’origine, celui-ci conserve toutefois plusieurs rapports importants avec le cadre environnant, y compris l’ensemble de la parcelle sur laquelle il est bâti et d’autres édifices patrimoniaux importants érigés sur les terres réservées à l’usage du gouvernement fédéral.

Sources: Joan Mattie, résidence du commandant, complexe historique de Dawson, Dawson (Yukon), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 87-066; Résidence du commandant, complexe historique de Dawson, Dawson (Yukon), Énoncé de la valeur patrimoniale, 87-066.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de la résidence du commissaire devraient être respectés.

Sa bonne conception esthétique, sa conception fonctionnelle et son exécution de qualité, c’est-à-dire : son architecture à dominante néo-classique; l’unité de la composition et la justesse de ses proportions : façade principale (côté ouest) d’une symétrie rigoureuse, qui s’orne d’un portique en saillie reposant sur quatre colonnes lisses; à l’intérieur, le hall central ouvert sur deux étages autour duquel les pièces, tant au rez-de-chaussée qu’à l’étage, s’organisent de façon symétrique ainsi que l’imposant escalier magnifiquement ouvragé; le décor éclectique de l’intérieur, y compris certaines caractéristiques classiques (frises, détails de menuiserie, plan symétrique) et des détails appartenant au mouvement « Arts and Crafts » (poutres de plafond, panneaux de lambris, bois verni foncé); les luminaires, les radiateurs et autres installations dans l’influence de l’Art nouveau et du mouvement « Arts and Crafts »; la séparation fonctionnelle entre les espaces semi-publics et les pièces de service qui existaient à l’origine, séparation qui se distingue encore de nos jours; les fondations du bâtiment —poteaux posés sur des lisses d’assise — conçues de manière à réduire au minimum les effets du pergélisol; le plan, les détails et les revêtements du rez-de-chaussée intérieur tel qu’il se présente depuis les travaux de réfection achevés en 1908.

La manière dont la résidence du commissaire renforce le caractère historique du lieu historique national du Canada du Complexe-Historique-de-Dawson, qui se manifeste par : son emplacement bien en vue dans le cœur de Dawson, au sud du quartier d’affaires principal sur les terres réservées à l’usage du gouvernement fédéral; ses relations spatiales et historiques avec les bâtiments dans le complexe, y compris l'ancien bâtiment de l'administration, le bureau de poste, et le palais de justice.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La résidence du commissaire a été construite en 1901 d'après des plans de Thomas Fuller, comme résidence officielle du commissaire du Territoire du Yukon. En 1903, on a construit une grande véranda sur le devant et les deux côtés. L'édifice a été gravement endommagé par un incendie en 1906, et des rénovations considérables ont été nécessaires avant qu'on puisse l'occuper à nouveau en 1908. Un solarium a été ajouté au premier étage de l'annexe en 1914. En 1916, l'édifice a été fermé et a cessé de servir de résidence officielle. En 1950, le bâtiment a été acquis par les Soeurs de la Charité et utilisé comme foyer pour les personnes âgées jusqu'en 1963, lorsqu'on l'a fermé à nouveau. Il a été acheté par Parcs Canada en 1973, et des travaux de stabilisation ont été effectués périodiquement. Le Service canadien des parcs d'Environnement Canada est responsable de l'édifice.

Voir le rapport 87-66 du BEEFP.

Raison de la désignation
La résidence du commissaire a été désignée "classée" à cause de ses associations historiques, de ses qualités architecturales et de son importance contextuelle.

L'édifice est étroitement lié à l'exercice de la souveraineté canadienne au Yukon et à l'établissement d'une présence fédérale à long terme dans ce territoire. Autrefois appelé "Government House" (hôtel du gouvernement), l'édifice a été construit pour servir de résidence officielle à l'administrateur principal du Yukon, c'est-à-dire le commissaire. C'est ainsi que l'édifice est étroitement associé aux affaires politiques des débuts du territoire et aux personnes qui ont joué un rôle important dans ces affaires, notamment George et Martha Black.

L'édifice original, d'abord d'une conception surtout classique, bien qu'éclectique, a passé par une période bizarre et agitée où il a pris l'apparence d'un bâtiment tarabiscoté de style Jacques 1er, pour aboutir à la composition simplifiée, pleine de cohésion et bien proportionnée que l'on peut voir aujourd'hui, tout en reflétant toujours un amalgame des goûts des divers concepteurs et des occupants. L'intérieur est également éclectique, donnant une expression retenue de caractéristiques d'inspiration classique et de l'influence du mouvement Arts and Crafts.

Les fondations de l'édifice ont été conçues de façon à ne pas déranger les conditions de pergélisol dans cette région, ce qui mettrait en péril la stabilité de l'édifice.

Il subsiste peu de détails du cadre qui entourait à l'origine cet édifice, mais il conserve plusieurs liens contextuels importants, notamment le site au complet et d'autres édifices du patrimoine importants dans le quartier de la Réserve du gouvernement. La résidence du commissaire, de même que l'ancien palais de justice et l'ancien bâtiment de l'administration, marquent les extrémités et l'identité de la Réserve du gouvernement, et illustrent l'ancien rôle de Dawson en tant que capitale du Yukon.

Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de la résidence du commissaire réside dans ces aspects du bâtiment qui sont liés à son rôle en tant que résidence officielle du commissaire.

La résidence du commissaire est un édifice à ossature de bois de deux étages, de caractère généralement néoclassique. L'extérieur laisse voir des aspects de son plan original et des deux reconstructions importantes ultérieures. Sans aucune ornementation, l'édifice tire son caractère de sa composition aux belles proportions et pleine de cohésion, qui apparaît dans la façade ouest parfaitement symétrique, comportant un portique en saillie appuyé sur quatre colonnes unies. Le premier étage et la véranda du rez-de-chaussée se trouvent derrière; la véranda s'étend jusqu'aux deux façades latérales.

À l'intérieur, c'est surtout le hall central de deux étages qui retient l'attention. Autour de ce hall sont disposées de façon symétrique les pièces du rez-de-chaussée et du premier étage, et au fond se trouve un magnifique escalier d'exécution très soignée qui conduit à l'étage. Du point de vue fonctionnel, la maison était séparée en deux, les espaces semi-publics se trouvant dans le bloc principal, tandis que les aires de service et la cuisine se trouvaient dans l'annexe arrière. Les changements à ce plan historique ont été minimes, et les rapports historiques entre l'utilisation et le plan demeurent donc évidents.

La conception de l'intérieur est éclectique, comprenant certaines caractéristiques classiques (les frises et les détails de la menuiserie, ainsi que le plan symétrique) et des éléments Arts and Crafts (poutres au plafond, murs lambrissés, bois à la teinte foncée). Les luminaires, dans le goût Art nouveau et Arts and Crafts, les radiateurs et de nombreuses autres garnitures sont également intacts et devraient être protégés avec soin, car ils font partie intégrante de l'édifice.

L'intérieur du bâtiment est en grande partie intacte, datant de la période de la rénovation de 1908, et il conserve un degré très élevé d'intégrité historique. Tout le rez-de-chaussée intérieur devrait être protégé pour ce qui est du plan, des détails et des finis. Les fondations du bâtiment, des poteaux sur sablière, ont été conçues pour réduire au minimum les effets du pergélisol. Des réparations et le remplacement périodique de certains éléments ont été faits, mais la conception de base du système est toujours intacte.

Historiquement, la résidence s'élevait sur un site paysagé qui comprenait une clôture, des dépendances et des jardins, mais aujourd'hui, le site est simplement gazonné. Cet aménagement est incompatible avec la valeur patrimoniale de l'édifice. Si l'occasion devait se présenter, un développement du site fondé sur l'aménagement paysager historique accroîtrait considérablement l'attrait de la propriété.